Cat's eye - Nouvelle Edition Vol.1 - Actualité manga
Cat's eye - Nouvelle Edition Vol.1 - Manga

Cat's eye - Nouvelle Edition Vol.1 : Critiques

Cat's eye

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 10 Décembre 2015

Hitomi, Rui et Aï Kisugi sont trois sœurs qui, le jour, tiennent le bar du « Cat ‘s Eye ». Mais la nuit, chacune d’elles endosse le rôle de la cambrioleuse au même nom, sévissant dans les musées pour dérober des œuvres d’art. La police elle-même est inefficace face aux larcins de la mystérieuse voleuse, pas même l’inspecteur Toshio Utsumi, le petit-ami de Hitomi, qui ne sait pas que sa proie est la personne qu’il aime…

Cat’s Eye est une série à la renommée mondiale qu’il n’est plus très utile de présenter. Première œuvre majeure du célèbre Tsukasa Hojo, aussi papa de City Hunter (ou Nicky Larson pour les intimes des années Dorothée), Family Compo et Angel Heart, Cat’s Eye démarre en 1981 dans les pages du célèbre Shônen Jump et compte dix-huit volumes, bien que l’édition présente de Panini les ait condensés en quinze tomes. Fort du succès de la série, une adaptation animée en 73 épisodes ainsi qu’une suite manga, Cat’s Aï, ont vu le jour. Victime de son succès, l’édition Deluxe de Panini est tombée en rupture de stock sur bien des volumes et fin de rendre le tout accessible tout en redonnant une seconde jeunesse à l’œuvre, l’édition a fait le judicieux choix de réimprimer ces mêmes volumes avec quelques légères différences au niveau des couvertures, mais respectant toujours la même charte éditoriale. A cette exception près, cette réédition n’est donc ni plus ni moins qu’une réimpression de la version précédente, proposée à prix très correct pour du grand format. Lançons-nous alors dans l’aventure… que valent les débuts de Cat’s Eye ?

Sur ce premier opus, Tsukasa Hojo s’est clairement fixé l’ambition de simplement planter son décor, sans tellement chercher à aller plus loin. Se succèdent ainsi quelques histoires souvent indépendantes, concentrées sur un des méfaits de Cat’s Eye, avec comme unique vocation d’introduire les personnages et les relations entre eux. On retient alors essentiellement les trois sœurs et majoritairement Hitomi, en couple avec le très jeune inspecteur Utsumi qui cherche désespérément à arrêter la cambrioleuse de génie. L’intrigue ne cherche pas vraiment à présenter les techniques inventives de Cat’s Eye et se concentre vraiment sur les personnages, imposant quelques difficultés ci et là aux trois demoiselles, mais en ne cherchant pas toujours à aller plus loin. L’accent sur Hitomi et Utsumi est le plus prononcé et donne à cette entrée en matière de grands airs de comédie romantique, notamment quand l’inspectrice Asatani entre en scène pour apporter un peu de grabuge dans la relation. Gageons que nous ne sommes pas encore convaincus de l’écriture de Hojo sur ce premier élément, dans ce premier opus, tant l’idylle tend à se contredire et n’explicite pas toujours l’amour fou entre les deux individus.

Néanmoins, le plus dérangeant est sans doute la crédulité du policier qui a besoin de la présence de Mitsuki Asatani pour douter de sa petite-amie alors que les indices sous ses yeux sont nombreux.  Le fait que le nom du bar des trois héroïnes soit le même sur leur nom de cambrioleuse devrait sonner comme une évidence aux yeux de l’inspecteur, ce qui n’est pas vraiment le cas pour lui.

Qu’à cela ne tienne, on peut attribuer ces points négatifs aux erreurs de débutant, le fait que le mangaka débutait sa toute première série et ne savait peut-être pas comment la diriger d’entrée de jeu. Il introduit alors le principe de son œuvre ainsi que les personnages, mettant l’accent sur le couple de la série au moins de parfois mettre de côté Rui et Aï, mais donne à son titre un très grand potentiel tant l’œuvre a de quoi traiter et développer, et que celle-ci a encore quatorze volumes à nous montrer. De plus, les changements apparaissent clairement sur la fin de tome, précisément dès l’entrée en scène de l’inspecteur Asatani qui apporte davantage d’enjeux et soulève bien des questionnements. L’apparition du « Rat », véritable rival pour Cat’s Eye, est aussi un élément phare qui permet au scénario de rebondir tout en entretenant de grands mystères que la série aura tout le loisir de traiter : où partent les objets volés par Cat’s Eye, et pour quel objectif les trois sœurs agissent ?

Pour tous les amateurs de Tsukasa Hojo, apprécier le style graphique de ses débuts est peut-être déroutant, mais toutefois intéressant. Les caractéristiques de son dessin sont très similaires à nombre de titres de la fin des années 70 et début des années 80, bien que le mangaka développe déjà un trait qui lui est propre, qui ne demande qu’à gagner en précision, mais surtout en personnalité pour devenir celui qu’on a davantage pu voir dans City Hunter et ses autres œuvres. Pas de maladresses dans le dessin, l’auteur était même déjà très précis sur ce premier opus, mais il avait encore tout le temps et le talent pour progresser.

L’édition de Panini est correcte dans la mesure où le volume est vendu à moins de dix euros. Les couvertures et leur vernis sélectif sont le seul moyen d’attribuer la mention de « Deluxe » à l’édition avec le grand format, et ce malgré la présence de pages couleur au sein du tome. Le papier est fin et est voué à jaunir très rapidement, mais c’est surtout l’adaptation qui aurait été à revoir tant celle-ci est un peu trop familière par moments et n’est pas toujours en phase avec le ton de la série.

Avec ce premier tome, Cat’s Eye se présente déjà comme une série très agréable à lire, au charme indéniable grâce à son style d’époque et à ses héroïnes, avec même un certain potentiel scénaristique, mais qui fait preuve de nombreuses maladresses sans doute liées au début du mangaka. Et si l’édition de Panini a ses limites, le prix justifie largement qu’on se plonge ou replonge dans les péripéties des trois cambrioleuses, ne serait-ce pour découvrir l’une des œuvres phares d’un auteur qu’on ne présente plus.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs