Carnets de l’apothicaire (les) - Enquêtes à la cour Vol.4 : Critiques

Chronique 2 :

Après un bref retour dans le quartier des plaisirs, Mao Mao revient au sein de la cour, mais cette fois directement en tant que servante personnelle de Jinshi, ce qui ne lui convient pas, tant elle méprise le beau jeune homme qui fait rêver toutes les femmes...
Mais elle ne risque pas de s'ennuyer puisqu'elle est en permanence sollicitée pour aider à résoudre des enquêtes toujours plus étranges...

Suite à trois premiers opus séduisants et nous ayant bien familiarisés avec les personnages, l'auteur va quelque peu accélérer le rythme en nous proposant plusieurs enquêtes qui seront toutes résolues rapidement, et qui à première vue ne sont pas liées les unes aux autres...(mais nous verrons plus tard que c'est bien le cas). Mais tout ceci va contribuer à faire évoluer la relation entre Mao Mao et Jinshi, certes lentement, mais on sait à quoi s'attendre à plus long terme.

Que ce soit un empoisonnement étrange ou un incendie tout aussi inattendue, il ne faudra pas bien longtemps à Mao Mao pour éclaircir ces situations inhabituelles. Et si c'est une bonne chose qu'on ne s'attarde pas trop sur des récits qui ne le méritent sans doute pas, force est de constater que tout apparaît bien trop simple pour Mao Mao qui semble surnager au dessus de la masse, y compris de Jinshi qui a pourtant l'ait d'être quelqu'un d'intelligent et de cultivé.

Un chapitre ressort particulièrement, il va se montrer plus amusant que les autres, et nous sortir du cadre des enquêtes: on demande à Mao Mao de donner des conseils aux courtisanes quant au plaisir de l'amour, elle qui vient du quartier des plaisirs! Bien entendu le lecteur n'aura pas droit à ce cours particulier, tout comme il ne verra pas les "conséquences" de ce cours étonnant, il ne pourra assister qu'à la réaction abasourdie des concubines qui semblent découvrir des choses totalement amorales...un vrai délice.

Bien entendu la relation entre les deux personnages principaux demeure au centre du récit, et là encore c'est toujours un régal de constater le décalage entre les deux et leurs réactions vis à vis de l'autre.

La fin du tome nous tease l'arrivée d'un personnage important qui n'est pas inconnu de la jeune apothicaire, ce qui nous promet encore des moments savoureux!

A noter que le découpage me semble assez différent de l'édition de Ki-oon, à volume équivalent, les récits ne sont pas les mêmes, l'intrigue n'avançant pas au même rythme dans les deux éditions (il faudrait que je prenne le temps de vraiment comparer).

Un volume tout aussi plaisant que les précédents, la tonalité demeure un régal. Une série qui saura séduire tout le monde!

Chronique 1 :

L'arrestation de Fonmin a mené à l'éviction de Mao Mao de la cour intérieure, du fait de la proximité de ses ravisseurs avec la famille de la criminelle. Heureusement pour elle, la venue de Jinshi au quartier des plaisirs a permis son rachat par l'eunuque. La voici donc de retour... mais cette fois à la cour extérieure, éloignée des demeures des concubines principales, en tant que servante de Jinshi. Cette proximité va permettre à la jeune apothicaire d'être directement sollicitée pour différentes affaires, chose qui arrive à point nommé tant celles-ci ne manquent pas...

Avec ce quatrième tome, nous entrons dans le deuxième arc narratif de la longue série de romans de Natsu Hyûga, celui qui s'ouvre avec le deuxième tome du light novel. Pour la part de lecteur qui suit avec assiduité les aventures de Mao Mao sous toutes leurs formes, on reste dans un périmètre d'intrigues déjà bien connues, ce qui n'empêche pas de donner l'envie de voir ce qu'en a fait Minoji Kurata dans sa propre adaptation manga.

Ainsi, pas moins de trois affaires différentes garnissent l'ouvrage, quand l'héroïne n'intervient pas temporairement à la cour intérieurement pour partager aux concubines principales son savoir acquis au Palais Vert-de-gris, un passage résolument comique et à la grivoiserie parfaitement équilibrée, peu importe la forme du récit. En dehors de ce moment de pur humour (mais néanmoins important puisqu'il permet d'introduire Lolan, la remplaçante d'Aduo), Mao Mao a fort à faire entre un proche de Jinshi décédé après l'ingestion de saké, une étrange explosion dans un entrepôt, et un fonctionnaire tombé dans le coma après s'être régalé d'un poisson. De nouveau, Minoji Kurata apporte une vraie plus-value à sa version de l'œuvre grâce à une gestion du rythme assez parfaite. Si son dessin n'est pas là pour retranscrire les merveilles esthétiques de la cour, sa narration est idéale dans la dimension policière de l'histoire, permettant aussi à l'adaptation de garder une bonne cadence. À l'heure où ce manga sort après celui de Nekokurage, cette vision et ce style sont particulièrement appréciables.

Les fins connaisseurs de la saga ne découvriront donc rien d'autre qu'un récit déjà connu porté par un artiste au trait bien différent de celui de sa collègue de la maison Square Enix, ce qui est déjà un bel intérêt pour une œuvre qui ne cesse de captiver son lectorat. Pour un nouveau lecteur, la succession d'affaires menée tambour battant constitue un excellent divertissement, d'autant plus que les résolutions restent passionnantes grâce aux trouvailles de Mao Mao, quand le caractère de la jeune apothicaire ne fait pas des merveilles en termes de comédie. Et dans cette maîtrise du rythme, il faut saluer que le tome s'arrête de manière idéale, en plantant une potentielle menace qui servira, entre autres, de fil rouge à ce deuxième arc scénaristique. Alors, quelqu'un qui ne connaîtrait pas une bribe de la suite aura de quoi être impatient après avoir refermé l'ouvrage, et à raison. Dans tous les cas, on peut avoir hâte de découvrir la suite sous le trait de Minoji Kurata.

Toujours différente de la version de Nekokurage dans le style et dans le rythme, le volet "Enquêtes à la cour" reste une lecture toujours aussi prenante et efficace, et qu'importe le profil du lecteur. Mais rappelons que le meilleur de cet arc reste à venir.