Carnets de l’apothicaire (les) - Enquêtes à la cour Vol.11 : Critiques

Mao Mao fait la découverte du Temple du choix, un édifice à l’abandon qui, du temps de la Reine mère, permettait de jauger la dignité de sa descendance à monter sur le trône. Même si le bâtiment n’a plus de légitimité aujourd’hui, l’actuel empereur s’essaie à sa visite, mais ses résultats se soldent constamment par un échec. C’est alors qu’il compte sur les dons de déduction de la jeune apothicaire pour déceler les secrets du temple…

Ce volume couvre le fameux passage du Temple du choix, et commence à aborder l’épisode dédié à l’Impératrice douairière et à sa relation avec le précédent empereur. Deux affaires totalement détachées des complots qui frappent la cour intérieure, mais qui, chacune à leur manière, se révèlent passionnantes à suivre.

L’habilité de cet enchaînement vient d’abord de sa complémentarité. Si ces deux intrigues constituent deux énigmes que doit résoudre Mao Mao, elles n’ont absolument rien en commun et se basent sur des mystères totalement différents. L’héroïne nous impressionne forcément par ses discernements, de même pour l’inventivité initiale de Natsu Hyûga, l’autrice des light novel d’origine. On apprécie d’autant plus le trait de Minoji Kurata sur ces deux courts arcs : le mangaka a beau avoir un trait qu’on peut qualifier de plus sobre par rapport à celui de Neko Kurage pour la version Square Enix de l’œuvre, il n’en reste pas moins très adapté aux tons intrigants du scénario.

Puis, c’est aussi l’univers qui continue de se déployer avec ces récits indépendants en apparence. Outre les énigmes, c’est ce que disent ces intrigues sur cette période historique réinventée qui vient nous fasciner. À terme, il y aurait de quoi faire un véritable cours magistral tant chaque épisode fourmille de petits détails, sur l’histoire du pays comme sur ses figures qui ont façonné son évolution. Tout ceci couplé aux mystères actuels autour de Jinshi et de l’Empereur, la saga ne lésine jamais sur sa densité narrative.

La série garde donc ses richesses et les exploite au mieux dans ce onzième volume. On a beau connaître très bien l’histoire avec tant de versions développées en parallèle, retrouver Mao Mao sous des aspects différents demeure un vrai plaisir.