Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 12 Mai 2011
Ce second volume de La Caresse du Fouet continue de nous présenter toutes les facettes de la perversité made in Oh! Great, bien avant que l'auteur ne connaisse le succès qu'on lui connait. Au menu : un carré amoureux virant à la relation maitre-esclave, une jeune fille accroc à la drogue et au sexe mais cherchant à s'en sortir, et... de l'héroïc-fantasy totalement déjantée et grotesque. Tout un programme !
La première histoire en trois chapitres s'intitule September Kiss et nous narre la relation qui unit trois frères avec une jeune fille, Megumi, manager de leur groupe de rock et n'hésitant pas à leur remonter les bretelles. Sous ses airs sérieux, Megumi manipule la fratrie en couchant alternativement avec les trois, jusqu'à ce qu'ils décident de retourner la situation en lui imposant une partie fine à quatre... Ainsi, Oh! Great parvient à faire ressortir les sentiments si particuliers qui unissent le groupe, en plein doute pour déterminer qui contrôle les sentiments de qui. En revanche, ce côté psychologique est rapidement dégradé par l'escalade des scènes de plus en plus scabreuses. Megumi en réclamant toujours plus, on passe donc du gang-bang à des accessoires SM particulièrement retors, ainsi qu'à de l'exhibitionnisme. Un beau gâchis donc, sauf pour les amateurs du genre, bien entendu....
Dans Junkie, nous suivons la relation assez pure entre Rie et Yuji, la demoiselle se refusant à passer le cap de la première fois. En réalité, Rie a connu bien des relations puisqu'elle est en secret la victime des sévices sexuels d'un redoutable gang de la ville. Peu à peu, Yuji découvrira la terrible vérité... leur relation y survivra-t-elle ? A noter qu'au cours des deux chapitres, l'auteur arbore d'abord un style crayonné avant de revenir à un encrage traditionnel, comme si l'innocence du début de l'idylle s'estompait peu à peu pour une réalité bien plus crue. Bien sur, on échappe pas encore une fois à des scènes de viols insoutenables, mais la dimension d'amour éternel en filigrane relève un peu le niveau.
En revanche, il n'y a aucune excuse à trouver pour Messiah, nouvelle en deux chapitres qui est sans doute ce que l'auteur a pu faire de pire ! L'histoire ? On la cherche encore. Une jeune femme prétendument élue pour sauver le monde et qui a besoin de rapports sexuels monstrueux pour augmenter sa puissance, pour des combats que l'on ne verra jamais... Oh! Great a essayé d'offrir une parenthèse humoristique, il en ressort quelque chose d'insupportable et d'illisible. Berk.
Ainsi, le constat est toujours aussi inégal, et même les amateurs de hentai pur et dur pourraient être décontenancé par toutes les idées de l'auteur, partant déjà dans tous les sens à cette époque. Graphiquement, c'est toujours aussi inégal, et encore très amateur. On s'imaginerait presque Oh! Great aller vers des registres sentimentaux plus prononcés... si seulement il arrêtait de penser avec sa b... !