Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 03 Mai 2023
Bonne nouvelle pour les fans de la plus adorable des chasseuses de cartes: après avoir annoncé en octobre dernier que Card Captor Sakura - Clear Card Arc s'achèverait avec son 14e volume, les Clamp ont rectifié leurs plans en prévoyant un 15e et ultime opus pour l'automne 2023. Une chose dont on ne se plaindra clairement pas puisque, au vu des avancées de l'histoire dans ce 13e tome, une conclusion dès le prochain volume aurait semblé précipitée, malgré l'épaisseur plus grosse du présent opus qui compte environ 190 pages.
Il n'y a plus que quelques jours avant la représentation de la pièce de théâtre "Les Deux Alice" écrite par Naoko et dont Sakura et Akiho seront les deux héroïnes ! Forcément, les deux amies s'adonnent de plus belle aux répétitions et autres préparatifs avec leur entourage, afin de donner la pus belle représentation possible. C'est l'occasion pour le Clamp, bien sûr, de rester fidèles à l'esprit de leur saga, en mettant en valeur quelques jolis moments partagés ensemble, à faire plaisir aux gens qu'on aime. Mais dans cette atmosphère assez chaleureuse et bienveillante où chacun donne le meilleur de soi en vue de la pièce, il reste, encore et toujours, nombre d'incertitudes, en particulier au vu des mystérieux desseins que continue d'entretenir Kaitô...
C'est précisément par un petit focus sur le majordome d'Akiho que s'ouvre ce 13e volume, avec un passage venant éclairer, vite et plutôt bien, un pan du passé de celui-ci, et particulièrement sa relation à-part avec Lillie, la mère d'Akiho, qui possédait le don de voir l'avenir dans les rêves. Dans une atmosphère de songes, on entrevoit efficacement les tourments de Kaitô au sujet d'Akiho, cette enfant qui, à cause d'un mot de trop de sa part, est devenue le jouet de son clan et de la confrérie des magiciens. Tout comme on ressent avec émotion toute la bienveillance de Lillie envers de garçon qu'elle veut apprendre à le connaître, et tout l'amour qu'elle porte naturellement à sa fille, bien que son don de prescience lui ait permis de connaître son sort à l'avance. Via tout ça, il est difficile de ne pas trouver une réelle ressemblance, une de plus, entre Sakura et Akiho, tant leur mère respective avaient de points communs. Et cette ressemblance reste évidemment l'un des moteurs du récit par la suite: Sakura et Akiho elle-même ressentent toujours plus fortement leurs points communs, ces similitudes qui les ont d'ailleurs placées toutes les deux dans les rôles des deux Alice de la pièce. Des similitudes si présentes que ça en devient troublant même pour elles. Et c'est dans cette atmosphère si particulière que la symbolique des cartes créées par Sakura à chacun de ses rêves prend, elle aussi, une importance plus prégnante, étant donné qu'elles représentent toutes des événements ou des gens chers au coeur de notre héroïnes (il était sérieusement temps que Kero et les autres s'en rendent compte, mais passons). Alors dans cette optique, qui est censé représenter l'énigmatique carte du rêve ? Akiho ?
Après avoir soigneusement accentué les enjeux, dans une atmosphère entre mystère, onirisme et bienveillance comme elles savent si bien les faire, pendant toute la première moitié du tome, les Clamp peuvent alors enfin démarrer la fameuse pièce dans une deuxième moitié sur laquelle on va en dire le moins possible, afin de ne rien spoiler. Et même si certains éléments un peu simplistes/faciles pourront titiller la part la plus pointilleuse du lectorat (il est étonnant que le public ne se pose pas trop de questions face à certains "effets spéciaux" improbables pour un spectacle de collège), l'ensemble est facilement emballant tant l'intérêt a été bien entretenu. Alors que le rythme s'accentue forcément dans des dernières dizaines de pages aux compositions visuelles parfois superbes, on attendra impatiemment la suite, à l'heure où nombre de choses (les plans de Kaitô en tête) sont enfin sur le point d'éclater...