Rôsoku Hime - Princess Candle Vol.2 - Actualité manga
Rôsoku Hime - Princess Candle Vol.2 - Manga

Rôsoku Hime - Princess Candle Vol.2 : Critiques

Rôsoku Hime

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Novembre 2017

"Alors... allez-y ! Risquez votre vie ! Mais poursuivez-la ! Poursuivez-la jusqu'au bout du monde !"


Après avoir confié la princesse Skw'àh à Yajenka, Flora a été vaincue. Faite prisonnière par Swey et les chevaliers de Dozr'g, elle a à la fois la satisfaction d'avoir pu mettre temporairement à l'abri celle qu'elle aime plus que tout, et la colère de ne pas pouvoir être à ses côtés. Pour se sortir de sa geôle, elle serait prête à tout, y compris à payer de son corps, mais Swey voit clair dans son jeu. L'aide pourrait alors venir d'une autre demoiselle, éblouie par son courage et sa passion... Une fois libérée, une nouvelle quête démarre sur les routes, loin du couvent de Saint Ylieu. Une quête à la recherche de celle qu'elle aime, pour la protéger, la sauver des griffes des hommes qui la convoitent à des mauvaises fins... ou pour la précipiter avec elle aux portes de la mort ?


La nouvelle vie au couvent n'est déjà plus, et même si les religieuses apportent leur aide à leur manière puis espèrent revoir Flora, Skw'àh et Yajenka un jour, c'est bien loin de cette bâtisse de pierres que se poursuit un récit qui a plus qu'auparavant une tonalité épique. Car pour sa princesse, la "fille-louve" se battra avec détermination et hargne, en subissant les coups, mais sans flancher, comme une louve. Cela donne lieu à un bon paquet de scènes d'action ou au rythme effréné, que Kenya Suzuki met superbement en scène malgré son découpage classique, en conférant toujours quelque chose d'emballant et de soigné, notamment grâce à des choix d'angles vraiment bons. Véritable héroïne de la série, Flora fait partie de ces irrésistibles figures féminines à la fois épiques et dramatiques, un peu à la Lady Oscar pour citer un exemple connu : passionnée et droite, mais également parfois trop impulsive dès qu'il s'agit de l'élue de son coeur. Oui, Flora aime Skw'àh plus que tout... mais quelle Skw'àh aime-t-elle ? Et la princesse, elle, que pense-t-elle réellement de sa servante dévouée ?


Alors que le parfum d'aventure épique grandit, ces interrogations sont également au coeur du récit, car Suzuki profite de la tension globale pour aussi offrir un vrai travail plus intimiste sur ses deux héroïnes, qui dévoilent l'une à l'autre ce qu'elles ressentent exactement. Et de ce côté-là, l'auteur nous fait passer par nombre d'émotions, car ce qu'a pu ressentir Skw'àh passe par différentes étapes opposées (entre haine et amour, il ne peut vraiment y avoir qu'un pas), et l'amour ressenti par Flora est remis en question avec force, celle-ci devant s'interroger sur ce qu'elle aime exactement chez sa princesse. Cela donne lieu à des moments à l'ambiance très différente concernant leur lien, avec de vrais moments forts (ce découpage du visage de la princesse p225...), et où l'on passe d'une insouciance presque pure (la scène de la rivière...) à une tension violente presque autodestructrice. Car sa princesse, Flora l'aime décidément à la folie.


Au-delà de la lutte épique et dramatique autour des conflits de pouvoir et des manigances masculines autour de la princesse, l'aventure de Princess Candle est donc aussi, et peut-être avant tout, le récit de l'évolution d'une relation transcendante entre deux héroïnes finalement prêtes à tout l'une pour l'autre. Dans tout ceci, Suzuki n'oublie pas de peaufiner comme il se doit ses personnages, en présentant comme une légende l'enfance de Flora qui a forgé sa réputation de "fille-louve", en évoquant le statut d'une princesse qui vit son sang royal comme une prison, ou en offrant un rôle réussi à certaines figures secondaires comme Yajenka et Mahlnô. Tout ceci nous amène sans lâcher prise jusqu'à une dernière ligne droite qui reste imprévisible jusqu'au bout, où certains rôles basculent encore, et qui s'avère assez marquante tant elle est loin d'être idéale, Suzuki évitant alors le piège de la facilité.


En deux tomes dont un bien épais (ce 2ème volume fait presque 300 pages), Kenya Suzuki a su offrir un récit captivant, peut-être parfois juste un petit peu rapide sur certains rebondissements ou un peu facile sur certaines relations (on pense ici à Yajenka), mais excellent sur tout le reste. Récit épique et dramatique, Princess Candle fait forte impression, essentiellement grâce à ses deux deux héroïnes passionnantes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs