Calendula of Limbo Vol.1 - Actualité manga

Calendula of Limbo Vol.1 : Critiques

Hengoku no Calendula

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 25 Juin 2019

Après Buddhist priest & a spider en septembre 2016, et avant Red Hood en novembre 2018, les éditions Boy's Love et leur collection Hana nous ont proposé de retrouver en France la mangaka Haji en mai 2018 avec la parution du premier volume de Calendula of Limbo. De son nom original Hengoku no Calendula, cette série est bouclée en deux volumes et a été prépubliée de 2016 à début 2018 dans le magazine Daria des éditions Frontier Works, aux côtés de titres comme Coyote, Asa & Mitya ou Blue Lust. Riche de 11 chapitres (plus un chapitre spécial nommé "5.5"), cette oeuvre est la toute première série de plus d'un volume de l'autrice, et nous plonge dans un récit fantastique où l'amour et la rédemption se côtoient.

Exerçant le travail de soldat-assassin à l'époque de son vivant, Dürbhein était si talentueux qu'il fut surnommé "le dieu de la mort" et a empoché plusieurs médailles, mais sa profession a fini par avoir raison de lui en étant tué. Arrivé dans la salle du Jugement, il n'est envoyé ni en Enfer, ni au Paradis, mais dans les Limbes. Se réveillant en ce monde sans le moindre souvenir de sa vie antérieure on lui dit simplement que le voici réellement devenu un "dieu de la mort", ou shinigami: pour expier ses nombreuses fautes, il devra devenir l'un des Gardiens des Limbes. Ces anciens humains, qui ont commis sur Terre de graves péchés mais dont certaines circonstances atténuantes leur ont fait éviter l'Enfer, doivent désormais gérer les tâches agricoles (car dans ce monde aussi, il faut bien se nourrir), et protéger les habitants des Limbes des attaques des Dévoreurs, créatures se nourrissant des âmes. Pour cela, ils peuvent faire sortir de leur corps une arme qui leur est propre, une faucille dans le cas de notre (anti)héros. C'est ainsi que notre homme, renommé Calen, devra jour après jour découvrir ce monde et s'appliquer à sa tâche, jusqu'au jour où il pourra se réincarner et retourner sur Terre, pour y vivre éventuellement un nouveau cycle jsuqu'à ce que son âme soit digne du Paradis. La vie dans cette sorte de purgatoire pourrait se dérouler sans trop de souci, d'autant que Calen s'y habitue assez bien. Mais il n'avait pas prévu de connaître l'amour en cet endroit. Makoto Onodera, qui est toujours en sa compagnie et qui a choisi son nouveau nom, le charme toujours plus, de par sa gentillesse, son affection... Alors même que ce garçon si adorable n'est autre qu'un golem, une créature façonnée dans la boue.

L'histoire imaginée par Haji nous plonge donc au coeur des Limbes, un monde des morts que l'on découvre avec intérêt en même temps que Calen, sous différentes coutures. Au-delà des quelques attaques de Dévoreurs semant le trouble, on entrevoit un monde plutôt paisible, fait de cultures agricoles, de quotidien bien rôdé, de rencontres avec les autres pensionnaires de cet endroit. Au gré des explications dont celles données par Makoto, on est amené à comprendre toujours plus le fonctionnement de ce lieu, sa géographie divisée en divers ilots inaccessibles les uns par rapport aux autres, son bestiaire spécifique à commencer par les adorables "grandes-oreilles" (des sortes de lapins-cyclopes hyper affectueux et choupi, parfaitement rendus par la mangaka !)... mais dans ce monde où sont réunis tous ceux qui ont quelque chose à se faire pardonner de leur précédente vie humaine, on cerne également, petit à petit, les douleurs de certains, entre de Seishin, le propre père de Makoto qui a autrefois effectué sur son enfant des choses qu'aujourd'hui il regrette plus que jamais.

C'est dans ce contexte à l'atmosphère assez fascinante que se développer une histoire d'amour promise à nombre de difficultés, et portée par deux personnages principaux réussis. Entre le cicatrisé ex-tueur sombre Calen et l'adorable et joyeux golem Makoto, on a affaire à deux personnalités a priori bien différentes, qui finissent naturellement par se rapprocher l'un de l'autre, mais dont la nature et les drames du passé semblent devoir condamner à un amour impossible. Car comment pourrait subsister la relation entre un homme en quête de rédemption et voué à quitter un jour les Limbes, et une poupée de boue dont l'existence est limitée à ce lieu et qui y restera coincées à tout jamais ?

La réponse à cette interrogation d'ores et déjà assez dramatique se fera sûrement à l'issue du deuxième volume, et en attendant Calendula of Limbo s'offre un très beau premier tome, bien porté par ces personnages réussis et cet univers surnaturel plutôt original.

Du côté de l'édition, Aline Kukor, malgré quelques petites coquilles de relecture heureusement assez rares, livre une traduction fluide et collant bien à l'ambiance. Le papier est très honnête, de même que l'impression, et on reprochera seulement quelques bulles prises dans la reliure et donc assez difficiles à lire. Au début du livre, on trouve quatre pages en couleurs, ce qui est toujours appréciable.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction