Burn Up ! Excess & W - Actualité manga

Burn Up ! Excess & W : Critiques

Burn Up ! Excess & W

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 22 Juillet 2013

... Ahem...
Parfois, il y a des jours comme ça, où la passion doit avoir des limites. Où on devrait pouvoir faire taire la petite voix de fanboy en nous. Vous savez, cette petite voix mielleuse qui nous pousse à l'achat aveugle et compulsif de produits, dont on regrettera l'acquisition cinq minutes plus tard. Ce jour-là, cette révolte intérieure, aurait du arriver en ce 5 juin 2013. Oui, "aurait du", mais ce ne fut hélas pas le cas...

Car après avoir étudié le parcours d'un auteur tumultueux comme peut l'être Oh! Great, après avoir connu son plus infâme bousin qu'est "Himiko-den", il y avait une chance sur un million pour que ce titre-là révèle ne serait-ce qu'un un seul éclair de génie. En effet, nous tenons-là, dans nos mains remplies de honte, la toute première série non-pornographique de l'auteur, réalisée à partir de 1996. Compilée sous la forme d'un one-shot en 1998, rééditée en 2008, Burn-up Excess & W aurait du rester au statut de titre qu'on évoque de loin dans une biographie. Ou, au pire, que l'on possède en vo pour frimer devant les copains (... le mea culpa, c'est fait). Mais c'était sans compter sur Panini qui, après l'improbable "20th Century Boys - spin off" en 2012, décida de concourir une nouvelle fois au prix du one-shot le plus opportuniste et le plus infame de l'année. Et nous tenons là un sérieux prétendant à la couronne !

A l'origine, Burn-up est un anime nanardesque parmi tant d'autres, surgi au milieu des années 1990, au pitch tenant sur un timbre-poste. Dans un futur plus ou moins proche, le crime est en augmentation (oh !) et la police met en place une unité d'élite disposant de crédits illimités pour calmer le jeu (ah !), nommée la Team Warrior (ouh !). Et c'est à peu près tout ce qu'il y a à savoir, sinon le fait que la série a été suffisamment populaire pour connaitre quelques dérivés dont Burn-up W en 1996 et Burn-up Excess en 1998. C'est ce "riche" terreau qui servira de base à notre mangaka débutant (autrement appelé dans le milieu "la bonne poire de service"), pour réaliser cette fantastique adaptation papier.... Même si "adaptation" n'est peut-être pas le terme le plus approprié.

En effet, si l'on retrouve les personnages initiaux, en particulier Maya la tireuse d'élite endormie et Rio la bourrine hystérique, les deux premières histoires du recueil se dégagent rapidement de la section "W" pour aller vers...vers... eh bien, on ne sait pas trop. Le titre de la première mission se suffit à lui-même : "Le serial peloteur".... Non, non, je n'en dirais pas plus, que voulez-vous que je rajoute à ça ? Quant au second, il saute du coq à l'âne (et le requin) en envoyant nos policières de choc... dans l'espace. Oui, le peu de logique contextuelle installée par le synopsis a déjà volé en éclat, c'est beau. Et nous n'en sommes qu'au tiers du recueil.

Après avoir révolutionné le monde du manga en seulement deux chapitres, la série s'interrompit à cause de la faillite de son magazine de prépublication (à moins que ce ne soit le contraire). Mais Oh! Great fut rappelé pour l'écriture d'une dernière histoire, cette fois dérivée d' "Excess", ce qui n'aura pas changé grand-chose à l'affaire... A ceci près que l'auteur dût alors produire un récit de cent-vingt pages en seulement dix jours, ce qui laisse rêveur quant à la qualité de ce cette nouvelle aventure. Alors qu'elles s'infiltrent dans un laboratoire secret, Rio et Maya retrouvent Yukari, une jeune fille signalée par des avis de recherche. Mais, sentant qu'il y a quelque chose de louche derrière tout ça, le duo de choc décide de garder la demoiselle chez elles, ce qui ne manquera pas d'attirer l'attention. Action bordélique, morale de comptoir, personnages au charisme inégal et fan-service très douteux à base d'armes intra-utérines... Pas de doute, nous assistons bien à la naissance d'un génie.

C'est presque triste de le dire, mais Burn-up Excess & W n'a rien pour lui, sinon le nom d'Oh! Great sur sa couverture... Aapparemment, il n'en aura pas fallu plus à Panini pour oser publier ce titre sous nos latitudes, sans doute en manque de cette poule aux œufs d'or qu'ils ont laissé s'échapper. L'édition est pour le moins sommaire, mais paradoxalement, on en regretterait presque l'époque des grands formats des premiers titres de l'auteur. Preuve s'il en est que ce one-shot s'est manifestement trompé d'époque.

Pour ne pas rester trop amer, on retiendra tout de même les croustillantes anecdotes de l'auteur entre les chapitre, en forme d'aveu. Le mangaka nous fait part de sa découverte du monde formaté de la prépublication, des consignes qu'il devait respecter... et, chose rare, s'excuse même de nous avoir fait acheter cet ouvrage : "Je comprends ta douleur. Je ne compte plus les fois où je me suis fait avoir par une jaquette séduisante issue d'un vil marketing calculateur [...]. Je suis sincèrement et affreusement désolé !!!" De rien, de rien, tout le déplaisir était pour nous.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
7 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs