Bureau des tentations (Le) : Critiques

Auteur officiant professionnellement dans le hentai depuis la fin des années, surtout connu au Japon pour ses productions faisant dans l'inceste et l'adultère, et s'étant réorienté depuis quelques années dans le seinen teinté d'ecchi via deux séries successives toutes deux inédites en France (ASK à partir de 2018, et Swipe depuis cette année), le mangaka Tohzai s'est offert en août, chez Hot Manga, sa toute première publication française avec un manga X sortant un peu de ses habitudes: Le bureau des tentations, alias Yuuwaku Office en version japonaise, récit complet d'environ 200 pages dont les six chapitres furent initialement prépubliés entre 2014 et 2016 dans le magazine Comic Milf de l'éditeur ti-net.

Ce hentai nous immisce auprès de Tarou Honma, jeune homme de 21 ans toujours puceau qui, après des études sérieuses, vient juste d'être embauché dans l'entreprise de ses rêves. Seulement, il fait à peine ses débuts qu'il est immédiatement muté dans la succursale d'une autre ville, où il va devoir faire ses preuves, tout d'abord lors de l'"entretien" tout à fait particulier de la vorace directrice. Sitôt après cette première expérience sexuelle où il s'est quasiment fait violer par sa magnifique boss, il a la surprise de découvrir qu'il est le seul employée masculin de ce bureau où ne travaillent que des femmes aussi différentes que belles. Son intégration va pouvoir commencer...

Si l'intégration de Tarou, de sa prise de confiance personnelle à son gain d'expérience pour que ses collègues puissent compter sur lui, constitue un vague fil rouge dans le récit, il va de soi que l'intérêt de chacun des six chapitres est de voir comment le jeune homme va être cuisiné par ses charmantes collègues et même par une cliente, quand ce n'est pas lui qui les cuisine. Pour ça, tous les prétextes sont bons: le récompenser parce qu'il a bien travaillé, devoir tester des sex toys pour voir s'ils répondent bien aux exigences, se plier aux demandes de la cliente... ou même tout simplement par amour, puisque l'une des filles aura tout de même la préférence de Tarou bien qu'il puisse se satisfaire aussi de tout un harem de beautés décomplexées.

A partir de ces situations, Tohzai déballe une petite panoplie d'héroïnes stéréotypées et suffisamment calibrées pour répondre à différents fantasmes: la directrice entreprenante, la supérieure spartiate et affirmant détester les hommes car ils ne pensent qu'à eux pendant l'acte (dont à Tarou de lui prouvant le contraire en la faisant jouir, ça va de soi), la femme mariée très frustrée et à la poitrine très généreuse, la petite pucelle renfermée qui va très vite se dévergonder, la cliente naturellement lubrique, et on en passe... ces différentes figures étant suffisamment variées à la fois dans leur look, leurs formes et leurs expressions faciales si bien que chacun aura sans doute sa préférée (coucou Chitose), et étant susceptibles d'amener assez de pratiques différentes avec du sexe classique, une utilisation immodérée de certaines poitrines, des sex toys, un plan à trois, ou encore de la lingerie affriolante, sans oublier une mise en scène variant suffisamment les positions pour ne pas lasser, le tout bien souvent sur cet endroit si fantasmé qu'est le lieu de travail.

Le plus gros regret dans tout ça, c'est de constater que certaines collègues pourtant charmantes de Tarou ne ne sont finalement pas du tout exploitées, comme si l'auteur avait vu trop grand son casting par rapport au nombre de chapitres, ce qui pourra éventuellement frustrer un peu. mais à part ça, le cahier des charges est plutôt bien rempli par ce hentai pas original pour un sou mais suffisamment soigné dans ses dessins, dans le charme dégagé par ses héroïnes et dans ses situations-prétextes.

Du côté de l'édition française, rien de particulier à redire: la traduction d'Yves Bohmler fait correctement son office, le papier et l'impression sont de bonne qualité, et les quatre premières pages en couleurs sont un petit plus toujours sympathique.