Bungô Stray Dogs Vol.20 - Actualité manga
Bungô Stray Dogs Vol.20 - Manga

Bungô Stray Dogs Vol.20 : Critiques

Bungô Stray Dogs

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 05 Avril 2022

Chronique 2 :

En voyant Ranpo Edogawa comprendre la vérité sur lui, Ôchi Fukuchi n'a eu d'autre choix que de dévoiler son jeu: le puissant combattant, héros de guerre ayant la confiance de tous et commandant des redoutables Chiens de garde, est en réalité, avant tout, le leader en personne des Cinq Anges Déchus. Voici bien longtemps que l'homme avance habilement dans ses plans visant à faire disparaître le monde entier, et l'ultime étape de ses desseins semble alors arrivé. Après s'être débarrassé de Ranpo, il ne lui reste plus qu'à tuer Atsushi qui est devant lui, seule personne à connaître actuellement sa véritable identité. Au vu de la puissance phénoménale du pouvoir de Fukuchi qui peut multiplier par cent la puissance de n'importe laquelle de ses armes, notre cher "Tigre" ne semble avoir aucune chance. Tout du moins, avant que ne surgisse à la rescousse une vieille connaissance...

Mené de main de maîtres par Kafka Asagiri et Harukawa 35, le 19e opus de Bungô Stray Dogs frappait autant par sa montée en intensité permanente que par sa principale révélation impeccablement amenée sur Fukuchi, et par ses toutes dernières pages qui n'auguraient que du bon avec l'irruption opportune d'Akutagawa pour épauler Atsushi. Maintenant que le plus puissant antagoniste de cet arc à ce jour (et sans doute même le plus puissant personnage de la série à ce jour) est connu et est bien installé, la perspective de revoir Atsushi et Akutagawa se battre l'un à côté de l'autre est donc alléchante, et s'avérera heureusement loin d'être une redite de leur affrontement commun d'il y a quelques tomes face à Dostoïoevski.

En premier lieu, parce qu'il convient d'expliquer comment Akutagawa a pu débarquer ainsi, que cela a évidemment un rapport avec notre cher Dazaï, et que les mangakas en profitent alors pour sonder de plus belle le lien fort qu'a le jeune membre de la mafia portuaire avec celui qu'il considère toujours comme son mentor et auprès de qui il est si désireux de démontrer sa valeur. Alors, Akutagawa sera-t-il à la hauteur des attentes placées en lui ? Se résoudra-t-il à passer outre son hostilité envers Atsushi pour réellement coopérer avec lui ? Il s'agit là de l'un des autres enjeux forts de ce volume: jauger la confiance que peuvent s'accorder les deux garçons, voir s'il peuvent vraiment se comprendre, également voir si Akutagawa a tenu sa promesse de ne tuer personne pendant six mois... La relation à part entre ces deux "meilleurs ennemis" reste alors un élément-clé, plus encore au vu de ce que l'on apprend sur les ambitions qu'a Dazaï pour eux deux, et sur l'état de santé du membre de la Mafia.

Rien qu'avec tout ça, l'affrontement des deux garçons contre Fukuchi est donc riche en enjeux, mais il faut y ajouter le dessin léché de Harukawa 35 bien sûr, ainsi que les difficultés propres à ce combat. Car concrètement, comment neutraliser le leader des Cinq Anges Déchus et son pouvoir a priori inarrêtable ? A priori, il faudra forcément ruser et être en parfaite complémentarité pour Atsushi et Akutagawa, mais est-ce que ce sera suffisant ? Le combat file alors avec intensité et plusieurs bons petits rebondissements, jusqu'à nous diriger vers une conclusion qui semble alors classique en tous points, avec des allures de bataille finale rondement menée... et c'est là que le scénariste prend alors au dépourvu, dévoile chez l'antagoniste des facultés bien plus folles encore que ce que l'on pensait, fait tout rebasculer avec une certaine soudaineté en offrant quelques moments tragiques qui étaient impossibles à prévoir, et entame dans les dernières pages une nouvelle phase sans doute plus terrible encore qu'aucune autre auparavant, en enfonçant le récit dans une tonalité quasiment apocalyptique !

Si le tome est mené tambour battant et amène son petit lot d'enrichissements au coeur de l'action, il est surtout assez épatant de voir à quel point Bungô Stray Dogs, derrière un schéma qui aurait pu être très classique ici, parvient encore à surprendre après 20 volumes. Pourvu que ça dure !


Chronique 1 :

Véritable héros de guerre et commandant des Chiens de garde, le charismatique Fukuchi s'avère être aussi le leader des Anges déchus, et le détenteur de la page manquante qui serait salvatrice pour l'Agence des détectives. Atsushi s'apprête à se lancer dans un combat perdu d'avance contre ce puissant ennemi quand surgit Akutagawa, envoyé par un Dazai qui a toujours eu un coup d'avance sur le camp adverse...

Après un remarquable volume dix-neuf faisant monter la tension tout en dévoilant le véritable grand ennemi de l'arc, nous assistons à ce que nous pensons d'abord être le combat final de la bataille contre les Anges déchus. Pour cela, les deux artistes semblent nous proposer un remake du combat d'autrefois contre Dostoïevski, tout en jouant d'astuce en développant bien plus la combinaison. S'il est toujours agréable de voir le duo entrer en action dans leurs caractères divergent et que les deux détenteurs de pouvoirs sont parfaitement complémentaires, on assiste à un approfondissement de la figure d'Akutagawa, que ce soit ses ambitions ou le destin qui l'attend. Dès lors, le binôme apporte beaucoup à l'intrigue, et leur alchimie perfectible reste un point qui nous saisit dès les premières pages.

Débute alors un affrontement riche en intensité contre cet ennemi dont les pouvoirs se font de plus en plus dangereux, chapitre après chapitre. Et c'est justement là tout ce que le lecteur a envie de voir : Un combat acharné et destructeur contre la figure la plus puissante présentée dans Bungô Stray Dogs à ce jour, un moyen de satisfaire notre goût de la surenchère tout en misant sur un duo qu'on prend toujours plaisir à retrouver. Et la recette fonctionne tant le premier segment du tome prend aux tripes, la question de la réussite d'Atsushi et Akutagawa se posant sans cesse. On pense alors avoir affaire à un opus classique dans sa forme, une sorte de plaisir coupable qui permettrait à l'arc de s'achever en bonne et due forme. Et c'est alors que Kafka Asagiri, dans son écriture, nous prend totalement à contre-pied.

Comme s'il était bien conscient du caractère redite de la bataille contre Dostoïevski quelques tomes plus tôt, le scénariste chamboule totalement le déroulement de ce climax. La première surprise vient du processus narratif effectué en ce qui concerne l'une des aptitudes de Fukuchi, un véritable "mindfuck" qui vient saboter notre espoir, tout en nous rassurant sur l'issue un peu trop simple qui semblait se profiler. Aussi démesuré que soit l'une des capacités de l'ennemi, celle-ci est brillamment exploitée dans la manière de raconter la bataille, et devient un véritable élément déclencheur à une suite dont on ne peut plus deviner l'issue.

L'arc de la guerre contre les Anges déchus bascule alors vers un autre tout autre registre, presque horrifique. Les auteurs embrassent d'autres mythologies littéraires dans l'optique de mettre le plan chaotique de l'antagoniste à exécution. D'un tome aux allures de climax nekketsu lambda, nous passons à un début d'apocalypse signe d'une situation perdue d'avance. Le basculement est volontairement déstabilisant et plutôt réussi, permettant à un arc maintenant assez long de relancer les hostilités sans tomber dans la redondance. Dazai aura-t-il un coup d'avance là aussi ? Les pouvoirs de nos héros seront-ils suffisants pour contrer cette nouvelle menace ? Tant de questions qu'on se pose une fois ce vingtième tome refermé, un volume assez admirable par ses retournements de situation et le contre-pied aux écueils classiques qu'il constitue. Même après 20 volumes, Bungô Stray Dogs reste une œuvre pleine de surprises.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction