Buddy spirits Vol.1 : Critiques

Né en 2011, le magazine de pré-publication Gekkan Hero’s a particulièrement inspiré les éditions Tonkam qui nous proposent et nous ont proposé depuis 2013 plusieurs séries de la revue dont Hero Mask, Kerberos in the Silver Rain, Soul Reviver… Œuvre du trio Miyuki Kishimoto, Yoshihiro Kuroiwa et Gyuo, Buddy Spirits est une de ces œuvres et a trouvé une conclusion après six volumes. Seinen d’Action et de Science-Fiction, le titre reprend un thème bien connu, celui des avancées technologiques et de la rébellion des machines. Le tout peut est prometteur sur la totalité et si ce premier volume n’est pas parfait, il offre une entrée en matière des plus sympathiques.

Le monde a bien évolué, au point que des robots automates ont été conçus pour aider les humains, endossant aussi bien le métier de vigile que celui de nettoyeur des rues. En cas de perturbation de ces robots, les habitants peuvent compter du SARF, un corps de sécurité épaulant la police et comptant dans ses rangs de solide combattant, d’ingénieux scientifiques, mais aussi les Buddy, des robots de combats qui agissent en binôme avec un agent.
Scientifique du SARF, Yu Takizawa ne pensait pas se trouver face à un incident majeur en allant à la banque. Suite à l’intervention d’un énigmatique individu qui implante dans un robot vigile un étrange virus, l’homme de fer brave l’interdit en s’en prenant à des êtres humains. Fort heureusement, le SARF peut compter sur l’aide de ses binômes humains/Buddy !

Pêchu et survolté, voilà comment on pourrait définir le premier tome de Buddy Spirits qui, s’il ne révolutionne ni son genre ni son sujet, a pour mérite de proposer un divertissement dynamique et efficace au plus haut point. Ce premier volet se compose en effet de deux « affaires », des interventions du SARF durant lesquelles quelques héros vont combattre des robots défaillants, s’en prenant aux innocents et constituant alors un danger pour la population. L’action est donc maîtresse dans cette première approche, ce qui permet au dessinateur gyuo de montrer l’étendue de son talent tant le mangaka ne manque pas de sens graphique. Les planches sont détaillées en permanence et du côté des séquences de combat, le dynamisme visuel est bien présent tout en gardant une clarté de mise en scène, assurant le divertissement à 100% et en se payant le luxe d’introduire un zeste de fan-service sur les derniers moments du tome. Le titre pris tel quel, difficile de ne pas adhérer puisque l’efficacité est bien là.

Le scénario en lui-même est intéressant et pose déjà quelques mystères. Le pitch étant la soudaine rébellion des robots à cause d’un individu qui les déprogramme, le fil rouge de la série est déjà présenté et on espère uniquement que les six tomes permettront de traiter efficacement l’histoire. Les auteurs ont donc de quoi construire une intrigue efficace et plaisante, car pour l’heure, l’idée de donc de Buddy Spirits est semblable à ce que nous avons déjà vu dans d’autres œuvres, ne serait-ce par la saga Terminator. A jouer au Créateur, l’Homme pourrait causer sa propre perte, ici à cause de la révolte des machines… Le sujet est classique, mais il reste efficace sans compter que le scénario appuie ses développements par quelques références bibliques qui, si elles n’apportent pas vraiment de réflexion, précisent le fond de la pensée des auteurs.

Au milieu de tout ça, on fait face à des personnages plutôt sympathiques, qui ne passionnent pas forcément, mais qui ne sont pas déplaisants pour autant. Yu Takizawa, protagoniste de l’œuvre, n’en est qu’à ses balbutiements dans ce premier tome puisqu’il n’occupe qu’une place de spectateur, agissant davantage sur l’enquête que dans l’action. Ce premier tome fait d’ailleurs un pari intéressant, celui de laisser la tête d’affiche dans l’ombre et de proposer un twist de fin de volume qui permettra de redéfinir son rôle dans la suite, l’impact psychologique qui en résulte pouvant grandement le faire évoluer. A côté de lui, les figures qui se présentent ne demandent qu’à être développées, en particulier le personnage sexy et peu vêtu de Saki dont le rôle en tant que combattante est voué à être important. La demoiselle apportant une touche d’exagération et d’improbable au cours des affrontements, difficile de ne pas placer quelques espoirs en elle.

L’édition de Tonkam est honorable, sans réelles bavures ni coquilles, l’impression et le papier étant aussi de bonne facture. Notons que pour le coup de crayon très abouti du dessinateur gyuo, le format TK2 de l’éditeur est amplement légitime, bien que le choix ait été fait par défaut, dans le cadre de la collection Young de l’éditeur.

Riche en action et proposant une intrigue intéressante même si le thème n’est pour le moment pas renouvelé, ce premier tome de Buddy Spirits est un parfait dosage de divertissement sous toutes ces formes, prônant à la fois l’action, l’intrigue, le fan-service, et des personnages qui pourrait s’avérer plus intéressants dans les prochains volumes. La série ne durant que six volumes, on espère avoir affaire à un titre efficace dans sa globalité.