Bucket list of the dead Vol.9 : Critiques

Toujours accompagnés de Gigo Dagno dont la banque de données est un bel atout, nos quatre héros arrivent enfin à Osaka, afin de découvrir si un vaccins contre le virus zombie y était bien en cours d'élaboration. Mais sur place, ils se confrontent vite à une horde de zombies pas comme les autres, qui semblent plus évolués et agités... S'agit-il d'une nouvelle espèce de zombies ? Ils n'ont pas vraiment le temps de se poser la question puisque, rapidement, ils sont dépassés par la situation et ne doivent leur salut qu'à l'irruption d'un homme qu'Akira et Kenchô connaissent bien: Takeru Minakata alias Takemina, qui était l'un de leurs meilleurs potes à l'époque de la fac !

Bien qu'étant quand même une très grosse coïncidence (comme par hasard, le gars qui vient direct sauver nos héros, dans une ville aussi grande qu'Osaka, est leur vieil ami), l'entrée en scène de Takemina amène forcément un peu de neuf: tandis qu'Akira et Kenchô se remémorent avec lui certains souvenirs de l'université et de l'époque où ils ciraient le banc du club de rugby, on comprend de ce nouveau venu qu'il était un parieur de talent, qu'il a tâché de s'en sortir sans réellement travailler... et à présent, le voici qui va servir de guide à nos héros parmi les survivants de la ville, tous regroupés dans l'enceinte du château, et où ils ont remis en place tout un système de marchandage et de richesse où les boîtes de conserve, en tant que produits de longue conservation, servent de monnaie (pas bête). Mais ce système, copié-collé du monde capitaliste d'avant la pandémie zombie, a vite montré les mêmes tares à base d'inégalités, où les plus riches ont mis en place tout un système (casino, jeux exploitant même les zombies, location de terrains, prêts... La panoplie complète) pour s'enrichir toujours plus sur le dos des pauvres sans avoir à lever le petit doigt. La critique de notre système capitaliste n'est pas forcément très fine ici, mais elle tape juste dans l'ensemble... et, surtout, va se voir opposée à de tout autre valeurs, dès lors qu'Akira et sa bande débarquent.

En effet, tout porte à croire que l'homme le plus riche parmi les riches a peut-être connaissance du possible vaccin, mais pour l'atteindre il va falloir gagner des galons, s'enrichir soi-même pour entrer dans son cercle... Et pour ça, quoi de mieux que de faire coup double en ouvrant un commerce faisant partie de leur liste de rêves ? C'est ainsi que, de façon certes très facile, ils montent leur bar, prêt à accueillir des clients ! Mais tout va-t-il se passer comme ils l'espèrent ? Ils ont beau se démener avec leur entrain habituel, tâcher d'apprendre les ficelles du métier (cocktail, communications, conseils, amabilité...) et être leurs propres patrons sans avoir à subir des directives et autres pressions, la sauce ne prend pas. Alors sauront-ils comprendre ce qui leur manque pour que leur bar rencontre le succès ? Et surtout, si ça arrivait, parviendraient-ils à garder les pieds sur terre en devenant riches d'un coup ?

Les messages de Haro Aso ici sont effectués avec simplicité mais avec une certaine efficacité, en cristallisant tour à tour un peu tous les effets aliénants de l'argent, entre le désir des riches d'en accumuler toujours plus quitte à se replier sur eux-mêmes, et le besoin des pauvres d'en gagner pour survivre en se tuant au travail, en jouant dans des jeux de casinos qui finalement enrichissent toujours plus les riches, et en oubliant tout compte fait de juste chercher à être heureux. L'adage "l'argent ne fait pas le bonheur" s'applique fort bien au propos anticapitaliste présenté par le mangaka, et au bout de ce tome on a alors facilement hâte de voir ce que réservent Takemina et les autres dans ce qui a tout d'un début de révolte, à leur manière !