Bride Stories Vol.8 - Actualité manga
Bride Stories Vol.8 - Manga

Bride Stories Vol.8 : Critiques

Otoyomegatari

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 21 Septembre 2016

Une nouvelle vie commence pour Anis et sa soeur conjointe Shirin après que le mari de la première a accepté de prendre la deuxième pour seconde épouse. C'est un quotidien commun que Kaoru Mori nous invite à suivre sur un ton une nouvelle fois léger et presque hors du temps de par la douceur qui s'en dégage, au fil d'un premier chapitre qui referme joliment cette parenthèse sur Anis, à l'ambiance décidément bien différente. Entre l'amusement de certaines situations (l'appétit d'ogre de Shirin !) et les légères craintes quant à la stabilité de la situation, on suit avec plaisir le rapprochement de ces deux jeunes femmes sous l'oeil bienveillant de leur époux, pour un résultat au bout duquel on ne peut que leur souhaiter tout le bonheur possible.

Mais dans la suite du tome, changement de ton ! Après un bref chapitre bonus présentant une course de gazelles pour échapper à un redoutable tigre de la Caspienne, nous voici de retour dans le village des Eyhon, celui de Karluk, où il faut se remettre du terrible conflit contre les clans Hargal et Berdan. Tandis que Kaoru Mori peaufine certaines choses autour du destin du clan Hargal (dont la tête est reprise par Azher) et de la lente reconstruction du village, c'est encore autre chose qui intrigue le plus : le trousseau de mariage de Pariya, en cours d'élaboration depuis longtemps comme le veut la tradition, a été détruit dans la bataille, et il lui faut désormais tout recommencer... Même si elle pourra être aidée dans cette tâche, Pariya, qui n'a jamais été passionnée ni très douée pour la broderie et la couture, sera-t-elle à la hauteur ? Umar, son prétendant, acceptera-t-il d'attendre que le trousseau soit entièrement refait (ce qui peut dure 3-4 ans si l'on prend son temps !) ? Et puis d'abord, le jeune garçon aurait-il toujours envie de la prendre pour épouse s'il découvrait ses facettes moins jolies ?

Après la douceur d'Anis, l'heure est donc venue pour Kaoru Mori d'enfin se concentrer sur la plus caractérielle et maladroite jeune fille de son manga ! Il faut bien avouer que Pariya est un personnage qui nous régale à chacune de ses apparitions depuis le début du manga, tant elle dénote un peu de par sa franchise, son caractère, sa maladresse et sa mine naturellement un peu sévère. Ici, nous allons enfin la voir au premier plan, afin d'observer au plus près son caractère et son évolution. On entrevoit alors derrière cette demoiselle maladroite pléthore d'autres facettes. Sa peur de ne jamais trouver d'homme voulant d'elle est toujours là, même quand Umar lui montre de l'intérêt. Car d'après, comment une fille comme elle, éloignée des standards, pourrait bien plaire soudainement alors qu'elle n'a jamais eu de prétendants ? Une chose est pourtant évidente : elle veut faire des efforts en couture, faire attention à son caractère... afin de se rapprocher de son idéal. On retrouve alors, certes, une fille parfois amusante (réactions un peu excessives, rougissements maladroits qui se marient de façon rigolote et mignonne à sa mine sévère... sans oublier, par exemple, le petit running gag avec le gamin qui la surprend dans des moments gênants), mais on voit surtout pleinement une demoiselle souffrant d'un profond manque de confiance en elle, qui se sent souvent gauche, ne peut s'empêcher de se comparer à la si parfaite Amir, se demande si elle peut vraiment sérieusement plaire, souffre même dans ses cauchemars... Tout ceci, couplé à son désir à la fois fort et maladroit de progresser, fait de Pariya un personnage plus attachant que jamais, et l'on a vraiment hâte de voir quelles évolutions l'attendent, encore plus au vu de la fin du tome.

Dans tout ça, en filigranes, on appréciera à nouveau les éléments de découverte de certaines moeurs de l'époque, en tête l'importance du linge de maison que les jeunes mariées emmènent dans leur nouvelle famille.

En attendant, s'il y a autre chose qui régale toujours, c'est bien la minutie des dessins de Kaoru Mori.
Avec le retour au village de Karluk et le besoin de Pariya de reconstituer son trousseau et de s'améliorer en broderie, on retrouve toute la passion de la mangaka pour les choses artisanales, avec la couture de nombreux motifs saisissants de richesse, des objets finement retranscrits comme les draps ou le peigne avec son étui... Certaines pages, comme la page d'ouverture du chapitre 47 ou la page 147 avec le tapis, laissent admiratifs tant c'est d'une précision exemplaire. Les gestes de couture (passer l'aiguille, etc...) sont à quelques reprises décortiqués avec un soin qui captive tant on y ressent le désir de capter le geste parfait...
De manière générale, il faut une nouvelle fois saluer la précision et la richesse de décors intérieurs et extérieurs fidèlement retranscrits, avec un soin particulier accordé aux objets de la vie d'alors : tissus, instruments de musique, lampe, théières, et évidemment vêtements.
Le découpage savant et la mise en scène soignée de l'artiste subliment tout ça : un simple tissage devient un plaisir à contempler, de même qu'une chevauchée à cheval ou une partie de chasse (chapeau, d'ailleurs, à la précision du tigre de la Caspienne, espèce aujourd'hui éteinte).
Enfin, on appréciera les variations de style dont est capable Mori : après avoir affiné son trait pour le bien du récit d'Anis, on retrouve ici des contours plus épais collant bien au caractère de Pariya, des cases un peu moins en longueur et moins évasives... Les quelques pages sur le cauchemar de Pariya, moins encrées, offrent également un excellent rendu collant bien à cette scène non réelle.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs