Bride Stories - Latitudes Vol.6 - Actualité manga
Bride Stories - Latitudes Vol.6 - Manga

Bride Stories - Latitudes Vol.6 : Critiques

Otoyomegatari

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 18 Août 2015

Le père d’Amir a besoin de terres et, puisqu’il n’a plus la possibilité d’en acheter, c’est par la force qu’il compte s’en procurer. Ce sera d’ailleurs une bonne occasion de récupérer sa fille par la même occasion. Et pour ne rien arranger, voilà qu’une branche éloignée de la famille refait surface et se propose de l’aider dans sa tâche en lui procurant un armement redoutable. Pendant ce temps, Karluk et Amir coulent des jours tranquilles. Mais plus pour longtemps…

Si ce sixième opus de Bride Stories s’ouvre sur une ambiance très similaire à ce à quoi Kaoru Mori nous a habitués en nous proposant une petite scène du quotidien entre Karluk et sa femme qui sera encore une fois fort touchante, la suite sera donc d’un tout autre acabit. En effet, la mangaka va ici choisir de consacrer une très large partie de ce tome à l’affrontement qui prend place entre la famille d’Amir et le village au sein duquel la jeune femme vit désormais. Un changement radical dans le ton du récit, mais qui, par contre, ne se ressentira pas au niveau de la mise en page et de la qualité des dessins de l’auteur. Les planches que nous propose Kaoru Mori sont plus que jamais magnifiques et, pour quelqu’un qui n’est pas habitué à mettre en scène de l’action spectaculaire, la mangaka s’en sort superbement bien. A vrai dire, elle nous plonge dès le départ au cœur de l’action et ne nous en fera sortir qu’à la toute fin de ce volume, en même temps que s’achèvera le combat sanglant qui nous est proposé. On retiendra notamment le soin apporté à la mise en avant de certains protagonistes, notamment Azher qui, franchement, en impose tout du long.

Bref, il y a en apparence tout ce qu’il faut pour rendre le présent opus tout aussi bon que les précédents. C’est d’autant plus vrai que cette édition Latitudes décuple encore davantage la qualité du trait de la mangaka. Toutefois, c’est en avançant de plus en plus au sein du conflit qui est ici dépeint que l’on se rend compte qu’il y a un petit quelque chose qui ne convainc pas pleinement. Concrètement, la mise en place de l’intrigue qui met en avant la famille d’Amir ne pose aucun problème. Au contraire, Kaoru Mori développe plutôt bien la chose, fait intervenir de nombreux personnages et essaye, non sans un certain succès, de nous démontrer qu’ils ne sont pas de simples brutes épaisses, mais que, derrière leurs agissements, il y a des justifications qu’on ne peut occulter. Cependant, au fur et mesure que l’attaque en elle-même prend place, le côté très réaliste qui sied pourtant à merveille à la série va petit à petit céder sa place à un aspect plus spectaculaire, certes, mais aussi moins dans le ton du récit. Par exemple, outre les retournements de veste des uns et des autres qui tiennent en haleine, mais qui peuvent parfois poser question, on regrettera de voir Amir en faire un peu beaucoup, voire un peu trop. La femme de Karluk n’est pas la première venue, c’est une évidence, mais de là à la voir sauter en bas d’une fenêtre située à plusieurs étages de hauteur pour venir maîtriser en deux temps trois mouvements son père qui est loin d’être un enfant de chœur, il y a de quoi rester dubitatif. Bref, on a le sentiment que la mangaka en fait un peu beaucoup. C’est d’autant plus dommage qu’à côté de cela, l’émotion qui se dégage de certaines scènes est, elle, bien présente et empreinte de cette justesse qui caractérise la série. Et cela, contrairement à d’autres moments plus intenses et spectaculaires, mais qui, finalement, fonctionnent aussi moins bien.

Ce sixième volume est donc une franche réussite d’un point de vue visuel. De même, il remplit parfaitement bien son office dans le sens où il fait avancer l’intrigue liée au couple Karluk-Amir. Cependant, malgré les qualités inhérentes du titre, encore une fois bien présentes, on a ici parfois le sentiment que les impressionnantes scènes d’action de cet opus ont amené Kaoru Mori à perdre, le temps de quelques instants, sa maîtrise habituelle. Celle qui rend Bride Stories d’ordinaire aussi fantastique dans le traitement de son propos. Sans cela, ce volume se serait sans peine hissé au niveau de ses prédécesseurs. Mais, en l’occurrence, il nous laisse avec un goût très légèrement amer. Une satisfaction, oui, mais pas tout à fait complète.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs