Boy's next door - Kaori Yuki Collection N° 4 - Actualité manga

Boy's next door - Kaori Yuki Collection N° 4 : Critiques

Shonen Zanzo

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 23 Janvier 2009

"Si seulement je pouvais me fondre en toi, mon coeur arriverait sans doute à t'atteindre ..."


Après Kaïné, les éditions Tonkam nous font grâce d’un nouveau recueil de nouvelles de Kaori Yuki, nouvelles antérieures à ses grandes œuvres, comme Comte Cain ou Angel Sanctuary. Comme son petit frère, Boy’s next door est formé d’une histoire éponyme et de plusieurs œuvres de jeunesses.

La première partie du manga est donc consacrée aux aventures d’un meurtrier. Tout commence par l’arrestation d’Adrian Clay, un serial killer prenant pour cibles de jeunes garçons prostitués. Celui ci, au moment du flagrant délit, a été retrouvé avec un corps ensanglanté dans les bras, qu’il continue d'appeler de toutes ses forces. Ce meurtrier aurait il des regrets quant à son dernier crime ? C’est sur cette note dramatique que Kaori Yuki nous entraîne sur les pas d’un tueur en série, sur sa rencontre avec le jeune Lawrence, et la naissance d’un amour sincère entre les deux jeunes hommes. Premier et unique « shonen-aï » de l’auteur, les fans découvriront leur frustration enfin assouvie, auparavant décuplée par tous les sous entendus des autres séries … Car Law et Adrian s’aiment. Cet amour n’est cependant ni pur, ni beau. Il est tragique, car inassouvi. Entre les pages, on se souvient de la mort de Lawrence et son sourire épanoui ne nous semble que plus cruel …

Ce qui fait de Boy’s next door une nouvelle remarquable, c’est sa finesse, caractéristique de Yuki. Sans même parler des graphismes, la psychologie d’Adrian est remarquable, sa schizophrénie authentique … Et, comme bien souvent dans les séries de la mangaka, on prend facilement le parti de ce tueur sympathique, capable de faire souffrir autant qu’il a souffert. De plus, si la prostitution a d’ores et déjà été survolée très superficiellement par l’auteur, jamais encore elle n’avait insufflé tant de profondeur et d’attachement dans une nouvelle rapidement terminée. Ainsi, les tabous se bousculent encore une fois dans l'oeuvre de Yuki : prostitution, homosexualité, meurtres, viol, suicide, folie, dénigration de l'enfance et de ses attributs ... S’il reste aussi sombre, poignant et intense que celui des autres personnages torturés de l’auteur, le passé d’Adrian se révèle innovant et cynique. La fête foraine est ravagée par le sang et les larmes, et l’amour, une fois encore, ne connaît pas de fin heureuse. On retrouve un peu God Child dans la pseudo trahison de Lawrence, et dans la mort « joyeuse » des amoureux. Encore une fin qui, selon les propres mots de Kaori Yuki, est un « happy end » … Les mêmes sentiments remontent, et les amatrices de Cain et de Riff auront le bonheur de retrouver ici des émotions similaires …

De plus, le dessin de Kaori Yuki se trouvait alors dans une phase de réussite, puisqu’on retrouve avec délice les expressions torturées ou aimantes des personnages envoûtants, ainsi que la pertinence du découpage et des styles graphiques. Bref, Boy’s next door est un petit bijou à lire sans aucune modération, délicieux tant par les dessins que l’histoire et les idées qu’elle dégage. Alors merci Tonkam de nous faire parvenir toujours un peu plus de rêve provenant de l’univers gothique de cette mangaka de talent, et ce à travers une édition plus que satisfaisante …

"Qui crois tu tuer ? Ta mère ? Les garçon qui se prostituent ? Ou bien ... toi même ?"


Devil inside et When a heart beats sont les deux œuvres de jeunesse présentées ici par Tonkam. Encore une fois, c’est le témoignage de l’évolution de l’auteur et il faut le prendre comme tel. La première des deux raconte comment un vampire peut connaître la joie de vivre au grand jour, tout en surmontant la malédiction qui pèse sur sa famille depuis bien longtemps. La trame est simple, mais efficace, même si l'on attendait quelque chose de plus tragique … Cependant, le tout est bien mené et nous fait nous interroger sur certains points, même si l’intrigue n’a pas la place d’être poussée à bout … Un divertissement efficace, donc, à travers des personnages attachants et atypiques. De plus, même si le dessin n’est pas tout à fait ce que Kaori Yuki a fait de mieux, Devil inside s’en sort bien, avec de l’attention accordée aux détails (peut être un peu trop, parfois …) et un découpage dynamique malgré les maladresses scénaristiques évidentes.

Enfin, When a heart beats met en scène Doris qui, sur le point d’enterrer sa vie de jeune fille dans la villa de son futur époux, gâche la soirée en tuant accidentellement la femme officielle de ce dernier. S’en suit alors une course poursuite dirigée par un maître chanteur, dans laquelle Doris entraînera un inconnu pour tenter de sauver son mariage qui lui apportera richesse et attention. Cette dernière histoire se trouve être moins intéressante … On a du mal à voir le lien entre tous les enchaînements, cependant le dénouement est inattendu, ce qui à le mérite de nous apporter une bonne surprise, et de nous faire renouer avec cette nouvelle, au début un peu pénible à lire. De plus, malgré un début chaotique et insipide, on se découvre un réel attachement à la naïve sincérité de Ted. Les péripéties des deux jeunes gens sont amusantes si on les suit de loin, car certaines sont pour ainsi dire peu réalistes … Dans cette dernière partie, la fin du scénario sauve même les dessins, qui n’ont rien de vraiment attirant dans cette fin de volume … Au final, une fin réussie qui remonte l'intérêt de cette fin de volume pour le moins un peu décevante ...

"Si je leur cache les yeux, tout ira bien."


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs