Boys Run The Riot Vol.4 - Actualité manga
Boys Run The Riot Vol.4 - Manga

Boys Run The Riot Vol.4 : Critiques

Boys Run the Riot

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 06 Mars 2023

La collab' avec Tsubasa est désormais de l'histoire ancienne pour Boys Run the Riot. L'ancien vidéaste a arrêté youtube après avoir diffusé sa vidéo d'excuses qui a reçu des accueils divers, désormais il prépare un nouveau projet... et en conséquence le nombre de commandes passée à Boys Run the Riot est retombé à zéro. Ryo un peu plus libéré depuis ses déclarations à ses camarades de classe, continue néanmoins de créer quotidiennement de nouveaux modèles avec Jin et Itsuka, sans prise de tête, en se basant sur ce qu'ils aiment. Et tout en faisant le point sur ce que la collab' leur a apporté de bon et de moins bon, ils se recentrent sur l'essentiel: simplement s'éclater en créant des vêtements qu'ils aiment.


Néanmoins, face à leur simple désir d'exprimer qui ils sont à travers leurs vêtements, ils ont toujours le désir, fort logique, d'améliorer leur marque pour, peut-être, en vivre un jour. Mais ce rêve, où ils se donnent pourtant beaucoup en demandant même des conseils auprès de professionnels comme le fameux Kizaki (le patron qui les avait descendus précédemment), se heurte bien souvent à une cruelle réalité: le regard des adultes sur ce qu'ils voient juste comme un passe-temps d'adolescents. Que ce soit la famille qui pose un regard inquiet sur eux en les voyant sortir du moule (en particulier le père de Jin), des professionnels comme Kizaki qui les descend encore, ou même des clients qui ont acheté des vêtements de leur marque juste parce que ça leur rappelle la fougue de leur jeunesse sans voir plus loin que ça, il y a souvent une forme de condescendance, parfois involontaire, à l'égard de ces trois ados qui se donnent pourtant à fond dans leur passion et pour exprimer leur personnalité. Cet état de fait est très bien abordé par Keito Gaku, en rappelant à quel point le monde adulte peut parfois beaucoup trop oppresser le besoin de s'exprimer de la jeune génération.


Mais évidemment, tous les adultes ne sont pas comme ça, et nos trois héros vont notamment en avoir un bel exemple avec la rencontre de Jono, un homme qui parvient à vivre de sa marque depuis 20 ans et qui décide de les aiguiller pour qu'il réfléchissent sur comment réellement améliorer leur marque. Il sera question de trouver un concept puis un motif, de penser en profondeur à ce qu'ils veulent communiquer dans leur marque et à leur cible, ce qui donne lieu ici à un abord de la mode d'autant plus intéressant qu'il est ponctué de rencontres et de réflexions plus générales. On pense, par exemple, à ce passage où Jin vient en aide à une jeune mère célibataire qui ne se laisse pas faire quand de vieilles commères lâchent leurs a priori sur elle, et à la discussion franche qui suit entre ces deux-là. On pense aussi à l'instant où Ryo ose enfin se confronter à ses parents en ne se cachant plus, en se montrant à eux tel qu'il est, simplement pour pouvoir être lui-même auprès de ses proches. Il y a aussi tout ce qui se passe au pop-up store, que ce soit avec le gars qui les critique, avec Chika, avec le père de Jin... et chacun de ces moments à des valeurs à faire passer: le besoin de se libérer des attentes et des jugements des autres, le fait que les notions de réussite et d'échec soient différentes selon les gens car elles doivent dépendre de l'échelle de valeurs de chacun et pas de ce que la société veut nous imposer... et au bout de tout ça, il y a toujours une idée: l'importance de réussir à être soi-même.


Keito Gaku parvient même à nous offrir une fin assez nuancée, dans la mesure où on y trouve un bon équilibre entre réalisme et optimisme, le message étant alors d'autant plus fort puisqu'il persiste dans une réalité qui n'est pas idéalisée. Ajoutons à cela une histoire bonus sympathique pour refermer ce dernier tome, et on peut dire que Boys Run the Riot, malgré un dernier chapitre peut-être un peu rapide, s'achève de très bonne manière, en faisant résonner dans notre tête des messages qui auront été très joliment abordés d'un bout à l'autre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs