Bonjour Tamago ! - Actualité manga

Bonjour Tamago ! : Critiques

Tamago Nii Chan

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 21 Mars 2011

Le genre Kodomo commence à avoir des licences actuelles à son actif, et les deux œuvres de Tadashi Akiyama n’en sont que deux parmi d’autres. Deux en un, en fait, puisque sur les deux titres on suivra les aventures du même petit poussin Tamago (« œuf », en japonais), en métaphore à l’enfant qui passe parfois par les mêmes stades de croissance que le petit poussin.

Maman Poule a couvé avec précaution et tendresse ses enfants, si bien qu’ils sont sur le point d’éclore. Un par un, ils émergent au grand jour et brisent leurs coquilles pour se laisser happer par le monde réel et leur enfance qui commence. Tous, à l’exception de Tamago qui, après avoir tenté avec acharnement de briser son cocon, ne parvient pas à se débarrasser de sa protection, si bien qu’il décide de la garder. Condamné par la force des choses à rester à l’intérieur de sa coquille, Tamago apprend à vivre presque enfermé, en sortant les pattes pour se déplacer et en se faisant nourrir par sa maman. De plus, cela lui apporte l’avantage de pouvoir rester au chaud dans le nid, presque couvé comme s’il n’était pas encore né. Cependant, Tamago voit grandir ses frères et sœurs, si bien que rapidement la deuxième couvée de Maman Poule le dépasse en taille ! Sans compter l’inquiétude de cette dernière ... mais petit à petit, le poussin prisonnier de son œuf se fait une raison et s’habitue à sa situation. Mieux, il y trouve un avantage le jour où ses frères et lui se font poursuivre par un corbeau et que, en tombant, il l’assomme violemment et se débarrasse de la menace.

Si le ton est bien évidemment adapté pour les enfants, ceux-ci n’auront sans doute qu’une vague idée du message que l’auteur insuffle dans son manga, et ce sera aux plus âgés d’expliquer le sens qui en découle, que l’auteur survole dans sa préface. Il est parfois plus confortable de rester dans sa coquille : on y est en sécurité, on bénéficie de toute l’attention de sa maman et on peut très bien se complaire dans une situation qui ne devrait plus être. C’est par là un hommage aux enfants qui ont peur de grandir, qui craignent de se faire attraper par un corbeau alors qu’ils sont sans défense. Parce qu’aller de l’avant et prendre de l’âge, c’est difficile. Parce que devenir adulte, c’est compliqué, Tamago illustre bien ce syndrome de Peter Pan qui demande à l’enfant de rester dans un monde plus jeune qu’il n’est, de se garder de la réalité extérieure.

Au niveau du visuel, l’auteur joue sur les couleurs unies, sans dégradés ni contrastes pour ne pas fatiguer les yeux d’un lecteur très jeune, et pour permettre de se concentrer sur les personnages plutôt que sur les effets de décor. Bon choix, quand le public visé est celui-ci. D’autant que les protagonistes ont tous un design bien différent, permettant à l’enfant de distinguer tel poussin de tel autre, de reconnaitre le petit poussin ou le jeune coq, bref c’est un parti pris intéressant que d’afficher de si grandes disparités dans les traits. On reconnaitra également que l’utilisation de doubles pages est pertinente, offrant un large décor et la possibilité d’insister sur telle ou telle scène, tandis que le texte se fait oublier pour quelques onomatopées. En somme, le message est sympathique et le design adapté au lectorat, mais sans doute manque-t-il un peu de dynamisme dans l’évolution de Tamago, qui reste longtemps prisonnier de sa coquille et sans vraiment insister sur la différence, la barrière qui se crée alors entre lui et les autres.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction