Bokura no sex - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Septembre 2020

Jusque-là inédit en France, Inomaru est un mangaka pourtant déjà assez expérimenté au Japon: depuis ses début au milieu des années 2000, il a déjà publié un certains nombre d'ouvrage hentai, tout en se diversifiant au fil des années dans des récits un peu plus "grand public" mais toujours aussi coquins. Ainsi, depuis 2017, il s'est notamment fait remarque dans son pays pour la comédie policière très ecchi Tama Kick, une oeuvre qu'il a terminée il y a quelques mois sur un scénario de Yasunori Mitsunaga (Princess Resurrection).

Sorti au Japon en 2016 chez l'éditeur ti-net, Bokura no Sex est donc un recueil hentai très récent dans la carrière d'Inomaru, et nous propose de découvrir une poignée d'histoires courtes le temps d'environ 180 pages.

Une magnifique prof de natation qui, pour se consoler, finit par dévorer tout cru un jeune garçon qui ne demandait pas mieux puisqu'il venait à la piscine pour l'admirer. Une sérieuse et docile enseignante découvrant que l'un de ses élèves est l'héritier d'une école de bondage, et qui va évidemment se laisser aller dans l'étrange plaisir des cordes pour le "bien" du garçon. Un adolescent qui pensait être tranquille seul chez ses parents, avec que ne débarque sa cousine pour une semaine on ne peut plus chaude. Une demoiselle caractérielle se retrouvant piégée dans l'ascenseur d'une entreprise où elle était venue passer un entretien, en compagnie d'un garçon taciturne qui a clairement une idée derrière la tête. Un secret bien gardé, au sein d'un sanctuaire, entre un adolescent s'éveillant tout juste au sexe et la grande soeur d'un de ses amis.

Une première chose faisant clairement plaisir dans ce recueil, c'est que certaines histoires sont un peu plus longues que la traditionnelle vingtaine de pages, Inomaru étendant même deux de ses 5 récits sur deux chapitres, ce qui permet forcément d'explorer un peu plus de possibilités sexuelles entre les couples. Une chose bienvenue, d'autant que l'auteur se fait ici un plaisir de jouer sur différents fantasmes, tantôt classiques mais efficaces (la prof de natation en maillot et avec un beau bronzage, l'enseignante en apparence douce mais plus coquine que prévu, la cousine, la grande soeur d'un ami, la fille caractérielle), tantôt un petit peu moins courants dans le paysage hentai français. Ainsi, la deuxième histoire, pendant plus d'une quarantaine de pages, mais en valeur la pratique du bondage où l'on s'abandonne avec plaisir dans la situation, tandis que la troisième histoire avec la cousine propose quelques élans un peu BDSM sans que ce soit non plus trop cru, et que la quatrième histoire joue sur une idée d'humiliation/soumission jusqu'à offrir une brève case scato très gentillette dans sa représentation. En somme, ça va un peu plus loin que du sage vanilla par exemple, sans pour autant aller dans le trash. Il sera également possible d'apprécier le fait que, sauf dans la quatrième histoire qui s'apparente quand même à un viol, toutes les filles soient ici des femmes un tout petit peu plus âgées que les garçons, et que ce sont elles qui prennent les devants.

Sur le plan visuel, Inomaru a un style plutôt bien à lui, que l'on reconnaît assez facilement via ses visages au menton assez anguleux. Mais il n'y a pas que ça d'anguleux, car pour le reste les formes sont assez arrondies et douces. En plus d'angles de vue flatteurs et variés et de positions assez diversifiées, Inomaru recherche un certain dynamisme en tâchant d'apporter du mouvement dans les coïts, rendant ses scènes plus intenses. Enfin, on appréciera des décors parfois bien immersifs (l'école de shibari, la grande roue, le tout petit lieu clos de l'ascenseur, le sanctuaire avec son atmosphère typique), ainsi que des physiques assez variés chez les demoiselles (que ce soit pour les regards doux/perçants, les bonnets, les jambes plus ou moins fines, les coiffures...).

Bokura no Sex se présente alors comme un manga X faisant fort bien le job avec son dessin assez léché et ses récits jouant plutôt bien sur différents fantasmes parfois moins courant que d'autres. Quant à l'édition française, elle séduit par son grand format, sa bonne qualité de papier et d'impression, ainsi que sa première page en couleurs. La traduction du dénommé Dominique, elle, fait le job.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction