Bocchi the Rock! Vol.1 - Actualité manga
Bocchi the Rock! Vol.1 - Manga

Bocchi the Rock! Vol.1 : Critiques

Bocchi the Rock

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 02 Août 2023

Au coeur d'un été particulièrement (trop ?) riche en nouveautés pour Meian, se trouve un nom qui dira sans aucun doute quelque chose à celles et ceux qui, entre autres, ont suivi l'actualité de l'animation japonaise ces derniers mois: Bocchi the Rock!. C'est effectivement par le biais de son adaptation animée par le studio CloverWorks, diffusée pendant l'automne dernier au Japon mais aussi en France via la plateforme Crunchyroll, que cette oeuvre a acquis une belle popularité à l'international. mais à l'origine, il s'agit d'un manga publié dans son pays d'origine depuis 2018 dans le magazine Manga Time Kirara Max des éditions Hôbunsha, comptant à ce jour 5 volumes, et que l'on doit à Aki Hamazi, une mangaka qui a débuté sa carrière professionnelle en 2015 avec une courte tranche de vie comique en 2 tomes (Kirari Books Meisouchuu!) et qui a également participé au fil des années à quelques anthologies collectives à destination d'un public otaku. Notons enfin que l'oeuvre-phare de l'autrice connaît, depuis cette année, un spin-off au Japon, sous le titre "Bocchi the Rock! Gaiden - Hiroi Kikuri no Fukazake Nikki". Prévue pour être lancée le 10 août avec la publication simultanée de ses deux premiers tomes, la série était disponible en avant-première à Japan Expo exclusivement sur le stand de l'éditeur, ce qui nous permet de déjà en parler.


Bocchi the Rock!, c'est l'histoire de Hitori Gotô, une jeune fille qui, à cause de sa timidité totale, passe à côté de sa jeunesse depuis déjà quelques années. Se considérant elle-même comme une ratée idiote et pas sportive pour un sou, elle en est arrivée à se marginaliser d'elle-même au point d'être devenue quelque peu asociale. pourtant, cela fait depuis la classe de 5e qu'elle a appris en solo à jouer de la guitare, dans l'espoir d'attirer l'attention de camarades de classe pour se faire des amies, monter un groupe de rock et gagner en popularité. Mais son incapacité à aller vers les autres pour engager la conversation a fait qu'elle a passé l'intégralité de ses années collégiennes seule, à gratter son instrument dans son coin.

Le triste quotidien de Hitori, adolescente solitaire malgré elle, aurait pu continuer ainsi maintenant qu'elle est au lycée, mais c'est sans compter sur sa rencontre dans la rue avec une fille de son âge et d'un autre lycée. Elle s'appelle Nijika Ijichi, elle est joviale, avenante et sociable, et elle joue elle-même de la batterie dans son groupe, Les Attaches. Contrainte par cette pétillante blondinette de dépanner son groupe qui a été soudainement lâché par sa guitariste, Hitori, bientôt surnommée "Bocchi" (on vous laisse découvrir pourquoi), va alors faire ses premiers pas dans ce groupe de musique, auprès de trois jeunes filles qui vont changer sa vie.


S'il fallait comparer Bocchi the Rock! à un autre manga célèbre ayant lui aussi connu un anime à succès, il s'agirait sans aucun doute de K-On!. L'oeuvre de Hamazi a effectivement plusieurs points communs avec la série de Kakifly: ses héroïnes adolescentes jouant de la musique, son atmosphère légère et rafraichissante... et, surtout, le choix du format typiquement japonais du 4-koma, puisque Bocchi the Rock se lit sous cette forme composée de strips en quatre cases se parcourant à la verticale, dans un découpage on ne peut plus simple et un dessin qui l'est quasiment tout autant avec ses décors très peu présents ainsi que, surtout, sa place accordée aux héroïnes avec leur paquet de bonnes bouilles expressives, mignonnes et rigolotes (e tête desquelles celles où le visage de Bocchi, dans les moments de stress ou de dévalorisation d'elle-même, se décompose littéralement).


Cependant, là où les adorables héroïnes de K-On! aiment surtout glandouiller de diverses manières dans leur local, l'accent est un peu pus mis sur la musique ici, même s'il ne faut pas non plus s'attendre à de gros développements puisque l'autrice avoue elle-même qu'elle n'y connaît quasiment rien. ici, l'aspect musical ne se veut pas technique ou très référencé comme peut l'être un manga tel que Beck de Harold Sakuichi, et vise surtout à montrer une chose: la place que Hitori va pouvoir se trouver, petit à petit, grâce à sa guitare, entre la naissance d'amitiés tant attendues et sa lente prise de confiance en elle pour enfin parvenir, difficilement mais à petites touches, à surmonter ses peurs liées à sa solitude, à sa timidité et à sa phobie sociale. Dans cette optique, on découvre avec plaisir ses trois partenaires en la pétillante et sociable batteuse Nijika Ijichi, la taciturne Ryô Yamada dotée d'un chouette humour décalé, et la volontaire guitariste/chanteuse Kita qui, en tant que novice, voit notre héroïne comme sa mentor. En leur compagnie, et malgré ses diverses craintes provoquant régulièrement en elle une instabilité émotionnelle et des petits délires où elle part loin toute seule (ce qui la rend franchement attachante, car il y a un paquet de petites situation où plus d'une personne pourrait se reconnaître en elle), notre chère "Bocchi" va alors, peu à peu, apprendre à élargir ses horizons. Pour le groupe, elle devra apprendre à jouer avec les autres (car si elle est douée en solo, il en est tout autre collectivement au départ), s'adapter à leur rythme, accepter un petit boulot pour financer leurs lives, le tout afin de réussir à produire une musique qui réunira leur individualité respective. Et en conséquence, cela provoque en elle de premières avancées plus personnelles: elle découvre que c'est amusant de jouer avec d'autres personnes, apprend peu à peu à avoir moins peur de la réalité, comprend qu'elle avait depuis toujours des fans pas si loin d'elle... et on sent alors assez facilement qu'elle change, petit à petit, grâce à la musique et aux précieuses compagnes qu'elle s'est trouvée.


"Ce soir, tu étais vraiment mon héroïne."


Au bout de ce premier tome sympathique, il y a déjà quelque chose d'indéniablement attachant à suivre le périple musical de Hitori pour trouver la confiance en elle et se faire sa place, elle qui fut si longtemps proche d'être une asociale à cause de sa grande timidité. L'ambiance est efficacement posée, les autres filles se font petit à petit assez attachantes, l'aspect musical est un prétexte certes peu développé pour l'instant mais efficace, et le format 4-koma se prête plutôt bien à ce genre d'histoire. On suivra donc avec plaisir la suite !


Côté édition, comme souvent quand il s'agit de 4-koma, on a droit à du grand format. A part ça, Meian nous gratifie d'une jaquette proche de l'originale nippone et dotée d'un vernis sélectif sur le logo-titre, d'une bonne qualité de papier et d'impression, de huit premières pages en couleurs sur papier glacé, d'un lettrage soigné signé Mickaël Ponsard, et d'une traduction claire et emballante de la part de Célia Chinarro.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction