Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 28 Mars 2019
Jusqu'au lycée, Tamaki Tsuru, 19 ans, était le genre de fille un peu garçon manqué et très sportive, si bien qu'elle ne rentrait pas dans les clichés féminins habituels aptes à plaire aux garçons, et que cela lui a valu une cruelle désillusion amoureuse. Alors en arrivant à l'université, la jeune fille a décidé de changer, en allant à l'université Aonagi près de Tokyo en section littérature là où personne ne la connaît, et en essayant de passer pour une fille plus douce et plus fragile afin de trouver l'amour ! Mais dès les premiers pas à la fac, un malheureux incident vient briser ses rêves, en même temps qu'elle brise l'aile d'un curieux engin volant, un planeur... qu'elle va devoir rembourser à hauteur de 2 millions de yen. Il va de soi qu'elle n'a pas cette somme, et pour s'acquitter de sa dette la demoiselle va devoir devenir en quelque sorte la "femme à tout faire" du club d'aéronautique de l'université. Au départ, ça ne l'enchante pas du tout, d'autant plus que Daisuke, l'un des membres, la prend vite en grippe. Mais de fil en aiguille, c'est un tout autre amour que Tamaki risque de se découvrir: celui du ciel.
Toute première oeuvre de la mangaka Kana Ozawa, Blue Thermal est une série en 5 tomes qui fut publiée de 2015 à début 2018 aux éditions Shinchôsha, au sein du Comic @ Bunch, magazine également connu pour des titres comme Gangsta., Btooom!, Area 51 ou encore Artiste - un chef d'exception. Promettant de mêler tranche de vie, sport, romance et une pointe de comédie, l'oeuvre a pour particularité d'aborder en toile de fond un thème rarement vu en manga: l'aviation et plus précisément le planeur, à travers un club d'université.
Et ce thème, il n'est pas là pour faire de la figuration, on le comprend dès ce premier tome où l'autrice a à coeur de distiller dans les grandes lignes pas mal de petites informations sur le club d'aéronautique et le planeur, que ce soit à travers son pilotage ou surtout via un certain nombre d'"à-cotés" néanmoins indispensables: des éléments techniques, certaines petites figures, les combinaisons, les grandes étapes pour évoluer dans ce domaine (il faut obtenir le certificat médical d'aptitude au vol, puis le brevet d'apprenti pilote où il faut démontrer ses connaissances)... L'objectif de Kana Ozawa n'est pas non plus d'offrir un manga documentaire sur ce domaine, donc généralement ses explications restent rapides et sans beaucoup de détails, mais il y en a juste assez pour se sentir réellement immergé, d'autant plus que l'autrice apporter tout de même quelques informations supplémentaires entre les chapitres, et que la traduction offre à plusieurs reprises des astérisques très utiles pour comprendre un peu mieux cet univers assez spécifique.
C'est donc dans cet univers que Tamaki se retrouve, bien malgré elle au départ, à devoir évoluer, au milieu des autres membres du club, dont le capitaine Jun Kuramochi qui semble à la fois amusé et intrigué par cette fille cachant peut-être plus de qualités que prévu, et Daisuke Sorachi, garçon caractériel qui ne jure que par Jun et qui, dans un premier temps, prend en grippe notre maladroite héroïne. Bien sûr, bien d'autres membres du club se présenteront au fil des pages, comme le maniaque de la photo Eita ou Ryôhei qui est en charge du club, et c'est au milieu de ces gens qu'entre découvertes, maladresses et petites épreuves, "Tsurutama" va se découvrir petit à petit un amour pour le ciel, dès lors qu'elle vit sa première expérience de vol. Il lui faudra apprendre pas mal de choses, comme tout simplement le fait qu'une seule petite erreur peut mettre la vie de tout le monde en danger. Mais aussi découvrir l'existence d'un championnat national universitaire en solo (remporté par Jun) et en équipe, et la présence de quelques écoles excellentes dans le domaine, dont une où elle retrouvera, dans les dernières pages du tome, une figure qu'elle aurait peut-être préféré ne jamais revoir... Concrètement, ces dernières pages sonnent vraiment comme un très gros hasard assez facile, mais ce qui en découle pourrait vite devenir intéressant et offrir un réel fil rouge, un vrai challenge pour que Tamaki se surpasse et montre de quoi elle est capable...
Car Tamaki n'est pas la gourde qu'elle peut sembler être au tout début avec sa recherche naïve d'amour. Mieux vaut ne pas se fier aux premières pages, car au fil du volume la jeune fille va déjà pas mal évoluer en sachant rester elle-même, découvrir pas mal de choses qui pourraient même l'aider à cicatriser des blessures qu'elle porte en elle depuis l'enfance. Des blessures que l'on est amené à découvrir par bribes à certains moments de ce tome, et qui permettent de cerner une jeune fille en manque de confiance, dont certain(e)s ont toujours renié la valeur de son existence, et qui peine à trouver sa place, sa voie... La trouvera-t-elle dans le club d'aéronautique ? C'est tout ce qu'on souhaite à cette fille mine de rien attachante ! D'autant plus que le club, même si c'est discrètement, affiche des notions d'entraide et d'équipe qui pourraient être salvatrices pour la jeune fille. En cela, certains éléments de Blue thermal rappellent un peu une série comme Jumping, parue aux éditions Akata, et qui abordait (avec plus de force, certes) des choses similaires par le prisme d'un club d'équitation.
Visuellement, le trait de Kana Ozawa n'est pas déplaisant du tout, en particulier pour ses personnages plutôt arrondis et soignés, ou pour le regard de Tamaki qui affiche pas mal d'émotions et un certain caractère (on le voit dès la jaquette). Les designs des combinaisons, des planeurs et des autres éléments d'aviation sont à la fois simple et soignés eux aussi. Concernant les décors, c'est peut-être là que le bât blesse un petit peu pour le moment: la plupart d'entre eux sont certes clairs mais basés sur des photos assez peu retravaillées, et pour le ciel Ozawa se contente souvent de trames classiques avec du blanc pour les nuages. Malgré tout, quelques vues aériennes, sur les paysages terrestres vus depuis le ciel, font leur effet et renforcent l'immersion et la beauté du vol, même s'ils sont peu nombreux dans ce tome 1.
Au final, on a une bonne introduction, où au fil des pages Kana Ozawa parvient plutôt vite et bien à enrichir de plus en plus son récit autour de vol en planeur, d'une héroïne plus profonde qu'il n'y paraît d'abord, et de différents enjeux autour des sentiments, de la compétition ou de l'affirmation de soi. Ca sent la bonne trouvaille de la part des éditions Komikku, qui ont la bonne idée du publier le tome 2 en même temps que le volume 1, afin de déjà pouvoir se faire une idée plus précise de ce récit qui commence bien.
Toute première oeuvre de la mangaka Kana Ozawa, Blue Thermal est une série en 5 tomes qui fut publiée de 2015 à début 2018 aux éditions Shinchôsha, au sein du Comic @ Bunch, magazine également connu pour des titres comme Gangsta., Btooom!, Area 51 ou encore Artiste - un chef d'exception. Promettant de mêler tranche de vie, sport, romance et une pointe de comédie, l'oeuvre a pour particularité d'aborder en toile de fond un thème rarement vu en manga: l'aviation et plus précisément le planeur, à travers un club d'université.
Et ce thème, il n'est pas là pour faire de la figuration, on le comprend dès ce premier tome où l'autrice a à coeur de distiller dans les grandes lignes pas mal de petites informations sur le club d'aéronautique et le planeur, que ce soit à travers son pilotage ou surtout via un certain nombre d'"à-cotés" néanmoins indispensables: des éléments techniques, certaines petites figures, les combinaisons, les grandes étapes pour évoluer dans ce domaine (il faut obtenir le certificat médical d'aptitude au vol, puis le brevet d'apprenti pilote où il faut démontrer ses connaissances)... L'objectif de Kana Ozawa n'est pas non plus d'offrir un manga documentaire sur ce domaine, donc généralement ses explications restent rapides et sans beaucoup de détails, mais il y en a juste assez pour se sentir réellement immergé, d'autant plus que l'autrice apporter tout de même quelques informations supplémentaires entre les chapitres, et que la traduction offre à plusieurs reprises des astérisques très utiles pour comprendre un peu mieux cet univers assez spécifique.
C'est donc dans cet univers que Tamaki se retrouve, bien malgré elle au départ, à devoir évoluer, au milieu des autres membres du club, dont le capitaine Jun Kuramochi qui semble à la fois amusé et intrigué par cette fille cachant peut-être plus de qualités que prévu, et Daisuke Sorachi, garçon caractériel qui ne jure que par Jun et qui, dans un premier temps, prend en grippe notre maladroite héroïne. Bien sûr, bien d'autres membres du club se présenteront au fil des pages, comme le maniaque de la photo Eita ou Ryôhei qui est en charge du club, et c'est au milieu de ces gens qu'entre découvertes, maladresses et petites épreuves, "Tsurutama" va se découvrir petit à petit un amour pour le ciel, dès lors qu'elle vit sa première expérience de vol. Il lui faudra apprendre pas mal de choses, comme tout simplement le fait qu'une seule petite erreur peut mettre la vie de tout le monde en danger. Mais aussi découvrir l'existence d'un championnat national universitaire en solo (remporté par Jun) et en équipe, et la présence de quelques écoles excellentes dans le domaine, dont une où elle retrouvera, dans les dernières pages du tome, une figure qu'elle aurait peut-être préféré ne jamais revoir... Concrètement, ces dernières pages sonnent vraiment comme un très gros hasard assez facile, mais ce qui en découle pourrait vite devenir intéressant et offrir un réel fil rouge, un vrai challenge pour que Tamaki se surpasse et montre de quoi elle est capable...
Car Tamaki n'est pas la gourde qu'elle peut sembler être au tout début avec sa recherche naïve d'amour. Mieux vaut ne pas se fier aux premières pages, car au fil du volume la jeune fille va déjà pas mal évoluer en sachant rester elle-même, découvrir pas mal de choses qui pourraient même l'aider à cicatriser des blessures qu'elle porte en elle depuis l'enfance. Des blessures que l'on est amené à découvrir par bribes à certains moments de ce tome, et qui permettent de cerner une jeune fille en manque de confiance, dont certain(e)s ont toujours renié la valeur de son existence, et qui peine à trouver sa place, sa voie... La trouvera-t-elle dans le club d'aéronautique ? C'est tout ce qu'on souhaite à cette fille mine de rien attachante ! D'autant plus que le club, même si c'est discrètement, affiche des notions d'entraide et d'équipe qui pourraient être salvatrices pour la jeune fille. En cela, certains éléments de Blue thermal rappellent un peu une série comme Jumping, parue aux éditions Akata, et qui abordait (avec plus de force, certes) des choses similaires par le prisme d'un club d'équitation.
Visuellement, le trait de Kana Ozawa n'est pas déplaisant du tout, en particulier pour ses personnages plutôt arrondis et soignés, ou pour le regard de Tamaki qui affiche pas mal d'émotions et un certain caractère (on le voit dès la jaquette). Les designs des combinaisons, des planeurs et des autres éléments d'aviation sont à la fois simple et soignés eux aussi. Concernant les décors, c'est peut-être là que le bât blesse un petit peu pour le moment: la plupart d'entre eux sont certes clairs mais basés sur des photos assez peu retravaillées, et pour le ciel Ozawa se contente souvent de trames classiques avec du blanc pour les nuages. Malgré tout, quelques vues aériennes, sur les paysages terrestres vus depuis le ciel, font leur effet et renforcent l'immersion et la beauté du vol, même s'ils sont peu nombreux dans ce tome 1.
Au final, on a une bonne introduction, où au fil des pages Kana Ozawa parvient plutôt vite et bien à enrichir de plus en plus son récit autour de vol en planeur, d'une héroïne plus profonde qu'il n'y paraît d'abord, et de différents enjeux autour des sentiments, de la compétition ou de l'affirmation de soi. Ca sent la bonne trouvaille de la part des éditions Komikku, qui ont la bonne idée du publier le tome 2 en même temps que le volume 1, afin de déjà pouvoir se faire une idée plus précise de ce récit qui commence bien.
Côté édition justement, on a déjà pu évoquer l'utilité des différentes astérisques, mais on peut souligner aussi la fluidité globale de la traduction de Masaya Morita, ainsi que la bonne impression et le papier à la fois souple et dépourvu de transparence.