Blue Period Vol.9 - Actualité manga
Blue Period Vol.9 - Manga

Blue Period Vol.9 : Critiques

Blue Period

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 25 Mai 2022

Etape cruciale du futur festival culturel de Geidai, menée par une Kinemi qui donne le meilleur d'elle-même au point de s'être totalement épuisée à la tâche, la fabrication collective du mikoshi semble pourtant compromise depuis l'incident météorologique ayant endommagé le projet: alors que le temps est désormais compté, les élèves doivent travailler encore plus d'arrache-pied pour reconstruire ce qui a été abîmé, mais sont particulièrement épuisés, d'autant plus que la chaleur estivale continue de faire des ravages... C'est dans ce contexte que Kinemi, encore elle, a alors osé aller demander de l'aide aux autres camarades de promo qui, de leur côté, ont déjà achevé leur projet. C'est ainsi que Yakumo et les autres viennent mettre la main à la pâte pour tenter de finaliser le projet...


L'heure est donc venue d'assister, dans ce 9e tome, aux derniers préparatifs éreintants du festival culturel puis au festival lui-même, au fil d'un début de volume où il y a encore quelques jolies petites choses à retenir. La finalisation épuisante du mikoshi, où il va falloir concevoir la meilleure oeuvre en un minimum de temps on sans l'espoir secret de remporter le concours, permet notamment à la mangaka de souligner de plus belle les vertus et les limites de fabriquer quelque chose à plusieurs, puisque l'Art collectif a forcément ses spécificités propres par rapport à l'Art individuel. Puis quand arrive le festival entre les résultats du concours, les stands et l'exposition annuelle, on retiendra volontiers le sentiment des élèves de passer le premier vrai bon moment de leur première année scolaire à l'académie, dans une ambiance un peu chorale où viennent même pointer brièvement quelques vieilles connaissances comme Yuka. On regrettera alors un peu que toute cette phase du festival défile très vite, voire trop vite puisqu'elle n'occupe finalement qu'assez peu de pages, alors qu'il y avait peut-être la possibilité de nous immiscer de plus belle dans la vie de Geidai.


Ce sentiment de rapidité, on pourra éventuellement le sentir encore dans la suite du tome puisque, concrètement, la fin de cet opus nous amène déjà jusqu'à la dernière ligne droite de la première année étudiante de Yatora et de ses camarades de promo, celle-ci étant voué à s'achever sur un sujet libre qui sera déterminant pour le passage au niveau supérieur. Mais cela n'empêche as, avant cela, Tsubasa Yamaguchi d'aborder, même si c'est parfois rapide et un peu pêle-mêle, nombre de choses.


On retiendra tout d'abord les quelques tourments persistants de notre héros qui, à l'approche du début du deuxième semestre, peine à retrouver la joie de dessiner, au point de ne pas avoir peint de toutes les vacances. Mais une exposition sur Diego Vélasquez pourrait bien l'aider à sortir un peu de sa torpeur, pour un passage très intéressant évoquant notamment les spécificités de ce peintre, le statut d'artisans plus qu'artistes des peintres d'avant le XIXe siècle, ou encore les évolutions de l'Art en même temps que les valeurs d'une société.


Puis quand le deuxième semestre arrive enfin, c'est l'occasion pour l'autrice d'aborder tour à tour deux formes d'Art en particulier que les élèves doivent travailler, à savoir la fresque et la mosaïque. Et même si l'on regrettera, comme déjà dit précédemment, que tout ceci aille très vite, Yamaguchi parvient tout de même à faire ressortir soigneusement nombre de spécificités techniques et de difficultés autour de ces pratiques artistiques.


Enfin, si la mangaka est souvent douée pour développer des personnages tout en abordant l'Art avec précision, c'est à nouveau le cas ici via deux visages en particulier: tout d'abord mademoiselle Nekoyashiki dont on découvre plus en profondeur la personnalité décidément atypique (très chouette et accessible pour les uns, flippante voire très difficile à cerner pour les autres) ainsi que la vision de choses en matière d'Art, puis Yotasuke qui, à son tour, semble plus que jamais nourri d'incertitudes pour des raisons que l'on comprend peu à peu, en même temps que Yatora et ses maladresses. La rapport à part entre notre héros et son camarade de promo, deux garçons radicalement différents, reste par ailleurs un sujet de premier plan. Et dans tout ceci, la mangaka interroge certaines choses en particulier: la notion de talent, le fait d'exploiter à fond ou non son don, ou encore le fait que le talent seul ne suffit pas forcément si l'on n'a pas de thème ou si l'on n'a aucun message à faire passer dans ses oeuvres.


Malgré un sentiment de rapidité parfois, Blue Period se veut donc un récit toujours aussi riche, au fil duquel Tsubasa Yamaguchi a toujours autant à coeur d'approfondir à la fois certains personnages, la vie en école d'Art et, bien sûr, l'Art lui-même sous ses différentes formes.



Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs