Blue Giant Supreme Vol.8 - Actualité manga
Blue Giant Supreme Vol.8 - Manga

Blue Giant Supreme Vol.8 : Critiques

Blue Giant Supreme

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 04 Août 2022

Alors que Dai a dû s'absenter en pleine tourner pour rentrer temporairement au Japon afin de s'assurer que son père va bien, il a été remplacé au sein de Number Five par Ernest Heargraves, un jeune saxophoniste venu d'Angleterre et dont le talent n'est déjà plus à prouver. Le jeune homme impose rapidement sa technique, sa précision et son charisme, et le trio reconnaît donc facilement ses talents, même si aucun des trois compères n'oublie Dai. Ernest se pose alors une question toute bête : qu'est-ce que Dai peut avoir de si génial, s'il a tout juste autant de puissance et surtout moins de technique que lui ? Il y a certaines choses qui ne peuvent pas s'expliquer avec des mots. Et ça, Hannah, Bruno et Raphaël vont tâcher de le faire comprendre au jeune saxophoniste ténor anglais...

Les premières dizaines de pages de ce 8e volume poursuivent et achèvent donc la partie sur Ernest, en commençant par mettre en lumière une chose essentielle : la confiance que Hannah, Bruno et Raphaël accordent à Dai, en tâchant de faire comprendre au jeune anglais ce que notre héros peut avoir de si génial. Et ce que le trio véhicule concernant Dai prend encore plus d'importance dès lors que notre héros est enfin de retour pour reprendre sa place, non sans entraîner une confrontation entre les deux saxophonistes... confrontation ayant lieu dans un battle sur scène, évidemment ! Et c'est là que Shinichi Ishizuka nous offre un nouveau moment très fort, pour tout ce que véhiculent les deux jeunes hommes, à la fois si proches de par leur rôle de saxophonistes ténors, et dans leur confiance en soi et si éloignés dans leur manière de jouer ainsi que dans leurs valeurs et leur façon de voir le jazz. L'un, Ernest, a certes une technique folle et colle pile au rythme tout en mettant au-dessus de tout la beauté, ce qui possède un réelle beauté artistique précise mais ne laisse aucune place à la surprise. Tandis que l'autre, Dai, a peut-être un jeu plus brouillon et ne semble pas toujours savoir où il va, mais c'est précisément ce qui fait son charme, car il est alors riche en surprises et transmet d'autres sortes d'émotions avec énergie, sans laisser l'opportunité au public de deviner ce qui va suivre. Le mangaka réussit alors un quadruple tour de force dans tout ce passage : place alors : affirmer la confiance des trois autres membres de Number Five envers leur saxophoniste, cristalliser l'essence même de ce qui fait le charme du jeu de Dai, confronter deux visions du jazz bien différentes sans pour autant en rejeter vraiment l'une des deux puisque chacune peut plaire pour des raisons différentes, et installer en Ernest un rival que l'on reverra possiblement.

Après cet excellent début de tome, la suite est loin, très loin de retomber , car après quelques mois la tournée emmène enfin nos héros jusqu'à Paris, une étape qui risque d'être très importante pour eux. Cette halte parisienne est évidemment l'occasion pour le quatuor de profiter de certains charmes de la capitales française, mais elle permet surtout à Dai de s'intéresser de plus belle à deux de ses partenaires.
Tout d'abord, Hannah. Notre héros a bien remarqué que la jeune bassiste allemande a beaucoup amélioré son jeu, mais une chose le turlupine toujours : pourquoi ne sourit-elle pas plus ? Il voit bien qu'elle a une détermination et une passion sans failles, ne serait-ce que parce qu'elle « sacrifie » ses capacités auditives pour son instrument, mais est-elle justement si forte et têtue qu'il le pense ? Met-elle ses émotions de côté pour progresser toujours plus et s'imposer en tan que femme dans un milieu d'homme pour prouver sa valeur, ou y a-t-il autre chose ? Enfin, surtout, peut-être est-ce Dai qui se pose juste trop de questions ? C'est évidemment au cœur d'un concert, lors d'un énième imprévu dont l'auteur al e secret, que notre héros comprendra enfin qui est la « vraie » Hannah .
Ensuite, Raphaël. Dans sa ville d'origine où il a déjà sa réputation, Dai attend forcément beaucoup du batteur français, voire même une véritable révolution dans une ville qui n'en a pas connue depuis longtemps, plus spécifiquement en matière de jazz où les attentes sont classiques. Alors, Raf osera-t-il sortir de sa zone de confort pour explorer plus loin ses possibilités voire créer son propre son ? C'est là un enjeu important pour le jeune homme, sous l'impulsion d'un Dai qui semble décidément avoir un donc pour bousculer son entourage dans le bon sens.
Les concerts parisiens auront donc une grande importance pour l'évolution du quartet, et seront d'autant plus capitaux qu'ils vont vite s'enrichir d'enjeux encore plus amples, avec d'un côté les retrouvailles plutôt hostiles avec le quintet Moren 5 (l'ancien groupe de Hannah qui a autrefois congédié la jeune femme) qui fait le buzz en Europe depuis plusieurs mois et qui va jouer en même temps que nos héros dans le même club, et de l'autre côté la présence en personne d'Arthur qui compte en profiter pour jauger le potentiel des deux groupes et vori sur lequel il vaut mieux compter le plus. Autant dire que Number Five arrive à une étape essentielle de son début de carrière, étape qu'Ishizuka va nous faire vivre d'une manière particulièrement vibrante grâce à une excellente idée : nous faire suivre un couple pendant les deux concerts simultanés, entre lui qui est un connaisseur ne jurant que par la technique et la précision d'un groupe comme Moren 5, et elle qui n'a jamais trop accroché à la musique « difficile d'accès » de son mari et qui va pourtant se sentir transportée avec passion par la façon de jouer si pleine de surprises et intense de Number Five.

Et d'un bout à l'autre du volume, le mangaka, bien sûr, régale pas ses habituelles trouvailles visuelles pour nous faire vivre la musique avec une intensité et une immersion exceptionnelles. L'auteur ne cesse, une nouvelle fois, de varier ses éléments de mise en scène, en jouant tour à tour sur le densité de son trait, sur les notes de musiques et autres onomatopées, sur les découpages avec différents effets, sur les visages qui s'illuminent devant les performances musicales...

Ce 8e volume ne se contente pas de l'excellence habituelle de la série : suivant le tempo de son personnage principal qui ne cesse d'avancer, d'expérimenter avec confiance et passion et de nous faire aller de surprise en surprise, d'émotion en émotion, Shinichi Ishizuka fait atteindre à son histoire des moments cruciaux : cristallisation de ce qui fait le charme du je de Dai et de ses liens avec ses trois partenaires, installation d'un rival potentiel, arrivée d'étapes cruciales pour le futur du groupe... et, toujours, nombreuses mises en lumière du jazz en tant que musique de l'instant et de l'émotion.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs