Blood alone Vol.6 - Actualité manga

Blood alone Vol.6 : Critiques

Blood alone

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 05 Août 2010

Que ce soit au Japon ou en France, il aura fallu attendre quasiment deux ans pour pouvoir profiter de la suite de Blood Alone... Le moins que l'on puisse dire, c'est que Masayuki Takano, l'auteur, prend son temps.

Si le cinquième volume comportait un résumé fort utile, les éditions Ki-oon ont choisi de ne pas réitérer cette bonne idée pour ce sixième opus. De ce fait, après tout ce temps, il peut être un peu difficile de se replonger convenablement dans la série si l'on n'a pas pris le temps de la relire avant la sortie de ce tome. Dommage.

Quoiqu'il en soit, la série reprend logiquement là où elle s'était arrêtée. Ainsi, le début de ce sixième tome sera l'occasion d'en apprendre vaguement plus (j'insiste sur le mot "vaguement") sur les circonstances qui ont amené Kuroé à rencontrer la belle et mystérieuse Lady quelques années auparavant. Par ailleurs, l'arrivée impromptue de la jeune femme chez Kuroé, et son départ tout aussi rapide, sont annonciateurs de quelques remous dans la vie paisible du jeune homme et de Misaki: les deux soeurs Liv et Mev ont quitté Londres pour rejoindre le Japon, et sont bien décidées à venger leur père, Karedowulf, vampire abattu par Kuroé...

Cet affrontement sera donc l'enjeu des 60 premières pages de ce tome. Ainsi, après la visite de Lady, les deux filles de Karedowulf débarquent et décident d'attirer Kuroé dans un piège en kidnappant la personne à laquelle il tient le plus... Mais elles commettent ici une petite erreur, car c'est Sainome que Kuroé devra aller sauver, lui qui s'attendait à devoir voler au secours de Misaki... Qu'on se le dise, c'est donc bel et bien la petite vampire qui compte le plus aux yeux du jeune homme. Pour le reste, Masayuki Takano nous propose un petit combat entre Kuroé et les deux soeurs, et vient nous montrer que son coup de crayon n'est définitivement pas fait pour les scènes d'action. Si chaque case, prise séparément, est un véritable régal d'élégance et d'esthétisme pour les yeux, le bât blesse dès qu'on les met les unes à côté des autres: le trait de l'auteur reste très statique, le découpage et la mise en scène trop simples et dépourvus d'intensité. Et pour finir, on reste dubitatif face à la conclusion de ce combat, qui revient en quelque sorte au point de départ.

Le court chapitre suivant se présente comme un interlude pendant lequel Kuroé veillera sur une Sainome malade. Un chapitre paisible, où l'ambiguïté dans les gestes du jeune homme sera de mise.

Puis, dans le troisième chapitre, Kuroé devra rembourser sa dette envers Higure, en l'aidant à résoudre une curieuse affaire de meurtre surnaturelle. Un nouveau chapitre auto-conclusif comportant plus ou moins les mêmes qualités et défauts que le premier chapitre de ce tome: un trait toujours aussi beau, une scène d'action très limitée techniquement, et une conclusion posée et sympathique qui permet d'approfondir légèrement le personnage de Higure, même si, une nouvelle fois, tout ceci n'a aucun rapport avec la trame principale.

La fin du tome sera plus paisible (si si, c'est possible): un premier chapitre où Misaki aura l'occasion de discuter avec l'une de ses écrivains préférées et qui en viendra à se confier à l'adorable petite vampire, et un deuxième chapitre où la jeune fille, après avoir vu un film d'horreur, aura bien du mal à s'endormir seule, pendant que Kuroé tentera de trouver l'inspiration pour ses écrits. Tout ceci renoue totalement avec l'ambiance paisible et contemplative si souvent présente depuis les débuts de la série.

Au final, ce sixième volume, bien qu'il alterne instants paisibles et chapitres un peu plus poussés, en revient toujours à la même chose: en dehors de quelques informations très vagues sur la rencontre entre Kuroé et Lady en début de tome, rien n'avance vraiment, et plus que jamais, l'ambiguïté entre les principaux personnages et la liberté d'interprétation de certains faits restent la marque de fabrique du récit. Dans Blood Alone, rien n'est affirmé avec précision, et il semblerait que Masayuki Takano n'ait pas envie de changer cela. Au lecteur d'interpréter les choses comme il le souhaite. Mais dans tous les cas, une chose est sûre: l'aspect envoûtant et contemplatif reste au premier plan, et absolument rien n'avance au niveau de l'intrigue principale, si bien que l'on peut se demander où l'auteur veut en venir. La lecture restera vraiment plaisante pour quiconque aura apprécié les cinq premiers tomes, mais on ne peut s'empêcher d'émettre quelques réserves. Deux ans d'attente pour ça ? A ce rythme là, quand verrons-nous le bout de Blood Alone ?

En dehors de la fameuse absence de résumé, l'édition de Ki-oon reste impeccable. On appréciera beaucoup les quatre premières pages en couleurs.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs