Blood alone - Nouvelle édition Vol.7 - Actualité manga

Blood alone - Nouvelle édition Vol.7 : Critiques

Blood alone

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 30 Mars 2012

Que l'attente fut longue avant de retrouver Misaki et Kuroé ! Il faut dire que l'auteur, Masayuki Takano, a connu quelques péripéties ces derniers mois : début d'une nouvelle série, Edge Moon, chez Shueisha, et, surtout, transfert de Blood Alone d'ASCII Mediaworks à Kodansha, ce qui a occasionné une pause de la série. C'est donc près de deux ans après le volume 6 que débarque enfin le septième tome, par le biais d'une nouvelle édition, reprise depuis le tome 1, agrémentée de courts chapitres bonus. Sur ce point, on ne peut que féliciter et remercier les éditions Ki-oon pour la renégociation des droits avec Kodansha.

On retrouve donc Misaki et Kuroé dans leur quotidien banal... Banal ? Pas vraiment, car n'oublions pas que la petite Misaki est une vampire, et que le surnaturel pointe souvent le bout de son nez dans Blood Alone. Pour autant, ce n'est pas ça qui nous frappe dans le premier chapitre de ce tome, mais bel et bien l'enclenchement d'une évolution de Kuroé dans sa façon de considérer sa petite protégée. Cela, on le doit à Johnny, le frère de Jessie, venu rendre visite à notre héros pour se confesser sur son embrouille avec sa soeur, due à sa relation avec... une vampire. Face à cette situation, Kuroé ne peut qu'entrevoir un reflet de sa relation avec Misaki, et se poser quelques questions, d'autant que Johnny ne se gêne pas pour l'assommer à coups de questions et de réflexions... Et c'est précisément là que le bât blesse, car, tout simplement, le temps de ce chapitre, on ne reconnaît plus le ton délicat, tout en non-dits, de l'auteur, qui préfère insister lourdement sur les réflexions qu'est obligé de se faire Kuroé. Pire encore, la façon dont est contée l'histoire d'amour entre Johnny et sa dulcinée extériorise volontiers quelques gros clichés, jusqu'à une conclusion rapide, qui s'enfonce dans un registre fleur bleue sans être crédible. Qu'on se le dise : ce début de volume laisse quelques craintes, la subtilité de l'auteur disparaissant au profit d'un manque de finesse qu'on ne lui connaissait pas. Sans compter qu'une petite incohérence se présente, Kuroé montrant déjà des signes de jalousie qu'on ne lui connaissait pas, avant même que Johnny ne commence à le faire douter.

Fort heureusement, la suite du tome, elle, revient aux fondamentaux, et profite même beaucoup mieux de ce premier chapitre maladroit, qui apporte finalement un petit renouveau bienvenu dès lors que l'on retrouve le ton habituel de l'auteur. En effet, dans les chapitres suivants, on verra Kuroé, à une ou deux reprises, s'interroger un peu sur sa relation avec Misaki... sans que ça aille plus loin. Les non-dits, ceux qui font tout le charme de la série, reviennent au galop, pendant que Takano distille juste ce qu'il faut pour nous intriguer plus que jamais sur la relation Misaki/Kuroé. Rien n'est dit clairement, et ce sera à nouveau au lecteur de s'imaginer ce que ressent exactement le beau brun.

Si la suite du volume revient aux fondamentaux, c'est également via l'omniprésence de petites historiettes pas bien longues, qui durent souvent un chapitre - sauf la dernière qui en dure trois - et qui sont autant d'occasions d'apprécier un point différent de l'oeuvre. Dans un chapitre, nous assisterons à une petite phase d'humour bienveillant avec nos deux héros se croisant sans se voir dans des ascenseurs. Dans un autre, nous pourrons découvrir une Misaki improvisée apprentie détective, mignonne à croquer dans son costume et dans sa volonté de bien faire, mélange d'espièglerie, de classe, de clairvoyance et de fragilité. Un autre chapitre encore reviendra subtilement sur la carrière d'écrivain de Kuroé via l'une de ses fans, désormais elle-même écrivain. Enfin, les trois derniers chapitres marqueront le retour de la belle Sainome, en grand danger, pour une petite enquête.
A vrai dire, aucun de ces chapitres ne respire l'originalité, la façon dont le tout se déroule est même très classique, mais retrouver ici l'essence-même de l'oeuvre fait un bien fou, d'autant que Masayuki Takano propose des petites histoires très variées et toujours propices à cette ambiance envoûtante, paisible, contemplative, qui fait le charme de la série depuis ses débuts. Les quelques maladresses du précédent tome, dues notamment à quelques courtes scènes d'action figées et confuses, semblent bien loin, et le seul point négatif que l'on pourrait trouver dans ces historiettes concerne leur conclusion, parfois un peu trop précipitée, à l'image du chapitre mettant en avant le Kuroé écrivain.

Visuellement, le trait reste on ne peut plus fin et élégant, mais on note toutefois quelques légères baisses de régime, quelques visages plus relâchés de temps en temps, surtout au début du tome. Gageons qu'il faut mettre cela sur le dos de la pause de la série.

En somme, le retour tant attendu de Blood Alone s'avère on ne peut plus plaisant, malgré les maladresses du début de tome. Celle et ceux qui aiment la série depuis le départ devraient sans problème être ravis par ces retrouvailles, d'autant que les courtes interrogations de Kuroé sur sa relation avec Misaki apportent finalement juste la petite touche suffisante de renouveau.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs