Blood Blockade Battlefront Vol.1 - Actualité manga
Blood Blockade Battlefront Vol.1 - Manga

Blood Blockade Battlefront Vol.1 : Critiques

Kekkai Sensen

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 05 Septembre 2016

Critique 3


Certains auteurs nous sont chers pour une seule œuvre qui a su captiver, proposer un univers et des personnages hauts en couleur. C’est le cas de Yasuhiro Nightow, papa de la licence Trigun qui lance en 2010 une nouvelle œuvre, Blood Blockade Battlefront (Kekkai Sensen de son vrai nom), un récit en dix volumes qui connaît depuis 2015 un spin-off, Kekkai Sensen : Back 2 Back.

Un évènement surnaturel a frappé la ville de New York il y a de cela trois ans : un portail dimensionnel s’est ouvert sur la mégalopole et les deux univers de sont mélangés au sein de cette ville uniquement. Rebaptisée Helsalem’s Lot, l’ancienne New York est séparée du reste du monde par une barrière de brouillard et abrite autant d’être étranges qu’ont lieu des phénomènes extraordinaires.
Au sein de Helsalem’s Lot existe une organisation du nom de Libra, composée uniquement d’individus dotés de capacités extraordinaires, utilisant leurs dons afin de protéger la paix dans l’étrange cité. Leonardo Watch, récemment arrivé dans la ville, se retrouve au sein de cette organisation suite à un concours de circonstances. Pourvu lui aussi d’un pouvoir lui conférant une vue exceptionnelle, le voilà projeté dans les aventures explosives des membres de Libra qui n’hésitent pas à s’exposer devant mille et un dangers pour garantir la sécurité de la ville.

A première vue, Blood Blockade Battlefront propose un pitch assez classique, une histoire fantastique où une ville importante se retrouve coupée du monde et en relation avec une dimension parallèle. Pourtant, Yasuhiro Nightow démontre sur ce simple premier volume qu’il ne se prend guère au sérieux et propose un récit totalement décomplexé, cherchant peut-être à faire un pied de nez aux œuvres utilisant cette recette maintenant éculée depuis des titres comme Evangelion et RahXephon. Blood Blockade Battlefront se présente rapidement comme un récit d’aventures effréné sur fond d’univers fantastique et semble n’avoir d’autres rôles que celui de divertir, ce qu’il fait très bien dès sa première page. En guise d’introduction qui plantera le héros qu’est Leonardo Watch dans ce monde sans merci, le mangaka propose une première intrigue efficace qui donne rapidement le ton de la série, intègre aux récits les personnages principaux décalés, apporte une grande touche d’action et se paie même le luxe d’introduire ce qui semble être l’antagoniste de la série. Le programme semble alors chargé et pourtant, le récit reste fluide tout en développant un rythme sans merci, empêchant tout ennui chez le lecteur. En terme d’action, ce premier tome ne faiblit pas une seule seconde et ne s’arrête finalement qu’à la fin de chaque intrigue. On assiste ainsi à deux premiers arcs, le premier plus long que l’autre, permettant de planter habilement le décor et de faire vivre quelques premières péripéties à Leonardo.

Plus qu’un simple titre d’action et de pouvoirs, Blood Blockade Battlefront est une série telle qu’on pouvait en trouver dans les années 90. Loin d’être sérieux, le ton se veut décalé en permanence, joue sur l’absurdité et la légèreté peu importante les instants et décortique par la même occasion quelques premiers personnages tout aussi barrés que l’est le scénario. Le ton déjanté de la série se marie alors parfaitement à l’atmosphère graphique très vintage de l’œuvre, Yasuhiro Nightow possédant un trait qui contredit l’époque de parution de l’ouvrage. Son dessin est assez hésitant, très excentrique aussi, et s’éloigne de ce qu’on a l’habitude de voir désormais. Le charme de l’œuvre est lié à cette esthétique démesurée, parfois volontairement brouillonne dans les moments d’action. En mélangeant toutes ces caractéristiques qui font office de qualité dans la série, on obtient un premier tome séduisant, qui réunit tous les ingrédients du divertissement explosif, efficace et bien pensé, sachant qu’on attend de la suite qu’elle confirme tous ces bons points.

Côté édition, Kazé livre une copie tout à fait convenable. Rien n’est à redire sur le papier et l’impression, et la traduction de Yann Koffi est dynamique, s’adaptant très bien au ton de la série. Le seul bémol vient finalement du prix, plus élevé que la moyenne du haut de ses 8,29€..


Critique 2


Yasuhiro Nightow...pour les jeunes ce nom est peut être inconnu, mais pour les autres, il s'agit du génial créateur de Trigun ainsi que de Gungrave, deux séries hors du commun qui ont marqué leur époque par leur profondeur et leur excellence.
Mais cela fait bien des années qu'on n'avait pas entendu parler de cet auteur...plus de dix ans séparent ses deux grandes séries, à savoir Trigun et donc Blood Blockade Battlefront (B3), d'autant que cette dernière a vu le jour au Japon en 2009...il aura donc fallu attendre encore bien des années avant que Kaze ne se décide à nous la proposer en Français, il aura fallu attendre que ce même éditeur s'occupe de l'animé pour voir arriver le manga après coup…
Ce fut donc long, mais maintenant que nous l'avons, ne boudons pas notre plaisir !

Il y a trois ans le monde a connu un changement incroyable : un portail donnant sur une autre dimension s'est ouvert en plein New York, amenant des créatures étranges et autres bizarreries dans notre monde ! Personne n'en connaît la raison, ni même s'il y en a une, mais les habitants ont appris à vivre avec.
Désormais la ville est rebaptisée Hellsalem's lot, elle baigne constamment dans un brouillard étrange, mais est un lieu qui attire nombre de touristes malgré ses nombreux dangers.
Leonardo Watch est l'un d'entre eux, il vient faire un reportage sur la ville, bien qu'ayant un objectif bien plus personnel...et rapidement il va entrer en contact avec Libra, une organisation secrète comptant parmi elles des individus hauts en couleurs, aux capacités hors du commun. Bien que considérée comme un nid de criminels, Libra tente de faire régner un semblant d'ordre dans cette ville dominée par le chaos.
Il se trouve que Léo possède lui aussi une étrange capacité et qu'elle pourrait être bien utile à Libra...et ça tombe bien puisque Femt, le « roi de la déchéance » lance une attaque destructrice et meurtrière sur la ville… 

La première chose qui frappe dès les premières secondes de lecture, c'est que le trait de l'auteur n'a pas évolué le moins du monde depuis Trigun, c'est toujours aussi chargé et « grossier », toujours aussi brouillon, voire bordélique, mais c'est aussi toujours aussi dynamique et intense !
Et c'est sur dans cette ambivalence que va se balancer le lecteur durant tout le premier tome, et très certainement durant les dix tomes qui composent la série...on va être partager entre ce sentiment d'être un peu perdu au milieu de tout ce foutoir, notamment durant les scènes d'actions qui sont souvent assez illisibles, et entre ce punch distillé par la série, cette vivacité qui nous pousse à tourner les pages tel un forcené happé par toute cette énergie !

Parce que du début à la fin de ce premier tome les événements vont s’enchaîner à une vitesse incroyable, des événements improbables qui vont d'abord conduire notre jeune héros auprès de cette fameuse organisation secrète (dont il semble pourtant connaître bien des choses avant même de l'intégrer), suivi d'autres événements toujours plus improbables qui vont détruire une bonne partie de la ville et vont permettre de dévoiler une partie des capacités des protagonistes impliqués dans cette sombre histoire...bref, tout va très vite, c'est un peu le bordel, mais c'est un bordel particulièrement plaisant !
Le maître mot de ce tome (et sans doute de cette série) c'est justement celui-ci : improbable ! On retrouve toute l'originalité de l'auteur, toute sa folie, toute sa démesure, et ce titre semble tout à fait correspondre à cela !
Avec B3, il s'est créé une aire de jeu gigantesque lui permettant tous les excès et tous les délires ! Mutants, monstres gigantesques, psychopathes sanguinaires, mafia, robots, police violente...un melting pot de tout ce qu'il apprécie, mélangeant tous ses univers, un peu à l'image de Trigun qui n'était autre qu'un western futuriste...et bien B3 mélange lui aussi tous les genres, et c'est tant mieux !
Pourtant derrière ce mélange, on pense à des titres comme Area 51, autre manga ayant donné vie à un univers mélangeant tout ce que le fantastique peut abriter… Cette apparition de faille donnant sur une autre dimension fait également penser à World Trigger, Darker than Black ou Dimension W, des titres pas si éloignés dans l'esprit pour la plupart… Mais si on pense à ces titres, il faut se rappeler que même si elle ne nous arrive que maintenant, la série de Nightow leur est antérieure !

Au niveau des personnages, pour le moment ce n'est pas spécialement Léo qui retiendra le plus notre attention, on aurait plutôt tendance à se focaliser sur les membres de Libra, avec en tête leur énigmatique leader, possédant à n'en pas douter un grand charisme, et utilisant en plus une arme qui n'est sans rappeler celle de Nicholas Wolfwood de Trigun (au niveau du design). Vient ensuite Zapp, comique malgré lui, charmeur à la grande classe, froid tout en étant protecteur...le personnage attachant par excellence !
Puis vient donc Léo, qui subit les événements plus qu'autre chose, bien que possédant un grand pouvoir. Son histoire est ici à peine dévoilée, mais on devine qu'elle sera au centre du récit…

Tout ceci constitue autant d'éléments qui annoncent B3 comme une série marquante, délirante, nous promettant de grands moments… Il faut juste faire avec le style très brouillon de l'auteur qui ne manque pourtant pas de dynamisme !
Une excellente entrée en matière pour ce qui s'annonce haut en couleur !


Critique 1


Après avoir marqué et séduit nombre de lecteurs et spectateurs avec Trigun, mais aussi GunGrave dont il est l'un des principaux artisans, Yasuhiro Nightow s'était fait bien discret ces dernières années en France, tandis qu'au Japon il poursuivait tranquillement depuis 2009 son nouveau manga, Kekkai Sensen, qui s'est achevé début 2015 après 10 tomes, et a connu dans la foulée une adaptation animée. Il a fallu attendre cet anime pour revoir l'artiste chez nous, puisque celui-ci a été diffusé sur ADN et ya connu un joli succès, amplement suffisant que avoir droit prochainement à une sortie physique chez Kazé. Et désormais, c'est le manga original que Kazé Manga se décide à publier dans nos contrées... Préparez-vous à un cocktail décoiffant !

La ville de New York n'est plus ce qu'elle était. Trois ans auparavant, et sans qu'on sache pourquoi ni comment, un portail dimensionnel vers un monde parallèle s'est ouvert sur la cité, et des phénomènes surnaturels et monstres en tous genres se sont mis à y apparaître, provoquant désordre et chaos tandis qu'un brouillard permanent s'est installé. Désormais renommée "Hellsalem's Lot", la ville est devenue un lieu sans foi ni loi, où les criminels, organisations terroristes, sectes religieuses ou mafias se confrontent pour faire régner leur loi... quand ce ne sont pas les monstres qui viennent semer la zizanie. Dans ce lieu, pourtant, une organisation, Libra, tente de maintenir un semblant de paix en recrutant des individus dotés de capacités hors du commun.
Quand le peureux Leonardo Watch, un simple photographe à l'allure aussi maladroite que branque, arrive dans cette ville redoutée de tous, c'est normalement pour un simple reportage. Mais dès lors qu'il se retrouve pris dans une série de catastrophes en chaîne complètement improbable, le voici soudainement devenu un membre de Libra sans avoir vraiment le temps de se demander ce qui vient de se passer.

Cette intro occupe la première partie du tome et on peut dire qu'avec l'allure de Leo et sa succession d'événements aussi invraisemblables que fous, on est tout de suite dans le bain : celui d'une oeuvre d'action débridée où Nightow, fidèle à lui-même, risque fort de ne se fixer aucune limite ! Dès ce premier volume, avec des premières "missions" très rythmées à base de course-poursuite et de kidnapping, l'auteur se fait royalement plaisir dans un joyeux bordel organisé où ça bousille les immeubles et les gens avec gravats et sang, et où, surtout, l'artiste féru de cinéma depuis toujours peut exploiter comme il veut tous les styles qu'il aime. La recette magique de BBB tient en ça : une ville où tout semble possible, où ça menace de partir en vrille à chaque instant, où se mêlent toutes sortes d'ennemis... et où Nightow devrait donc pouvoir alterner et mêler ce qu'il veut, entre action too much, situations dignes d'un film catastrophe, monstres géants, mutants, mafia... Tout. Il peut inclure tout ce qu'il veut. Et le résultat est jouissif.

Jouissif, car l'auteur a le mérite de ne jamais se prendre au sérieux. Et cela, on le comprend bien à sa palette de personnages. Il y a d'abord Leo, bien sûr, ce jeune homme froussard qui, un peu parce qu'il semble posséder en lui un pouvoir, et surtout par hasard, se retrouve au sein d'une organisation Libra où il va devoir tant bien que mal se faire sa place s'il veut survivre dans cette ville complètement ravagée. A ses côtés, on découvre rapidement des acolytes bien atteint, entre Klaus, imposant chef aussi protecteur que capable de péter des câbles si on s'en prend à ses protégés, Zap, séducteur invétéré qui n'est pas le dernier pour se mettre dans de situations délicates, et Chain, jeune femme aussi belle que très, très cassante. Cette fine équipe s'offre des interactions bien frappées, entre Chain et Zap qui passent leur temps à se chercher des noises, ce dernier qui adore malmener Leo... Et chacun d'eux est loin d'être un humain normal : chacun possède une capacité qui lui est propre et que l'on découvre petit à petit, la plus originale étant sans nul doute celle de Leo, qu'il va devoir apprendre à bien maîtriser et à en découvrir toutes les spécificités. En face d'eux apparaît déjà un méchant d'envergure, Femt, individu lui-même pas totalement humain, et surtout sadique à souhait et sérieusement fou. Sans oublier l'indispensable mascotte, un petit singe à l'allure complètement débile et ridicule, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler Kuroneko, le chat noir de Trigun. Cette fine équipe anime constamment les planches avec une redoutable efficacité.

Arrivent les dessins, et de ce côté-là, Nightow est ce qu'il est. L'artiste n'est pas du genre à briller par la précision et la richesse de son trait, et l'on peut même dire que depuis Trigun il n'a pas évolué puisque ça reste pauvre... ou faussement pauvre, en tout cas, car l'ambiance débridée, fun et ravagée de son récit se voit fort bien servie par ce trait qui permet d'offrir des dégaines inimitables aux personnages. Et cela n'empêche pas le mangaka de tenter de temps à autre quelques designs de monstres inventifs. Son découpage et sa mise en scène faussement bordéliques rendent certaines scènes d'action un peu trop brouillonnes, mais globalement cela colle bien à l'aspect de gros foutoir qu'est Hellsalem's Lot, nombres de moments renvoient efficacement à un style hérité du cinéma, et surtout, ô oui surtout, le bonhomme conserve une science impeccable dans la gestion des rebondissements, savamment dosés et exploitant comme il se doit les capacités des différents personnages.

Cela dit, si vous pensez que BBB n'est qu'un grand foutoir empli de folie et de fun débridé, sachez qu'un scénario plus consistant se met tout de même en place, peu à peu, et essentiellement autour de Leo pour l'instant. En effet, nous le comprenons petit à petit, et cela dès l'évocation du nom de Michella en première page, le jeune homme n'est pas là par hasard et, avant d'atterrir de son gré à Hellsalem's Lot, a connu certains événements difficiles qui l'ont conditionné autant qu'ils le motivent.

Le résultat de cette lecture ? Un plaisir, sitôt que l'on parvient à s'immerger dans cet univers un poil confus dans la manière dont il est présenté. En tout cas, ne vous arrêtez pas au dessin qui n'est pas si pauvre qu'il n'y paraît, et laissez-vous immerger dans ce récit fun, sans limites, à la croisée de différents genres.

En ce qui concerne l'édition française... Hé bien, on se posait déjà de sérieuses questions en voyant la communication catastrophique de Kazé Manga avant la sortie du tome 1 : un extrait dispo en librairie sans que ce soit annoncé et donc passé inaperçu, une annonce de la licence qui s'est faite sur le site de l'éditeur un mois après cet extrait et seulement quelques jours avant la sortie du tome, un extrait en ligne tardif, quasiment aucune publicité tirant parti du nom de l'auteur ou de la populaire adaptation animée... L'éditeur est passé à côté de tout, si bien qu'on se demande s'il n'a pas voulu saborder les chances de la série avant même sa sortie. Et une fois le bouquin en mains, on a presque envie de se dire que ça se confirme, car pour 8,29€ on se retrouve avec un papier un peu fin et légèrement transparent, une qualité d'impression fade, pas assez prononcée et où l'on note même quelques problèmes moirages... pour un tel prix, c'est énervant. Heureusement, la traduction (signée Yann Koffi) fait le boulot, et la page couleur au début reste un petit plus appréciable.


Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Takato

16 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs