Blissful Land Vol.2 : Critiques

Dans leur village niché au milieu des montagnes tibétaines du XVIIIe siècle, les jeunes Moshi Lati et Kang Zhipa, promis en mariage, poursuivent paisiblement leur nouveau quotidien ensemble, en apprenant petit à petit à se découvrir jusqu'au jour où ils seront enfin unis. Désireuse de devenir une épouse attentionnées, Moshi Lati découvre surtout en son futur mari un apprenti médecin passionné depuis toujours par la pratique de la médecine et par les plantes qu'il utilise pour ça. Et ça, la jeune fille va encore pouvoir l'observer avec beaucoup d'attention et de tendresse !

En effet, dans ce tome 2, plusieurs nouveaux petits cas sont l'occasion idéale pour que Kang Zhipa exerce ses talents: il sera question du poison des montages ou mal des montagnes, de l'angor d'effort ou angine de poitrine, ou de choses plus simples comme l'indigestion ou tout bonnement des bleus importants et douloureux. Pour Zhipa, il n'y a pas de maux bénins, et c'est avec application et passion qu'il y apporte des soins, des remèdes, que ce soit via des décoctions à base de plantes, à travers des conseils, ou avec des pratiques spécifiques comme les bains médicinaux. Le tout étant emballé, à chaque fois, dans des petites histoires rapides mais portés par des villageois généralement attachants, que ce soit le couple de personnes âgées, le jeune homme n'arrivant pas à dire à la vieille dame qui le loge qu'il n'est pas son fils, ou encore la dénommée Rinchen Lhamo, amie d'enfance de notre héros.

Mais bien sûr, Blissful Land ne se limite pas à cela dans ce deuxième volume. D'un côté, Ichimon Izumi se donne plusieurs occasions pour évoquer rapidement d'autres éléments des moeurs tibétaines de l'époque:, comme la coracomancie (divination utilisant les comportements du corbeau), les préparatifs du passage dans l'autre monde, les festivités du Saga Dawa, ou les croyances populaires autour du bain qui pourrait porter malchance. De l'autre côté, l'auteur n'oublie aucunement de mettre en avant le lien timide qui se construit petit à petit entre Lati et Zhipa: rien de très prononcé pour l'instant, mais on s'amuse tendrement de les voir rougir en cas de contact, de voir Zhipa se questionner sur son avenir avec sa promise, ou de voir Lati esquisser une petite pointe de jalousie contenue dans le dernier chapitre. Enfin, l'oeuvre garde pour elle son travail visuel à la fois clair dans les designs et expressions et suffisamment riches dans les motifs et détails des vêtements, des bâtisses et autres éléments typiques.

Une petite routine s'installe dans le schéma des chapitres, mais dans l'ensemble Blissful Land ne perd rien de son charme bien installé par le premier tome. Espérons juste que l'auteur saura faire un petit peu plus rebondir son récit dès le prochain tome pour ne pas le laisser s'enliser dans une recette trop facile.