Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 17 Septembre 2021

Désireuse de retrouver la trace de l'insaisissable assassin Vincent afin de venger le meurtre de ses parents, la jeune et fougueuse Tama a déniché un garde du corps de choix en Basco, un colosse balafré incapable de parler à cause d'une blessure à la gorge, mais dont les capacités au combat sont bien vénères, et qui semble lui-même suivre un but peut-être commun avec celui de la jeune fille. C'est ainsi que, au fil de moments de baston bien bourrins et de notes d'humour délicieusement régressives, le binôme remonte les pistes... jusqu'à toutefois nous avoir laissé, en toute dernière page du tome 1, sur une vérité que Tama ignore toujours: en réalité, Basco peut parfaitement parler.

Ce retournement de situation implique forcément pas mal d'interrogations. Pourquoi Basco cache-t-il ça à Tama ? Est-ce pour camoufler son objectif exact qui reste toujours aussi nébuleux ? Dans ces conditions, comment considère-t-il réellement Tama ? Est-elle vraiment une partenaire à ses yeux ? Cette donnée nous fait poursuivre la lecture sous un nouvel angle dans ce deuxième tome... mais ce n'est pas pourtant que le récit va perdre sa substance, bien au contraire !

Ainsi, les péripéties se poursuivent notamment avec un autre but précis: avant même de retrouver Vincent, il convient également de dénicher qui l'a engagé pour commanditer le meurtre des parents de Tama. Et même si la réponse est très classique de ce genre d'oeuvre, le résultat est bien là, et Fuyuki Izumida a une manière bien à lui de mener la chose avec son habituel ton assez brutal et ses réparties qui ne sont aucunement là pour faire dans la dentelle. Même topo dans les autres facettes des investigations du duo principal, qui finit assez vite, avec quelques aides (l'occasion de voir arriver de nouveaux personnages secondaires comme la truculente Dahlia), par remonter la piste du clan Trump qui a ses billes un peu partout et dont les membres sont reconnaissables à leurs numéros de cartes tatoués, mais où aucun d'eux ne sait qui est réellement leur leader Joker. Une nouvelle drogue convoitée par tous ne semble également pas étrangère à tout ce qui se passe, et il n'en faut pas plus pour entretenir le divertissement d'action... hormis, peut-être, l'entrée en scène d'un nouvel ennemi particulièrement retors en Cassis, un sbire du clan Trump faisant office d'électron libre délicieusement cinglé.

A côté de ça, le mangaka n'oublie pas ses autres éléments. On pense ici aux investigations du jeune journaliste Keeley, bien décidé à remonter la piste de la drogue "dance hall" pour des raisons personnelles. Mais il y a aussi, tout simplement, les quelques petits focus effectués sur la relation entre Tama et Basco au-delà de leur quête bourrine. Au fil de certains moments plus paisibles (enfin, plus ou moins...) volontiers teintés d'humour ou de léger fan-service, on a l'occasion de voir ces deux-là se rapprocher un peu plus, de les voir se faire taquiner par Dahlia... Et tout en assistant à quelques moments très drôles (Basco, le roi de la propreté), on sent tout de même que le lien entre les deux protagonistes se renforce à sa manière, notamment parce que Basco affirme son objectif de protéger la jeune fille tant qu'il le faudra.

Visuellement, l'auteur livre également une copie toujours aussi efficace, entre les moments d'action très directs et l'humour renforcé par certaines tronche spas possibles de nos deux héros. On suit alors avec toujours autant de plaisir ce petit divertissement d'action sans prétention, d'autant que plusieurs éléments sont toujours là pour susciter la curiosité (par exemple sur le dénommé Lelio), et que la toute dernière page semble, à son tour, nous laisser sur une sacrée révélation !
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction