Black Bard - Le menestrel Vol.3 - Actualité manga

Black Bard - Le menestrel Vol.3 : Critiques

Ginyuu Gikyoku Black Bard

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 11 Septembre 2014

Face à Black Bard, Windy et Snow Snow se dresse « Fausse-Tortue », un employé de la société MB qui manie les illusions, à la manière du barde noir. Au cours de l’altercation, Windy est grièvement blessé et pour épargner sa vie, Black Bard n’a d’autre choix que de se rendre à l’ennemi, où son dernier combat l’y attend…


Avec ce troisième opus, Black Bard tire déjà sa révérence, alors que l’histoire semblait à avoir tant à nous dire. En effet, le premier volume constituait une très bonne introduction du ménestrel solitaire grâce à une ambiance lyrique ou onirique envoûtante. Le second volume, lui, changeait légèrement de cap, mais développait les personnages de Black Bard et Windy. Le récit devait alors se charger de conclure le combat contre la société tout en élucidant tous les mystères autour de l’Empire Crimson, choque faite en seulement un volume.


Ainsi, ce tome est presque entièrement consacré à l’action puisque la bataille contre la société MB est au cœur de cette phase finale de l’histoire. Et cette fois, pas question d’accorder un rôle à Windy et Snow Snow puisque le barde doit mener un front solitaire. Le parti-pris de ce dernier opus peut donc décevoir. Se voulant comme un shônen ciblant un public plutôt féminin, ceci grâce à des personnages assez efféminés et surtout un style particulièrement gothique et fantaisiste se situant à mi-chemin entre Blue Exorcist et Black Butler, le titre était séduisant sur son premier opus, mais le voilà désormais à suivre bêtement le schéma du nekketsu classique, avec ses combats truffés de rebondissements, ses pirouettes scénaristiques et ses personnages toujours plus puissants. Le changement total d’orientation est donc déboussolant, mais il faut faire avec.


En tant que titre d’action, ce dernier opus remplit le cahier des charges, ni plus ni moins. La recette est classique, mais efficace et les affrontements offrent de jolis moments d’intensité, marquée notamment par un coup de crayon et des jeux de couleurs réussis, bien que les scènes manquent parfois de lisibilité. A ceci s’ajoutent les révélations autour de la vraie nature de Black Bard et de l’Empire Crimson. Et effectivement, la mangaka ne laisse pas vraiment de question en suspens et des réponses nous sont données, mais celle-ci sont assez vite expédiées. On aurait espéré plus de détails sur les origines de cet Empire et sa déchéance, mais tout est bouclé en quelques explications à peine, laissant un goût des plus amers en bouche.


La bataille conclut, Black Bard nous propose sa conclusion. Et sans grande surprise, c’est une fin assez ouverte qui s’offre à nous puisqu’on a simplement l’impression qu’un arc narratif (celui de la société MB) s’est achevé. Pas de finalité dans la quête de notre héros mis à part une petite leçon de vie qu’il aura appris au cours de son aventure. Ce n’est donc ni exaltant ni décevant, tout juste classique.


Le dernier point qui a tendance à nous chagriner, c’est que le manga ne cherche plus à travailler sa mise en scène et dépeindre un univers graphiquement onirique. Tout l’effort revient aux scènes d’actions, si bien que toute la fantaisie de l’œuvre se retrouve visuellement abandonnée. En outre, Ichiya Sazanami se tire une balle dans le pied en éludant le plus gros point fort de son œuvre.


Sur sa conclusion, Black Bard vire complètement dans le titre d’action et cherche à expédier son histoire en nous dévoilant à la va-vite les révélations qu’on attendait. La série avait un grand potentiel pour devenir une œuvre courte, mais envoûtante, et Ichiya Sazanami n’a pas su saisir cette opportunité. Malgré d’excellents débuts, Black Bard est devenu, au final, un shônen des plus classiques dont l’esthétique sert à viser un public féminin, justifiant l’argument « Shônen Girl » des éditions Tonkam. On ressort de notre lecture déçu, et on se contentera d’une relecture du premier opus pour se rappeler des meilleurs moments de la série.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
11 20
Note de la rédaction