Birdmen Vol.16 : Critiques

Depuis que le virus poussant les enfants à devenir des séraphins a été dispersé lors de l'attentat de l'aéroport, chaque groupe/camp joue ses dernières cartes. En tant que leader de son clan, Robin est au premier plan, mais a-t-elle besoin de tout encaisser toute seule, ou des proches comme Alva et Bat sauront-ils être là pour l'épauler ? De son côté, Fox alias Jonathan, après la mort de Lily, a pris la direction du lieu où se terre Jasmin, et tous deux émettent une idée: échanger le vaccin contre la libération des séraphins. Quant au groupe de Karasuma, il doit désormais se mettre en quête de la 7e et dernière des Originels, et la tâche s'annonce complexe puisqu'il s'agit d'Eva, actuellement terrée au fond du siège de l'organisation Eden. Et la situation est d'autant plus délicate qu'Eden a convaincu Tsubame de se rendre dans l'un de ses établissements afin de sauver son petit frère Shôma, mais qu'est-ce que l'organisation compte faire de la linker ?

Avec tous ces enjeux devant se décanter en parallèle, on peut dire que Yellow Tanabe envisage une fin ambitieuse, mais le résultat est-il à la hauteur ? Eh bien, même si tout n'est pas impeccable, loin de là, par rapport à nos craintes émises lors du précédent volume la mangaka s'en tire très honnêtement, en cristallisant soigneusement les idées directrices de son histoires. Les regrets viendront surtout de la rapidité des dernières épreuves: malgré quelques dangers comme les black-out et d'ultimes oppositions ennemies comme celles au sein d'Eden, on ne ressent pas vraiment de parfum de menace car l'autrice va très vite. Cette rapidité provoque également l'impression que beaucoup de personnages sont tout compte fait sous-exploités, en n'ayant qu'un rôle moindre voire quasiment inexistant. En revanche, les choses sont bien plus intéressantes à grande échelle, autour de l'évolution de l'espèce humaine que représentent désormais les séraphins et, en conséquence, de la place qu'ils doivent prendre dans la société humaine mondiale. le choix de Tanabe d'offrir la possibilité de devenir séraphins uniquement aux enfants n'est pas anodin, puisque la jeune génération représente tout naturellement l'avenir. La mangaka interroge alors l'acceptation des séraphins parmi les humains incarnant en quelque sorte la génération précédente, met également en avant le respect du choix de chaque enfant entre l'humanité et le statut d'ailés, et cristallise finalement l'idée de coexistence. De plus, malgré le manque d'importance de pas mal de personnages, l'autrice tâche tout de même d'offrir un "épilogue" rapide mais convaincant aux autres, surtout Karasuma qui a beaucoup changé depuis le début de la série et dont le lien avec Takayama perdure de manière intéressante.

"Regarde-nous changer le monde."

L'assez ample et ambitieux scénario de Yellow Tanabe se conclut donc de manière assez honnête. On ne va pas le cacher, au vu de la densité que le récit a acquise au fil des volumes, ce tome final apparaît rapide sur beaucoup de points, cependant la mangaka semble être allée au bout de son idée, évite une conclusion frustrante, et c'est déjà pas mal du tout.