Bienvenue dans la NHK Vol.1 : Critiques

Sato est un génie! Il a découvert un complot fomenté par la plus grande chaine de télévision du Japon, la NHK, et tout cela tout seul s'il vous plait! Oui car cela fait 4 ans que Sato est enfermé chez lui. Il ne travaille pas, n'étudie pas et n'a pas de vie sociale : c'est un hikikomori. Et ça, c'est la faute de la NHK! C'est sûr, la télé et le frigo sont d'accord avec lui!
Et voilà que la mignonne Misaki arrive par hasard dans sa vie peut-être que... c'est encore un coup de la NHK!!!!
Attendu depuis longtemps dans nos contrées, Bienvenue dans la NHK est l'adaptation du roman de Tatsuhiko Takimoto, scénariste du manga. La série a également été adaptée en animé dont le dessinateur du manga, Kendi Oïwa, reprend le design et le déroulement (à moins que ça ne soit l'inverse). Voici donc une série comique où quiproquos et situations ubuesques sont au rendez-vous pour le plaisir du lecteur. On est souvent déconcerté par les élucubrations de Satô et de son voisin. Je ne vous ai pas parlé de son voisin? Alors, il s'agit de Yamazaki, un otaku fan de jeux érotiques. Il a convaincu Satô de s'engouffrer dans le commerce le plus vendeur au monde : la fesse! Nous allons donc suivre Satô dans sa découverte du moé, des figurines sexy, des maids...
En fait, l'humour n'est bien évidemment ici qu'un prétexte destiné à atténuer la gravité de la situation et permettant de parler d'un sujet grave qui ne touche PAS que le Japon. Le phénomène de l'hikikomori, qu'on peut traduire par reclus; ces jeunes qui se coupent de la société plus ou moins volontairement, passant souvent leur temps dans les loisirs virtuels. Car derrière son attitude délirante Satô est en pleine décadence : il dépense tout son argent en magazines cochons (normal il est « en manque »), surfe sur des sites pédophiles, a peur des êtres humains, parle seul (avec les meubles), se drogue et ment à tout le monde. Et peu à peu on découvrira ce qui l'a conduit à cela.

Vous l'aurez compris, ce titre est destiné à un public averti, Soleil y va d'ailleurs de son avertissement en préface. En fin de tome vous trouverez un lexique des plus nécessaires pour le néophyte. Un très bon titre vraiment drôle, appuyant sur les dérives du monde Otaku et qui se révèle touchant par l'intermédiaire de l'initiative de la naïve (faussement?) Misaki, porte de sortie pour un Satô en pleine décrépitude.
Je suis par contre très déçu de l'édition de Soleil : la papier est trop fin, l'impression n'est pas toujours très bonne donnant un aspect délavé à certains noir. Dommage.

blacksheep