Best ending ? : Critiques

Sous une très jolie couverture, on plonge dans une petite histoire pleine de douceur, sans grande prétention. On rencontre Sakura, un garçon peu sûr de lui et plein de doute. Il ne se met pas en valeur, et passe presque inaperçu dans le café où il travaille. Il a pourtant décidé de faire des efforts, et lit des tas de magazines pour savoir comment s’habiller, se coiffer. Et il arrive sans problème à se métamorphoser. Il faut dire que la base était réussie, il a un beau corps et un joli visage androgyne. Tout d’un coup donc, il devient brillant aux yeux de tous puisqu’il se transforme en un joli prince charmant. Le jour même, il voit dans son café un joli garçon tout mignon rougissant. Il craque mais ne sait pas vraiment comment faire pour l’aborder et le séduire. Alors, en rentrant chez lui, il file dans la chambre de sa sœur et lui vole son jeu vidéo. Un jeu de drague qui va lui permettre de comprendre les garçons et comment les séduire selon leurs caractères et leurs réactions. Il cherche la meilleur fin possible, la fin où il arrive à séduire Jun. Mais à force de rester dans ses jeux vidéos et ses sourires distants, il ne va arriver à rien. Alors un jour, il décide de se lancer et d’affronter la réalité en lui donnant une lettre suggestive et avec son numéro de téléphone.

Bon, le principal souci, comme dans tous les yaoi one-shot, c’est la rapidité des sentiments pour justifier le reste. Donc Sakura tombe amoureux au bout de cinq pages. Le caractère de Jun par contre est intéressant, avec sa personnalité un peu border line qui se révèle dans l’intimité. Il est bien différent que prévu, et Sakura tombe des nues mais finit par accepter son nouveau petit ami sans râler. Après tout, il l’aime … Et puis on oublie, et on passe à un autre couple, avec un maître-nageur et un de ses élèves adulte. Et puis encore un autre. Bref, tout est précipité. C’est bien le problème de ce genre d’histoires ou tout se passe en quelques pages. On a pas le temps d’apprécier l’histoire et encore moins les sentiments, qui sont précipités juste pour le plaisir d’en mettre un peu histoire de justifier les couples. Mais ça ne se passe pas comme ça, ce n’est pas aussi facile. L’amour qui arrive en quelques pages après une rencontre seulement, les difficultés qui sont clairement romancées pour pas grand-chose … Seule la dernière histoire nous parait plus crédible, avec la sensation d’être abandonné et le risque de rupture, le couple qui se fissure et craque peu à peu.

Pour les graphismes, pas grand-chose à redire. L’âge, le style et la différence entre les personnages sont bien représentés. Sakura a presque l’air d’une fille, ce qui était le but recherché. Alors que le maître nageur ou même Jun paraissent bien plus virils et « hommes ». L’auteur arrive donc à différencier, et ne rend pas tous les protagonistes de la même manière. Par contre, niveau émotions, il manque un petit quelque chose. La mangaka choisit d’exagérer toutes les émotions, en fait trop et donc on n’est pas vraiment avec elle, on ne comprend pas trop où elle veut en venir. L’exagération empêche la nuance, et aucun des protagonistes n’arrive à faire passer ses messages et ses émotions avec classe et sobriété. Il manque d’arrières plans dans les graphismes de Junta Mio, et seuls les personnages sont vraiment bien dessinés, avec précision. Les enfants sont très dynamiques et mignons, ses héros ont une bonne morphologie, avec aucun défaut de proportion. Les postures et les attitudes des protagonistes sont naturelles, bien mises en scène et réussies. Bref, ce petit one shot est trop précipité, voire bâclé dans les sentiments.

NiDNiM