Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 10 Juillet 2024
Un peu plus de trois années (déjà) après la disparition de Kentaro Miura, et deux ans après la sortie française du volume 41 qui contenait les toutes dernières planches dessinées par le regretté maître, Berserk fait son grand retour avec un 42e opus qui aura forcément une saveur un peu particulière, dans la mesure où il s'agit du premier tome sur lequel, comme prévu, le flambeau a été repris par Kouji Mori, meilleur ami de Miura et unique personne à qui ce dernier avait confié toute l'histoire de son oeuvre, tandis qu'au dessin on retrouve toujours le Studio Gaga, le studio fondé par Miura et composé de personnes qui l'aidaient déjà sur Berserk depuis longtemps.
Cette chronique n'a pas pour vocation de décortiquer beaucoup le présent volume: cela sera sans doute fait dans une autre chronique de l'édition simple. On peut toutefois souligner que, après un 41e opus calme, la tempête revient ici, dès lors que réapparaît devant Guts le jeune garçon aux cheveux noirs qui était déjà apparu face à lui lors de certaines nuits de pleine lune. Et cette réapparition n'a absolument rien d'anodine au vu de sa réelle identité et de ce qu'il va provoquer, en replongeant Guts dans de profonds sentiments d'impuissance et de désespoir face à sa nemesis, malgré toute l'inquiétude et le soutien que veulent lui apporter ses proches. On peut également évoquer un rendu visuel au charme et à l'intensité intacte: les planches sont d'une densité folle et mettent très bien à l'honneur des scènes où la part d'insouciance voire de féérie des débuts laisse soudainement place au retour de la dureté, de la violence crue et de la cruauté. Tout ceci nous amenant peu à peu vers la fin de l'arc à Elf Hem pour nous préparer à une nouvelle partie.
Ce qui nous intéresse le plus dans cette chronique, c'est donc le bel objet que les éditions Glénat ont longtemps teasé et préparé pendant plusieurs mois, à savoir une édition collector comprenant le tome standard ainsi qu'un jeu de tarot complet et véritable avec pas moins de 78 cartes. Présentées dans un joli étui doté de marquages dorés métallisés, ces cartes possèdent des contours dorés pailletés du plus bel effet et, surtout, sont soigneusement imprimées aux couleurs de nombre de personnages et d'éléments emblématiques de l'oeuvre. Le résultat est d'autant plus plaisant qu'un jeu de tarot de ce type colle suffisamment bien l'univers de Berserk. Qui plus est, le tour est regroupé dans un beau coffret de grande taille, fabriqué en carton rigide, équipé d'une ouverture aimantée, et affichant la même charte graphique et les mêmes dorures que l'étui du jeu de tarot. On pourra éventuellement regretter le fait que les paillettes dorées des cartes restent facilement sur les doigts et, selon les goûts, le fait que le coffret soit si grand alors que ce qu'il contient ne l'est pas, mais concrètement on reste sur un joli objet que beaucoup de fans seront sûrement fiers d'exposer, et dont le rapport qualité/prix semble assez correct.