Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 22 Mars 2021
Chronique 3 :
Les mariages inter-espèces augmentent d'année en année, preuve que le monde change petit à petit, que l'époque évolue, que le jeunes sont plus tolérants... et c'est presque de façon un petit peu déconnectée que, dans sa maison, le père de Haru se dit ça en lisant le journal, persuadé que sa fille a "la tête sur les épaules" comme il dit... Alors, quelle sera sa réaction en surprenant sa progéniture en compagnie d'un grand loup gris, juste à côté de la maison ? En effet, pour l'anniversaire de Legoshi, Haru est venue rendre visite à notre héros, et tous deux ont réaffirmé leur relation après une visite au marché noir, cette terrible réalité à laquelle la jeune lapine voulait se confronter. Et à présent, bien plutôt qu'ils ne l'auraient cru, c'est donc à une autre réalité que les deux adolescents amoureux se frottent: la famille de Haru.
Paru Itagaki nous offre donc un tout début de 15e volume où, par la force des choses, Legoshi se retrouve face à la famille de celle qu'il aime, bien plus vite qu'il ne l'aurait cru ! Mais de cette rencontre, quel sera le résultat ? C'est presque par obligation que le père de Haru, comprenant bien que sa fille a un rapport étroit avec ce loup, invite ce dernier à dîner chez lui comme une politesse, chose que Legoshi ne capte pas forcément... mais sans doute est-ce mieux ainsi, au vu de résultat. On a un Legoshi qui, dans cette demeure conviviale où tout est un peu trop petit pour lui, s'interroge forcément un peu: est-il un monstre dans ce foyer ? Il essaie alors d'adapter son comportement, tout en voyant à quel point Haru a grandi dans une famille aimante. Quant au près de la jeune lapine, il véhicule de très bonnes choses de par l'ouverture qu'il souhaite montrer, en cette époque pleine de changements. Et puis, il voit bien que sa fille est heureuse, qu'elle sourit peut-être comme jamais en voyant ce grand dadais de loup... On a alors un très joli début de volume, brillant par son ouverture et sa tolérance bien sûr, mais préparant également très bien le terrain pour certaines thématiques toujours plus présentes dans cette nouvelle grande partie de Beastars. Des thématiques autour des frontières carni/herbi que se floutent, des mariages inter-espèces, de l'hybridité, qui ne peuvent que concerner directement Legoshi dans ses perspectives d'avenir avec Haru.
Et tout ceci est amené à se cristalliser encore plus à travers une affaire installée dans le précédent tome, et prenant forcément plus de consistance ici, dès lors que le beastar Yahya fait appel à Legoshi et compte sur son côté hybride pour l'aider a retrouver Melon, le redoutable jeune homme mi-gazelle mi-léopard faisant dans le trafic d'ivoire d'éléphants. Yahya a donc des plans bien précis pour le loup, plans qui pourraient même être utiles à notre héros, le cheval lui faisant miroiter la possibilité d'effacer son casier, ce qui lui permettrait d'épouser Haru ! Mais pour ça, le loup va devoir se plier à une mission assez périlleuse... Et à partir de là, on va éviter de trop en dire sur le déroulement du scénario en lui-même, tant il faut le découvrir par soi-même dans ses rebondissements. Signalons simplement que, à chaque instant, et y compris via certains personnages temporaires comme la chacal cheffe d'entreprise Utsugi, Itagaki va vraiment loin dans son abord des choses et de cette frontière plus floue qu'avant entre les deux grands "camps" de sa société. On a par exemple ce "bal masqué" où chacun(e) peut oublier temporairement sa condition, son statut, et plus que tout son espèce pour s'adonner à d'autres activités quitte à aller dans une "débaucher" que Yahya voit d'un mauvais oeil. Puis il y a aussi précisément le regard que le beastar a sur les choses et l'espoir qu'il semble placer en Legoshi. Il y a également tout ce que provoque en Legoshi sa rencontre surprenante avec cet hybride qu'est Melon, être qui a souffert de sa condition jusqu'à s'engouffrer dans une vie terrible et une vision des choses radicale. Les hybrides sont-ils des anomalies ? N'ont-ils pas le droit de vivre ? Pour Legoshi, qui est lui-même un sang-mêlé même si sa défunte mère a tâché d'effacer en lui son sang de varan, les questions se bousculent alors. Tout ceci voudrait-il dire qu'un enfant de lui et de Haru n'aurait pas sa place dans ce monde ? Enfin, il y a cette fin de volume, assez intense quelque part, qui tourne doucement vers le surnaturel pour évoquer un peu plus en profondeur le cas de la défunte mère de notre héros, et de la manière dont elle a vécu son hybridité en tâchant toujours de la cacher.
"L'entente entre herbi et carni est censée être une bonne chose... et pourtant, on traite le fruit de leur amour comme une anomalie !"
Dans tout ceci, on pourrait éventuellement trouver que certains éléments tendent vers la facilité d'écriture: la part surnaturelle de la dernière partie du tome dénote un peu dans la série, et le nouveau focus sur Louis et sur ses difficultés à oublier son récent passé aboutit sur une ficelle un peu grosse concernant l'identité du nouveau chef du gang des lions. Mais ce sont des détails que l'on oublie vite, car ils ne sont pas gratuits, en permettant à la mangaka d'enrichir vraiment ses développements autour d'un monde qui change, d'un hybridité qui peine encore à être bien acceptée, ou des masques que l'on peut se mettre ou que l'on fait éclater face aux attentes de la société. Beastars reste ainsi un récit toujours aussi riche, complexe, passionnante, et ça ne devrait assurément pas s'arrêter.
Chronique 2 :
Alors que Legoshi vient de rencontrer Yahya, le puissant et charismatique Beastar, le jeune loup gris va retrouver celle qu'il aime malgré leurs différences...ce qui va le conduire à partager un repas avec sa famille où les deux amoureux vont être particulièrement mal à l'aise, mais pas autant que le père de Haru, la lapine!
De son coté Yahya, à la recherche d'un successeur, part retrouver Legoshi afin de lui demander son aide pour traquer un hybride, mi carni mi herbi, comptant sur le coté hybride de notre héros pour l'aider à retrouver la trace du criminel...
Est il nécessaire de rappeler que c'est toujours un plaisir de retrouver Beastars? Car clairement ce tome ne déroge pas à la règle, et on se régale toujours autant!
Cela commence de manière assez légère avec un Legoshi plus gêné que jamais qui va faire la connaissance des parents de Haru, bien malgré lui et bien malgré elle également...mais derrière cette rencontre d'un ado qui rencontre les parents de son amour (ce qu'on a tous vécu à un moment ou à un autre), il y a aussi et surtout une réflexion sur la différence! Si ici c'est présenté sous la forme d'un amour inter-espèces, cela renvoie aux différences qu'on peut connaître dans nos sociétés (religions, couleurs de peaux, handicaps...) ce qui ne devrait pas être perçu comme une différence!
Un bien joli message pour commencer le tome avec un Legoshi qui se jette à l'eau face au père de Haru, qui malgré ses craintes va se montrer ouvert et tolérant...
Et si finalement cet amour pouvait se concrétiser grâce à Yahya? En effet ce dernier demande de l'aide à Legoshi en échange d'effacer son casier qui lui interdit un mariage inter-espèces...
Pour cela il doit l'aider à traquer le criminel hybride, mi gazelle, mi léopard...ce qui va fasciner Legoshi, lui même issu d'un amour interdit avec un grand père Varan!
Notre jeune loup va alors découvrir un monde interdit, aussi malsain que fascinant mais se montrer, à la surprise de Yahya, étonnamment détaché de tout ceci...et c'est alors que la confrontation a lieu: Yahya démontre son talent et en impose encore un peu plus tant celui ci déborde de charisme, mais ce qui va surtout marquer les esprits c'est l’intérêt que porte Legoshi à celui qu'il considère un peu comme un égal...
Là dessus on va retrouver Louis qui semble avoir bien du mal à revenir à son ancienne vie, totalement marqué par son passage dans le marché noir et en tant que leader du gang des lions...lions qu'il va retrouver aussitôt mais qui ont bien changé! L'auteur trouvant ainsi le moyen de mêler Louis à l'affaire en cours qui nous intéresse...et si au final Yahya préférait Louis en tant que successeur et non pas Legoshi?
Enfin on va revenir sur la mère de notre héros, et cette étrange métissage qui le défini et qui au final le rapproche bien plus de Melon qu'il ne le voudrait!
Un volume en tout point fascinant qui nous réserve bien des surprises et moments chocs!
Chronique 1 :
Si les relations hybrides entre carnivore et herbivore se font une place toujours plus importante dans la société, elles ne sont pas encore reconnues comme des relations ordinaires. Aussi, quel choc pour le père de Haru de voir que sa fille ramène un loup gris à la maison !
Plus que jamais, Legoshi doit faire face au regard de la société sur ce métissage, et pas seulement dans sa vie intime. Car quand le criminel Melon intéresse les autorités, le loup va se retrouver indirectement mêler à cette affaire.
L'idée centrale de la seconde partie de Beastars, celle de la diversité des espèces et des relations entre carnivore et herbivore, prend de plus en plus de place au sein du récit, et ce quinzième volume confirme une nouvelle fois l'excellente direction prise par Paru Itagaki. Car si l'opus aborde différents points de vue et des enjeux variés, chaque séquence vise la même optique : Aborder les relations hybrides dans cet univers d'animaux anthropomorphes.
L'aventure de Legoshi prend alors un tournant nouveau, aussi bien dans son expérience sentimentale que dans ses rapports avec Yahya, le grand Beastar qui cherche un allié pour mettre le grappin sur Melon, le dangereux criminel mi-gazelle mi-léopard. La mangaka avait donc habilement posé ces pions en vue d'aborder cette association pleine de sens en terme d'écriture de l'intrigue et des personnages. Une aisance scénaristique qui ne fera que se renforcer au fil des pages, tant chacun des points converge vers un seul et même noyau. On pourrait parfois penser à de micro facilités d'écriture pour permettre à l'artiste de rassembler ces éléments, chose dont on fait fi sans aucun problème tant ce qui nous est narré est riche et convaincant.
Alors, à travers les chemins parallèles et croisés de personnages dont Legoshi, c'est toute la société animalière qui profite d'un passionnant focus. Les spécificités de races présentent un impact insoupçonné, menant à des déviances ou à des envies de rapports marginaux. L'idée n'est autre qu'une volonté de normaliser tous les rapports au nom de la liberté individuelle, et elle est montrée avec suffisamment de diversités pour narrer bien des points de vue. Il serait même peu dire qu'une grosse partie des personnages phares de tout Beastars a droit à son petit mot sur le sujet, au sein d'une intrigue jamais dénuée d'intensité, et qui sait fixer des enjeux moraux et sociétaux de manière habile. Et ce dans des ambiances parfois sombres et aguicheuses, si bien qu'on n'oublierait presque que la série fut prépubliée dans une revue adolescente. Le propos est mature et plein de finesse, de la part d'une autrice qui croque son univers à pleines dents et habilement.
Nous avons alors occulté bien des événements de cet opus, et à juste titre : Le tout est souvent intense, l'intrigue en elle-même méritant d'être découverte sans connaissances préalables. Car jouant avec son scénario mais aussi ses idées et ses personnages, Paru Itagaki offre une direction délicieuse et captivante, avec même quelques élans de mélancolie bien sentis. Après quinze opus, Beastars reste toujours un récit trépidant et rondement mené.
Les mariages inter-espèces augmentent d'année en année, preuve que le monde change petit à petit, que l'époque évolue, que le jeunes sont plus tolérants... et c'est presque de façon un petit peu déconnectée que, dans sa maison, le père de Haru se dit ça en lisant le journal, persuadé que sa fille a "la tête sur les épaules" comme il dit... Alors, quelle sera sa réaction en surprenant sa progéniture en compagnie d'un grand loup gris, juste à côté de la maison ? En effet, pour l'anniversaire de Legoshi, Haru est venue rendre visite à notre héros, et tous deux ont réaffirmé leur relation après une visite au marché noir, cette terrible réalité à laquelle la jeune lapine voulait se confronter. Et à présent, bien plutôt qu'ils ne l'auraient cru, c'est donc à une autre réalité que les deux adolescents amoureux se frottent: la famille de Haru.
Paru Itagaki nous offre donc un tout début de 15e volume où, par la force des choses, Legoshi se retrouve face à la famille de celle qu'il aime, bien plus vite qu'il ne l'aurait cru ! Mais de cette rencontre, quel sera le résultat ? C'est presque par obligation que le père de Haru, comprenant bien que sa fille a un rapport étroit avec ce loup, invite ce dernier à dîner chez lui comme une politesse, chose que Legoshi ne capte pas forcément... mais sans doute est-ce mieux ainsi, au vu de résultat. On a un Legoshi qui, dans cette demeure conviviale où tout est un peu trop petit pour lui, s'interroge forcément un peu: est-il un monstre dans ce foyer ? Il essaie alors d'adapter son comportement, tout en voyant à quel point Haru a grandi dans une famille aimante. Quant au près de la jeune lapine, il véhicule de très bonnes choses de par l'ouverture qu'il souhaite montrer, en cette époque pleine de changements. Et puis, il voit bien que sa fille est heureuse, qu'elle sourit peut-être comme jamais en voyant ce grand dadais de loup... On a alors un très joli début de volume, brillant par son ouverture et sa tolérance bien sûr, mais préparant également très bien le terrain pour certaines thématiques toujours plus présentes dans cette nouvelle grande partie de Beastars. Des thématiques autour des frontières carni/herbi que se floutent, des mariages inter-espèces, de l'hybridité, qui ne peuvent que concerner directement Legoshi dans ses perspectives d'avenir avec Haru.
Et tout ceci est amené à se cristalliser encore plus à travers une affaire installée dans le précédent tome, et prenant forcément plus de consistance ici, dès lors que le beastar Yahya fait appel à Legoshi et compte sur son côté hybride pour l'aider a retrouver Melon, le redoutable jeune homme mi-gazelle mi-léopard faisant dans le trafic d'ivoire d'éléphants. Yahya a donc des plans bien précis pour le loup, plans qui pourraient même être utiles à notre héros, le cheval lui faisant miroiter la possibilité d'effacer son casier, ce qui lui permettrait d'épouser Haru ! Mais pour ça, le loup va devoir se plier à une mission assez périlleuse... Et à partir de là, on va éviter de trop en dire sur le déroulement du scénario en lui-même, tant il faut le découvrir par soi-même dans ses rebondissements. Signalons simplement que, à chaque instant, et y compris via certains personnages temporaires comme la chacal cheffe d'entreprise Utsugi, Itagaki va vraiment loin dans son abord des choses et de cette frontière plus floue qu'avant entre les deux grands "camps" de sa société. On a par exemple ce "bal masqué" où chacun(e) peut oublier temporairement sa condition, son statut, et plus que tout son espèce pour s'adonner à d'autres activités quitte à aller dans une "débaucher" que Yahya voit d'un mauvais oeil. Puis il y a aussi précisément le regard que le beastar a sur les choses et l'espoir qu'il semble placer en Legoshi. Il y a également tout ce que provoque en Legoshi sa rencontre surprenante avec cet hybride qu'est Melon, être qui a souffert de sa condition jusqu'à s'engouffrer dans une vie terrible et une vision des choses radicale. Les hybrides sont-ils des anomalies ? N'ont-ils pas le droit de vivre ? Pour Legoshi, qui est lui-même un sang-mêlé même si sa défunte mère a tâché d'effacer en lui son sang de varan, les questions se bousculent alors. Tout ceci voudrait-il dire qu'un enfant de lui et de Haru n'aurait pas sa place dans ce monde ? Enfin, il y a cette fin de volume, assez intense quelque part, qui tourne doucement vers le surnaturel pour évoquer un peu plus en profondeur le cas de la défunte mère de notre héros, et de la manière dont elle a vécu son hybridité en tâchant toujours de la cacher.
"L'entente entre herbi et carni est censée être une bonne chose... et pourtant, on traite le fruit de leur amour comme une anomalie !"
Dans tout ceci, on pourrait éventuellement trouver que certains éléments tendent vers la facilité d'écriture: la part surnaturelle de la dernière partie du tome dénote un peu dans la série, et le nouveau focus sur Louis et sur ses difficultés à oublier son récent passé aboutit sur une ficelle un peu grosse concernant l'identité du nouveau chef du gang des lions. Mais ce sont des détails que l'on oublie vite, car ils ne sont pas gratuits, en permettant à la mangaka d'enrichir vraiment ses développements autour d'un monde qui change, d'un hybridité qui peine encore à être bien acceptée, ou des masques que l'on peut se mettre ou que l'on fait éclater face aux attentes de la société. Beastars reste ainsi un récit toujours aussi riche, complexe, passionnante, et ça ne devrait assurément pas s'arrêter.
Chronique 2 :
Alors que Legoshi vient de rencontrer Yahya, le puissant et charismatique Beastar, le jeune loup gris va retrouver celle qu'il aime malgré leurs différences...ce qui va le conduire à partager un repas avec sa famille où les deux amoureux vont être particulièrement mal à l'aise, mais pas autant que le père de Haru, la lapine!
De son coté Yahya, à la recherche d'un successeur, part retrouver Legoshi afin de lui demander son aide pour traquer un hybride, mi carni mi herbi, comptant sur le coté hybride de notre héros pour l'aider à retrouver la trace du criminel...
Est il nécessaire de rappeler que c'est toujours un plaisir de retrouver Beastars? Car clairement ce tome ne déroge pas à la règle, et on se régale toujours autant!
Cela commence de manière assez légère avec un Legoshi plus gêné que jamais qui va faire la connaissance des parents de Haru, bien malgré lui et bien malgré elle également...mais derrière cette rencontre d'un ado qui rencontre les parents de son amour (ce qu'on a tous vécu à un moment ou à un autre), il y a aussi et surtout une réflexion sur la différence! Si ici c'est présenté sous la forme d'un amour inter-espèces, cela renvoie aux différences qu'on peut connaître dans nos sociétés (religions, couleurs de peaux, handicaps...) ce qui ne devrait pas être perçu comme une différence!
Un bien joli message pour commencer le tome avec un Legoshi qui se jette à l'eau face au père de Haru, qui malgré ses craintes va se montrer ouvert et tolérant...
Et si finalement cet amour pouvait se concrétiser grâce à Yahya? En effet ce dernier demande de l'aide à Legoshi en échange d'effacer son casier qui lui interdit un mariage inter-espèces...
Pour cela il doit l'aider à traquer le criminel hybride, mi gazelle, mi léopard...ce qui va fasciner Legoshi, lui même issu d'un amour interdit avec un grand père Varan!
Notre jeune loup va alors découvrir un monde interdit, aussi malsain que fascinant mais se montrer, à la surprise de Yahya, étonnamment détaché de tout ceci...et c'est alors que la confrontation a lieu: Yahya démontre son talent et en impose encore un peu plus tant celui ci déborde de charisme, mais ce qui va surtout marquer les esprits c'est l’intérêt que porte Legoshi à celui qu'il considère un peu comme un égal...
Là dessus on va retrouver Louis qui semble avoir bien du mal à revenir à son ancienne vie, totalement marqué par son passage dans le marché noir et en tant que leader du gang des lions...lions qu'il va retrouver aussitôt mais qui ont bien changé! L'auteur trouvant ainsi le moyen de mêler Louis à l'affaire en cours qui nous intéresse...et si au final Yahya préférait Louis en tant que successeur et non pas Legoshi?
Enfin on va revenir sur la mère de notre héros, et cette étrange métissage qui le défini et qui au final le rapproche bien plus de Melon qu'il ne le voudrait!
Un volume en tout point fascinant qui nous réserve bien des surprises et moments chocs!
Chronique 1 :
Si les relations hybrides entre carnivore et herbivore se font une place toujours plus importante dans la société, elles ne sont pas encore reconnues comme des relations ordinaires. Aussi, quel choc pour le père de Haru de voir que sa fille ramène un loup gris à la maison !
Plus que jamais, Legoshi doit faire face au regard de la société sur ce métissage, et pas seulement dans sa vie intime. Car quand le criminel Melon intéresse les autorités, le loup va se retrouver indirectement mêler à cette affaire.
L'idée centrale de la seconde partie de Beastars, celle de la diversité des espèces et des relations entre carnivore et herbivore, prend de plus en plus de place au sein du récit, et ce quinzième volume confirme une nouvelle fois l'excellente direction prise par Paru Itagaki. Car si l'opus aborde différents points de vue et des enjeux variés, chaque séquence vise la même optique : Aborder les relations hybrides dans cet univers d'animaux anthropomorphes.
L'aventure de Legoshi prend alors un tournant nouveau, aussi bien dans son expérience sentimentale que dans ses rapports avec Yahya, le grand Beastar qui cherche un allié pour mettre le grappin sur Melon, le dangereux criminel mi-gazelle mi-léopard. La mangaka avait donc habilement posé ces pions en vue d'aborder cette association pleine de sens en terme d'écriture de l'intrigue et des personnages. Une aisance scénaristique qui ne fera que se renforcer au fil des pages, tant chacun des points converge vers un seul et même noyau. On pourrait parfois penser à de micro facilités d'écriture pour permettre à l'artiste de rassembler ces éléments, chose dont on fait fi sans aucun problème tant ce qui nous est narré est riche et convaincant.
Alors, à travers les chemins parallèles et croisés de personnages dont Legoshi, c'est toute la société animalière qui profite d'un passionnant focus. Les spécificités de races présentent un impact insoupçonné, menant à des déviances ou à des envies de rapports marginaux. L'idée n'est autre qu'une volonté de normaliser tous les rapports au nom de la liberté individuelle, et elle est montrée avec suffisamment de diversités pour narrer bien des points de vue. Il serait même peu dire qu'une grosse partie des personnages phares de tout Beastars a droit à son petit mot sur le sujet, au sein d'une intrigue jamais dénuée d'intensité, et qui sait fixer des enjeux moraux et sociétaux de manière habile. Et ce dans des ambiances parfois sombres et aguicheuses, si bien qu'on n'oublierait presque que la série fut prépubliée dans une revue adolescente. Le propos est mature et plein de finesse, de la part d'une autrice qui croque son univers à pleines dents et habilement.
Nous avons alors occulté bien des événements de cet opus, et à juste titre : Le tout est souvent intense, l'intrigue en elle-même méritant d'être découverte sans connaissances préalables. Car jouant avec son scénario mais aussi ses idées et ses personnages, Paru Itagaki offre une direction délicieuse et captivante, avec même quelques élans de mélancolie bien sentis. Après quinze opus, Beastars reste toujours un récit trépidant et rondement mené.