Be x Boy Magazine Vol.2 - Actualité manga

Be x Boy Magazine Vol.2 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 14 Octobre 2009


Et voilà enfin le deuxième volume du magazine de prépublication de Boy’s Love. On reprend tout, on présente tous les deuxièmes chapitres et en changeant l’ordre, on garde le même esprit. Très attendu de la part des lecteurs, le magazine attire toujours le regard par ses couleurs chaudes, moins criardes que le rose. On a, en plus, le plaisir de retrouver Tamiya et Tôno en couverture, les héros de la série Silent love. Bon, mais qu’en est il des suites de ces titres si inégaux, à la fois réussis et parfois peu prometteurs ?

My demon and me :
Dans cette suite de My demon and me, on retrouve ce qui nous avait chagriné au départ : le prétexte de la malédiction juste pour induire une histoire d’érotisme. Cependant, l’auteur avance doucement et élargit le champ de vision de son titre en plaçant Aki dans un quotidien habituel et plus léger, ce qui nous permet dans le même temps de faire la découverte de nouveaux personnages. Seulement, le mal qui le rattrape et sa jalousie envers Setsu ne sont, ici encore, que des éléments sans fondement d’un récit qui, loin de se prendre au sérieux, ne transcende absolument pas. Une suite dont on n’attendait pas grand-chose, et qui ne nous surprend pas le moins du monde.

Whispers :
Cette histoire là, par contre, avait su nous séduire par son graphisme élégant et la dureté du thème abordé. Cependant, la mangaka tourne cette histoire au comique ou bien à l’érotique, sans s’attarder plus avant sur le sérieux du premier chapitre. Renji a une personnalité vue et revue, un tempérament très passif et à la limite du pleurnichard bref, inutile. Dommage, le début de la lecture annonçait beaucoup de promesses, mais cette suite se borne à mettre en scène les ébats des deux héros sans s’appesantir sur leurs ressentis suite à cette tragédie, et ce coup du sort qui les as réunis quelques années plus tard. Les dessins sont, eux, toujours aussi réussis, mais l’histoire a perdu son charme de la première fois.

Lovely Teachers :
Une suite que l’on attendait avec impatience tant les réactions des professeurs étaient justifiées et réalistes ! Ici, Komori et Takigawa partent en pique nique avec leurs élèves, mais la préparation d’une telle excursion ne se fait pas sans que Komori se prenne la tête sur les intentions de Takigawa. Ses préjugés ressortent malgré sa volonté de ne pas le juger, et les pensées des deux protagonistes sont, encore une fois, très authentiques. La peur, mais en même temps le désir, la curiosité et la honte sont tout juste assez sous entendus, simplement mis en page et vraiment savoureux. Seul reproche : ces questions ne durent pas assez longtemps. Même si on se doute qu’une seule étape a été franchie et qu’il en reste bien d’autre. Vivement la suite de cette évolution entre deux professeurs aux élèves si adorables et attachants ! Des personnalités caractérielles, des profils bien mis en scène et un trait élégant, voilà un deuxième chapitre qui ne déçoit nullement vis-à-vis du premier !

Do you know my detective ?
Au lieu de nous parachuter, comme dans le premier tome, dans l’histoire des deux détectives, l’auteur prend cette fois ci le temps de se pencher sur le passé des deux jeunes hommes, notamment sur leur rencontre, puis leur vie à deux. On découvrira avec plaisir les tourments de Shigure, un peu simplistes et prévisibles mais rafraichissants. En parallèle, on ne voit ici aucune enquête vraiment sérieuse, aucun élément de l’histoire n’est réellement marquant, mais le tout est peut être plus sincère que le premier chapitre. Le contraste est par contre assez violent : on ne s’attendait pas à un tel revirement ! Toujours est-il que les graphismes deviennent élégants dans un univers plus doux, un contexte de confidences et d’émotions. Le mangaka (oui oui, LE) nous montre que lui aussi est capable de verser dans le sentimentalisme et d’oublier un peu l’action, qui lasse très rapidement.

Silent Love :
Après un premier chapitre adorable on en retrouve avec plaisir un deuxième qui l’est tout autant. Les réactions de Tôno sont hilarantes, surtout grâces aux annotations de l’auteur qui clarifie les sentiments intérieurs de son personnage central. Il est tellement agréable de ne pas voir le visage du « uke » déformé par la tristesse, l’angoisse, bref un faciès déformé par une exagération considérable de certaines émotions. Ce chapitre traite de la jalousie, et bien évidemment encore une fois du quiproquo. Le scénario est simple, les deux amoureux ne parviennent pas à communiquer et chacun d’eux pense que l’autre est attiré par cette fille, nouvelle dans l’établissement. Finalement, tout est bien qui finit bien et là encore, le récit pourrait s’arrêter à n’importe quel moment tant il y a peu de suivi, et tant la narration est légère. A la fois anodine et captivante, celle-ci met en avant des personnalités que l’on avait pas l’habitude de voir, et souligne l’importance de la communication dans une relation. Le tout est desservi par un style graphique toujours aussi doux et parfaitement adapté aux caractères des protagonistes. Encore une fois, très certainement le meilleur moment de la lecture de ce magazine !

Yebisu Celebrities :
Un second chapitre en tout point ressemblant au premier : inintéressant. Le scénario est là pour décorer, le harem de beaux gosses est un tantinet trop évident, et surtout la relation entre le patron et Haruka arrive bien trop rapidement. Après quelques cases de réflexion de la part du jeune homme, celui-ci décide que finalement ça lui plait bien … Euh, c’est moi où son coming out vient d’être salement expédié ? Bref, le lecteur regarde tout ça d’un œil plus que blasé. Mais le pire est à venir lors du premier rapport sexuel entre les deux héros (ben voyons, si rapidement !) : Haruka passe son temps à pleurnicher, on ne comprend pas trop pourquoi. Défiant tous les stéréotypes du uke, le jeune employé se ridiculise aux yeux des lecteurs, qui en viennent à souhaiter que ce titre ne dure pas trop longtemps. Ou alors à espérer un miracle pour redresser la narration si peu crédible, dénué du moindre intérêt.

Hey Sensei !
Ce titre continue lui aussi sur sa lancée : simple, agréable à la lecture sans être révolutionnaire, il nous présente la suite des amours d’un élève et de son professeur si timide. L’incompréhension qui règne entre eux et le décalage entre leurs décisions sont amusants, tout comme les non dits et les scènes de tendresse, pas encore très développées. Cependant, l’humour est totalement mis à part dans ce deuxième chapitre, qu’on aurait voulu plus léger de la part de la mangaka. L’auteur de « Tu es à croquer » s’est en effet imposée comme une spécialiste de l’humour facile, de la légèreté et de la dérision. Ici, tout semble trop sérieux malgré la rigidité d’un scénario, qui doit déjà encaisser son manque d’originalité.

Viewfinder :
On en vient enfin à la suite des aventures de Takaba dans son contexte plus ou moins mafieux, plus ou moins dangereux. Le titre, tant apprécié des fans, n’est pour l’instant qu’une banale histoire de fesses. En effet, si le premier chapitre pouvait se révéler un peu cru pour certains lecteurs, que dire du deuxième dans lequel notre héros se fait violer sauvagement pas moins de deux fois en quelques pages ! Avec toujours ce même air de rébellion dans les yeux, cette même sauvagerie et ce même désir d’échapper à ses poursuivants, bref une attitude qui se clone d'une fois sur l'autre. Une question s’impose alors : mais qu’est ce qu’il attend pour fuir très loin au lieu de se replonger volontairement à la suite d’Asami et de ses douteuses combines ? A croire que Takaba aime ça ! On ne comprend donc pas trop là où l’auteur veut en venir avec tant de sexe sans fondement. A part le dessin, esthétique, rien ne ressort de cette lecture. Absolument rien. En effet, Takaba participe à une soirée et récupère des documents qu’il n’aurait pas du toucher. Enlevé par la mafia chinoise, battu puis violé, pour être enfin sauvé par Asami, Takaba est sauf ! Heureusement qu’Asami était là … D’ailleurs, il faut croire que ça ne le dérange pas que ce soit disant « connard » veuille le nettoyer après le passage de son rival. Takaba, ou comment faire figure de nouvelle poupée gonflable gesticulante et excitante pour les chefs des mafias du coin. N’importe quoi … Il faudrait d’ailleurs que quelqu’un explique aux violeurs que les réactions normales du corps ne signifient pas que les « sujets » aiment ça. Il faut différencier le corps et l’esprit. Cependant, cela semble être trop dur à intégrer pour Ayano Yamane …

Welcome to the chemistry lab !
On finit ce deuxième exemplaire du magazine par une histoire qui passe assez inaperçue, s’il n’y avait pas Shiba, et son caractère à la fois curieux et prometteur. Que nous réserve donc ce sourire, si différent ce celui qu’il adresse à Kôsuke, cet air vicieux et manipulateur qu’il affiche à présent ? Quel est cet amour qui finalement ne ressemble en rien à l’idée que l’on s’en fait ? En parallèle, les naïves interrogations d’un adolescent en quête de réponses sont divertissantes, mais sans plus. Kôsuke se demande en effet ce qu’il en est de sa relation avec son professeur, de ce qu’ils font ensemble … Bref, une narration assez classique de ce côté-là. Il ne reste que l’espoir de voir Shiba nous surprendre et nous plaire. Parce que pour l’instant rien ne tient en haleine dans cet épisode, assez plat même si finement relevé par certains personnages secondaires.

En plus des explications fournies sur les séries, et la pub habituelle (qui n’est pas réservée au catalogue Asuka mais à l’ensemble des sorties de BL), on découvre certaines nouveautés intéressantes dans le format du magazine. Ses jeux, tests, courrier des lecteurs, articles et même horoscope donnent vie au recueil de chapitres. Apportant un dynamisme et une fraîcheur intéressants pour un prix plus que correct, on apprécie de plus en plus le concept du magazine, même si le choix des titres n’est pas toujours judicieux, bien qu’il permette de se faire une idée assez large du marché du BL, dans sa globalité (en enlevant les perles du genre). Une bonne lecture, largement rentabilisée et surtout très agréable ! Il suffit de savoir sauter d’un chapitre à l’autre et de patienter jusqu’au prochain numéro.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs