Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 12 Octobre 2011
Batman. Voici un nom que vous avez déjà entendu, même si vous n'avez jamais ouvert un comic-book. Pour la première fois DC comics a autorisé un mangaka à réaliser une histoire sur le célèbre super héros de Gotham. Et c'est Kia Asamiya, connu principalement pour Silent Möbius, qui s'est chargé du scénario et du dessin.
Yagi est une jeune journaliste japonaise. Elle s'envole pour Gotham City avec son équipe afin de réaliser son premier reportage. Et pour son baptême de journaliste, elle se place pour objectif d'obtenir une interview de Batman, rien que ça ! Dès son arrivée à Gotham, la jeune Yagi se retrouve nez à nez avec Pile ou Face. C'est alors que Batman surgit pour la sauver. Une fois entre les mains de la police, Pile ou Face se momifie et meurt. Batman se rend alors compte que le vrai Pile ou Face est toujours dans sa cellule à l'asile d'Arkham. Les jours passent et les ersatz de supers vilains défilent. Qui sont-ils ? Sont-ils liés à cette mystérieuse drogue nommée «Otaku» ? Qui tire les ficelles dans cette affaire ? Ce sont à ces questions que va essayer de répondre Batman.
Autant être honnête, nous sommes loin de suivre la meilleure aventure de Batman. En effet, le scénario de Kia Asamiya manque cruellement de développement. L'auteur va trop vite et ne prend pas le soin de s'attarder sur les supers vilains qu'il dessine. Sans compter que certains choix manquent de pertinence, comme celui d'insérer la drogue au récit. En plus de ne pas servir à grand chose si ce n'est de faciliter l'histoire, le thème de la drogue est très mal amené. Chacun de leur côté, Batman et le commissaire Gordon se questionnent sur une drogue qui n'a jusque là rien à voir avec l'histoire, et, dans la foulée, le Joker menace de droguer tout Gotham City. C'est bien trop facile et maladroit pour être crédible, mais il faut avouer que c'est à l'image de ce premier tome.
Concernant les dialogues, l'auteur opte pour un ton typique des polars américains. L'effet est complètement raté. Ces phrases répétées, cette intonation sombre,... tout sonne faux. Cela en est même ridicule par moment.
Mais fort heureusement, tout n'est pas à jeter dans ce premier opus. Le scénario à base de faux clones suffit à tenir en haleine le lecteur. Certains personnages sont mystérieux et on a envie de les découvrir en profondeur.
Le trait de Kia Asamiya est à l'image de la narration: maladroit. Sans aller jusqu'à dire que c'est moche, il faut bien avouer que le graphisme est vraiment moyen. Les personnages emblématiques de la licence tels que Bruce Wayne, Pile ou Face ou le Joker manquent cruellement de charme. On se retrouve face à de grosses brutes basiques. Mais c'est loin d'être le plus gênant dans ce manga. Le plus gros problème est que les scènes d'action sont incompréhensibles. Heureusement elles sont plutôt courtes en général, mais quand Kia Asamiya s'attarde dessus, ça devient trop confus et même illisible. Notons cependant que le grand format du livre les rend plus digestes.
Batman – L'enfant des rêves n'est pas l'histoire la plus passionnante du super héros tant le premier tome est bourré de défauts. Néanmoins, Kia Asamiya parvient à nous intriguer suffisamment pour nous donner envie de lire le second volume. Nous ne pouvons qu'espérer que le mangaka conclue son œuvre de manière satisfaisante afin de lui redonner de l'intérêt.