Barakamon Vol.1 - Actualité manga
Barakamon Vol.1 - Manga

Barakamon Vol.1 : Critiques

Barakamon

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 26 Octobre 2012

Nouveau manga coup de coeur des éditions Ki-oon, Barakamon débarque en cette fin octobre en amenant dans ses bagages un nom encore inconnu en France : le mangaka Satsuki Yoshino, dont la carrière fut lancée en 2007 avec quelques oeuvres courtes. Avec sa couverture simple et claire arborant le sourire franc d'une gamine et un logo "calligraphique" vraiment bien conçu, l'oeuvre attire l'oeil et entend bien réchauffer les coeurs en plein automne. Pari réussi ?

Saishû Handa est un jeune calligraphe prometteur... ou l'était, jusqu'à ce jour maudit où, incapable d'encaisser les critiques faites par un conservateur de musée, il le frappe violemment. Mis au ban par ses pairs, le jeune homme est contraint à l'exil par son propre père, qui souhaite lui ouvrir les yeux sur sa propre arrogance et son manque de respect envers les autres en le confrontant à un mode de vie bien différent de celui qu'il avait jusqu'à présent. Ainsi, le prétentieux et trop strict calligraphe est envoyé dans l'archipel de Gotô, dans la préfecture de Nagasaki, et plus précisément sur une petite île où il va rapidement faire la connaissance des villageois, et ce un peu contre son gré : alors qu'il pensait pouvoir peaufiner son art dans la tranquillité en attendant de pouvoir faire son retour, il est sans-cesse dérangé par des habitants à la mentalité bien différente de ce que l'on voit en ville...

Barakamon met vite dans l'ambiance : en quelques pages, le caractère prétentieux et peu altruiste de Seishû est présenté, de même que son erreur. Dès lors, le récit est lancé, le ton vite donné, et ce dès l'arrivée du jeune homme sur l'île, où il devra prendre un taxi local pour le moins très particulier... ! On le devine rapidement : Seishû n'est pas au bout de ses surprises dans ce cadre totalement rural, et cela se confirme très vite avec l'arrivée chez lui de Naru, une gamine de cinq ans un brin encombrante et très, très sans-gêne, qui va lui en faire voir de toutes les couleurs. Véritable pile électrique, la fillette irrite Seishû tandis qu'elle charme le lecteur de par sa grande vivacité, son côté très casse-cou, sa bonne humeur permanente et son envie de s'amuser de tout... La comparaison avec Yotsuba&!, le manga de Kiyohiko Azuma, n'est pas loin, à ceci près que Naru s'exprime tout de même beaucoup mieux que Yotsuba !
Si le premier chapitre, pendant 60 pages, se centre surtout sur cette gamine parfaite pour bien poser l'ambiance de bonne humeur, la suite voit évidemment apparaître, les uns après les autres, d'autres habitants tout aussi vivants et loufoques, et dont le naturel n'a d'égale que la joie de vivre. Du grand-père de Naru aussi sans-gêne qu'elle à Hina, la meilleure amie très timide et pleurnicharde de la fillette, en passant par l'instituteur un peu laxiste ou Kenta, gamin plus maladroit que méchant dans sa volonté d'attirer l'attention de Naru, Barakamon s'enrichit très vite de protagonistes hauts en couleurs, qui ont entre eux des interactions très vivantes et qui n'ont pas fini de semer la zizanie dans le quotidien jusque là bien huilé, trop bien huilé, de Seishû.

C'est donc dans ce cadre totalement chamboulé que devra désormais évoluer Seishû. Au fil des pages et des apparitions des habitants, le jeune homme découvre petit à petit un mode de vie très différent du sien, où tout le monde se connaît, où chacun se rend tout naturellement des services, où des traditions sympathiques et conviviales comme la fête du mochi perdurent... L'ambiance villageoise est bien là, bien rendue par un auteur que l'on sent amoureux de sa propre région natale, et loin de l'anonymat de la ville, Seishû risque fort d'évoluer et d'apprendre à briser son mode de vie monotone pour mieux profiter des petits riens pouvant rendre la vie plus belle, au contact d'habitants qui n'ont pas fini de l'irriter ou de le toucher.
"C'est parce qu'il n'y a rien qu'on peut s'amuser de tout !", un joli slogan reflétant à merveille l'ambiance de la série !

Visuellement, le trait de Satsuki Yoshino, bien estampillé Square Enix sur certains points (surtout les belles gueules de Seishû) et beaucoup plus personnel sur d'autres, n'est pas exempt de petits défauts, à commencer pas des problèmes de proportion assez réguliers, mais l'essentiel n'est pas là : la simplicité du trait permet de mettre en avant de nombreuses bonnes bouilles très communicatives chez les personnages, des mimiques amusantes, ainsi que quelques petits passages en SD très funs et que l'auteur n'utilise heureusement pas à tout va. L'ensemble est très communicatif, régulièrement volontairement caricatural, un peu à la manière de ce que font des auteurs comme Kiyohiko Azuma ou Shinobu Ohtaka. Côté décors, le cadre villageois et les vues sur la mer restent assez simples, mais non dénués de charme. L'ensemble participe bien à l'ambiance.

Véritable bouffée d'air frais, ce premier tome de Barakamon, immersif et attachant, accomplit bien son objectif, et c'est avec plaisir que l'on replongera sur cette petite île dans les volumes suivants, histoire de suivre les évolutions de Seishû, de ne pas oublier ces petits riens qui peuvent rendre la vie plus joyeuse... et de s'amuser, tout simplement.

L'édition de Ki-oon est impeccable : l'impression est bonne et la traduction, vivante et naturelle, s'applique bien à faire ressortir le parler de chaque personnage, qu'il soit sobre, tranquille, "djeunz" ou plus axé patois.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs