Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 30 Mars 2022
Sur les ruines du village qui l'avait accueilli quand il était petit, Gonza a fini de se remémorer ses souvenirs d'enfance, ceux-ci ayant dès lors expliqué pourquoi il voue une telle haine au Premier Ministre. Le père de Ban, au fil des années, a pu venger les habitants et faire honneur à Masayo en ayant liquidé, les uns après les autres, les membres de l'unité d'assassins qui se cachaient derrières les masques des sept divinités. Mais il lui reste toujours son ultime cible: l'inaccessible patriarche Hasuga lui-même ! Et pour l'abattre, le colosse est prêt à tout, y compris à se jeter vers une mort certaine. Ainsi compte-t-il profiter de la venue du Premier Ministre lors de la fête du Setsubun de Boso pour le liquider devant tout le monde, ce qui le vouera forcément à lui-même se faire abattre derrière. Mais entre un mouchard qui vend la mèche, les fils Hasuga qui sont visiblement décidés à s'en prendre à lui pour protéger leur ordure de père, et surtout la présence à ses côtés de Ban, Gonza risque de voir son semblant de plan quelque peu contrarié...
Le flashback sur la jeunesse de Ban et sur les agissements de son père se poursuit donc ici sur encore la totalité du volume, et n'est d'ailleurs toujours pas fini à l'issue du présent opus, si bien que l'on se demande comment les auteurs pourront boucler leur récit sans se précipiter dans le quatrième et dernier volume, tant il reste de chose à aborder, surtout dans le présent. Mais dans l'immédiat, ce tome 3 de Ban le bouseux fait plutôt bien son office, en dévoilant avec suffisamment de détails et de tension le parcours des personnages dans ce passé, parcours ayant ensuite forcément conditionné leur présent, en particulier le désir du Ban adulte d'en faire voir de toutes les couleurs à Mashio.
Ici, à l'approche de la fête du Setsubun qui s'annonce comme un point culminant de ce long retour en arrière, Nagahisa Tsukawaki et Yoshimi Nanjoh bougent donc soigneusement leurs pions, en ayant surtout pour mérite de ne pas s'intéresser uniquement aux cas de Gonza et de Ban. Bien sûr, tous deux restent toujours au coeur de l'intrigue: on comprend mieux la quête vengeresse de Gonza, on suit avec un certain intérêt les efforts de Ban pour apprendre à survivre seul (avec, à la clé, quelques-uns de ces moments too much dont les mangakas ont le secret, notamment la confrontation avec le sanglier géant et la fuite du gosse en voiture face aux racailles venues le kidnapper)... mais ce que l'on retient le plus, c'est, en filigranes, ces instants où le rustre paternel, malgré sa violence et malgré tout ce qu'il peut dire, montre de l'inquiétude voire de l'affection pour son enfant, quand bien même il essaie de se retenir, sans doute parce qu'il sait qu'il doit se détacher de lui s'il veut mener à bien sa "mission-suicide". Mais au-delà de ce duo père-fils, les auteurs n'oublient pas les autres personnages comme Muntjac dont on voit le parcours en filigranes, le tueur à gages Tsuru et sa relation à part avec son ennemi de toujours Gonza, et surtout la famille Hasuga. Et sur ce dernier point, c'est évidemment Mashio qui intrigue le plus, non seulement car on apprend encore deux-trois petites choses sur lui (notamment sur sa diablesse de mère), mais aussi parce qu'il apparaît toujours plus inquiétant et abject, en n'hésitant jamais à sacrifier des innocents pour le bien de ses sombres desseins, desseins où il semble même prêt à envoyer son père et son frère à une mort certaine...
Affaire à suivre dans le quatrième et dernier volume, donc ! En attendant de voir si les auteurs sauront maîtriser leur final en un seul petit volume, on a droit ici à un avant-dernier tome plutôt intéressant et assez bien mené.
Le flashback sur la jeunesse de Ban et sur les agissements de son père se poursuit donc ici sur encore la totalité du volume, et n'est d'ailleurs toujours pas fini à l'issue du présent opus, si bien que l'on se demande comment les auteurs pourront boucler leur récit sans se précipiter dans le quatrième et dernier volume, tant il reste de chose à aborder, surtout dans le présent. Mais dans l'immédiat, ce tome 3 de Ban le bouseux fait plutôt bien son office, en dévoilant avec suffisamment de détails et de tension le parcours des personnages dans ce passé, parcours ayant ensuite forcément conditionné leur présent, en particulier le désir du Ban adulte d'en faire voir de toutes les couleurs à Mashio.
Ici, à l'approche de la fête du Setsubun qui s'annonce comme un point culminant de ce long retour en arrière, Nagahisa Tsukawaki et Yoshimi Nanjoh bougent donc soigneusement leurs pions, en ayant surtout pour mérite de ne pas s'intéresser uniquement aux cas de Gonza et de Ban. Bien sûr, tous deux restent toujours au coeur de l'intrigue: on comprend mieux la quête vengeresse de Gonza, on suit avec un certain intérêt les efforts de Ban pour apprendre à survivre seul (avec, à la clé, quelques-uns de ces moments too much dont les mangakas ont le secret, notamment la confrontation avec le sanglier géant et la fuite du gosse en voiture face aux racailles venues le kidnapper)... mais ce que l'on retient le plus, c'est, en filigranes, ces instants où le rustre paternel, malgré sa violence et malgré tout ce qu'il peut dire, montre de l'inquiétude voire de l'affection pour son enfant, quand bien même il essaie de se retenir, sans doute parce qu'il sait qu'il doit se détacher de lui s'il veut mener à bien sa "mission-suicide". Mais au-delà de ce duo père-fils, les auteurs n'oublient pas les autres personnages comme Muntjac dont on voit le parcours en filigranes, le tueur à gages Tsuru et sa relation à part avec son ennemi de toujours Gonza, et surtout la famille Hasuga. Et sur ce dernier point, c'est évidemment Mashio qui intrigue le plus, non seulement car on apprend encore deux-trois petites choses sur lui (notamment sur sa diablesse de mère), mais aussi parce qu'il apparaît toujours plus inquiétant et abject, en n'hésitant jamais à sacrifier des innocents pour le bien de ses sombres desseins, desseins où il semble même prêt à envoyer son père et son frère à une mort certaine...
Affaire à suivre dans le quatrième et dernier volume, donc ! En attendant de voir si les auteurs sauront maîtriser leur final en un seul petit volume, on a droit ici à un avant-dernier tome plutôt intéressant et assez bien mené.