Bakemonogatari - Collector Vol.1 - Actualité manga
Bakemonogatari - Collector Vol.1 - Manga

Bakemonogatari - Collector Vol.1 : Critiques

Bakemonogatari

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 09 Mai 2019

Bakemonogatari, voici un nom qui résonne dans l'esprit de toute une importante niche de fans. A l'origine, il s'agit du premier volet de la saga Monogatari Series, une série de light novel écrite par le romancier NisiOisiN à partir de 2006 et ayant connu un succès fulgurant au Japon, si bien que toute une série de suites" a vu le jour: Nisemonogatari, Nekomonogatari, Koimonogatari, etc... Unique en son genre, cette vaste saga était réputée pour être très difficile à adapter, mais elle a finalement connu à partir de 2009 des adaptations animées pour chacune de ses parties, adaptations animées produites par le studio Shaft, réalisées par Akiyuki Shinbo, et ayant connu un très grand succès pour ses choix visuels et narratifs ambitieux et pertinents, contribuant dès lors à populariser la saga à l'international.

Et après le succès des animes, c'est donc en manga que la saga débarque enfin ! Lancée au Japon en 2018 dans le Shônen Magazine des éditions Kôdansha, le manga Bakemonogatari (premier volet de la saga, inutile de dire que plus tard on espère que les autres volets de Monogatari Series seront aussi adaptés) a été confié à un nom bien connu: Oh! Great, à qui l'on doit des succès tels que Enfers et Paradis ou Air Gear. Cette version manga arrive en ce printemps en France chez Pika Edition, et en grandes pompes: en plus d'avoir droit pour son premier tome à une édition collector sur laquelle nous reviendront plus bas, ce manga débarque quasiment en même temps que son format d'origine, le light novel, qui paraîtra chez l'éditeur la semaine prochaine.

A la base, le pitch de Bakemonogatari est on ne peut plus simple, et se présente avant tout comme une sorte de suite de récits centrés sur différentes jeunes filles qu'est amené à croiser Koyomi Araragi, un lycéen plutôt ordinaire si l'on excepte un étonnant secret: il y a quelque temps, il a été mordu par une vampire, devenant alors lui aussi vampire. Ayant pu être guéri grâce à un étrange "exorciste" du nom de Meme Oshino, il a quand même conservé une semi-immortalité ainsi que quelques capacités surnaturelles. Ces dons, ce jeune garçon un peu pervers, puceau et nul en cours va les mettre au service des filles de son entourage, qui bien souvent sont elles-mêmes prises dans des problèmes inattendus, en étant possédée par des esprits animaliers témoignant de leurs plus profondes douleurs psychologiques.

Ce premier volume entame le premier cas, celui de Hitagi Senjôgahara, jeune fille aussi ravissante qu'inexistante en cours. Souvent absente pour, apparemment, des raisons de santé, c'est comme si bien souvent elle n'avait aucune présence quand elle est là. En la rattrapant alors qu'elle chute dans un escalier du lycée, Koyomi est amené à découvrir l'un des plus invraisemblables secrets de cette demoiselle: elle ne pèse quasiment rien, est aussi légère qu'une plume. Quelques menacés sanglantes de Hitagi plus tard, Koyomi finit par l'aider à sa manière, en l'accompagnant jusque chez Meme... Que cache la jeune fille ? Quel esprit animalier chimérique la possède, et pourquoi ?

En attendant de découvrir le roman dans quelques jours, on sait à travers son anime que Bakemonogatari est une oeuvre qui joue beaucoup sur une narration complexe, ainsi que sur un rythme lent où la part belle est surtout laissée à l'ambiance globale et aux personnalités souvent un peu excentriques des personnages. Là où l'anime offrait d'excellentes idées rythmées pour retranscrire la narration foisonnante, Oh! Great, lui, prend une voie plus simple voire simpliste sur le papier, une voie peut-être un peu moins marquante ou audacieuse, qui se traduit dans un premier temps par de possibles difficultés à bien entrer dans l'univers si l'on y est néophyte. Par conséquent, cette adaptation manga n'est pas forcément le meilleur moyen de s'initier à la saga Monogatari si vous n'y connaissez encore rien: préférez l'anime pour débuter, ou, sans doute encore mieux, le roman.

Après ces débuts un peu délicats, il est toutefois assez facile de se prendre au récit, le mangaka ayant à coeur de rester fidèle au déroulement de l'oeuvre et à son atmosphère si unique. Si l'on compare à l'anime, il y a bien quelques différences parfois dans le déroulement des choses (surtout au tout début), mais concrètement le mangaka ne prend pas de risques et exerce tout son talent pour retranscrire les choses, essentiellement sur le plan visuel, où il montre à quelques reprises quelques très bonnes idées d'angles de vue, avec parfois une légère excentricité sans doute héritée de ses précédentes séries comme Biorg Trinity. Il y a encore quelques inégalités dans les designs mais l'ensemble se pose bien et gagne peu à peu en constance. Et côté décors, l'auteur est généralement très appliqué avec des fonds urbains réussis (souvent à base de contrastes noir/blanc assez photographiques) et suffisamment de détails (y compris pour le costume d'exorciste de Meme ou pour ses ustensiles). La créature chimérique possédant Hitagi est toute aussi soignée.

Et justement, parlons un peu plus de cette créature chimérique, car elle représente la principale originalité de Bakemonogatari: le fait que les filles croisées par Koyomi soient possédées par des esprits animaliers qui ont beaucoup de choses à dire sur elles. Car tout ceci n'est pas gratuit: si les demoiselles se sont retrouvées possédées, c'est toujours pour une raison profonde, que l'animal en question et ses facultés (ici, le fait d'avoir d'alléger le corps de Hitagi) symbolise. Ainsi, à travers le cas de Hitagi, les auteurs dévoileront des traumatismes assez profonds, des secrets la hantant...

Signalons également qu'Oh! Great s'applique à suivre un assez bon rythme: arrivé au bout du tome 1, le mangaka a déjà couvert l'essentiel du cas Hitagi. D'un côté, cela permis au récit de ne pas trop traîner. De l'autre, ça donne par moment l'impression que ça va légèrement trop vite et qu'il y a quelques raccourcis dans la narration.

En somme, on sent que le mangaka, qui a sans doute besoin d'un petit temps d'adaptation pour cette oeuvre si atypique, tâtonne encore un peu. mais cette adaptation manga, fidèle et assez bien dessinée, dévoile déjà beaucoup de bonnes choses qui ne feront sûrement que s'accentuer sur la longueur. Seule condition requise: adhérer, de base, au concept et au style de la saga Monogatari.

Du côté de l'édition, on a un travail assez soigné, avec notamment 4 premières pages en couleur sur papier standard, une qualité d'impression correcte, une jaquette bénéficiant d'un vernis sélectif,et une traduction soignée de Yohan Leclerc. Le principal petit reproche viendra du papier, un peu trop crème et transparent.

En ce qui concerne l'édition collector, pour 10,50€ on a droit à une jaquette réversible inédite dont l'illustration est très jolie et bénéficie elle aussi d'un beau vernis sélectif, ainsi qu'à un ex libris en noir et blanc et à 20 cartes postales. Contenues dans un petit flyer qui fait un peu cheap, ces dernières reprennent des illustrations couleur, des planches couleur et des planches noir et blanc du manga, ainsi que 3 illustrations conçues par d'autres mangakas, à savoir Hiro Mashima (Fairy Tail, Rave, Edens Zero...), Atsushi Ohkubo (Soul Eater, Fire Force) et Yosuke Kaneda (Romio vs Juliet). Imprimé sur un papier un peu fin, l'ensemble se veut tout de même suffisamment qualitatif concernant l'impression, et assez éclectique. Ce ne sont pas les bonus les plus dingues qui soient, surtout pour 3,30€ de plus par rapport à l'édition standard, mais nul doute qu'il y aura de quoi satisfaire les fans de Bakemonogatari.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs