Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 15 Mars 2024
Un tome qui s'ouvre sur une histoire bonus, c'est plutôt peu commun, et c'est pourtant ce qui nous attend ici ! D'ailleurs, il y en aura un autre un petit peu plus loin (on ne compte pas le troisième bonus en fin de volume, qui ne dure que deux pages). Et entre Usaida qui imagine son entourage changer de genre puis une virée à la piscine, on reste sur des bonus qui donnent encore une bonne idée de ce à quoi va, comme d'habitude dans la série, ressembler ce tome: une succession de moments assez légers et mignons, mais toujours auto-conclusifs et n'allant jamais chercher bien loin les idées.
Sont donc au programme de cet opus: Ryuichi et Kotaro qui sont invités par Madame Kamitani à passer les vacances dans sa campagne natale avec Hayato et Taka, l'imminence d'un orage suscitant bien des petits événements au sein de la crèche, Nekota qui déboule à la crèche en pleurant parce qu'Inui aurait apparemment une copine (comme si c'était vraiment possible ! ), un petit jeu où il faut essayer de reconnaître les jumeaux Kazuma et Takuma sur des photos où ils étaient tout bébés, et Kirin qui invite les Kashima à venir chez elle même si son père n'est pas au courant.
Le problème est toujours le même dans Baby-sitters, et cela depuis de nombreux volumes désormais: les chapitres toujours auto-conclusifs font que Hari Tokeino ne va jamais loin dans ses idées et n'apporte aucune évolution particulière au fil du temps. A force, cela a fini par devenir beaucoup trop routinier, et voici donc un long moment que l'on suit la série sans plus en attendre grand chose, juste par habitude. Pourtant, l'oeuvre n'est jamais déplaisante à parcourir: retrouver l'atmosphère un petit peu guimauve, les bonnes bouilles chibi des gosses et leurs réactions souvent typiquement enfantines peut encore plaire et laisser un peu gaga. Et puis surtout, dans ce volume-ci, il y a tout de même l'esquisse de nouveaux petits éléments assez sympathique, même si la mangaka n'en fait pas grand chose: l'accent sur le père de Kirin qui regrette de ne pas être plus présent pour sa fille (et qui, du coup, ne peut que remercier Ryuichi et les autres de si bien s'occuper d'elle), le regard que Nekota porte sur Inui, la découverte de la petite soeur de ce dernier, et la petite immersion dans la campagne natale des Kamitani avec la découverte truculente de leurs grands-parents et de leur arrière-grand-mère, avec ce qu'il faut de patois local (inspiré du ch'timi pour la traduction française, ce qui change un peu et fait plutôt plaisir au nordiste que je suis).
A l'arrivée, il y a encore et toujours, dans Baby-sitters, une ambiance mimi et quelques chouettes petits moments qui sauvent un peu une série devenue beaucoup trop routinière et où l'autrice ne se foule jamais beaucoup. Le fait que l'oeuvre ait désormais une parution plutôt lente aussi bien au Japon qu'en France contribue peut-être aussi à éviter l'indigestion.