Babel Vol.3 : Critiques

Olsen a vu apparaître devant lui un mystérieux individu qui semble savoir des choses sur le palimpseste. Après un affrontement, notre héros tente de lui extirper de plus amples informations, en vain: restant très nébuleux dans ces paroles, l'individu finit par s'évanouir, avant que ce qui s'apparente à une milice ne vienne le récupérer. Dans le même temps, un étrange tremblement de terre a frappé Bibliotheca, les rayonnages sont sens dessus dessous, et les interférences se font de plus en plus persistantes. Tout ceci laisse Olsen dans le flou: Pourquoi les motifs du Palimpseste se superposent désormais à la réalité ? Celui-ci risque-t-il de coloniser le monde réel ? Et comment le virtuel peut-il se mêler ainsi au réel ?

Dans ce troisième volume, on retrouve alors un Olsen qui a plus que jamais conscience de l'urgence de la situation, et qui est alors bien décidé à approfondir ses recherches, toutes les pistes le menant vers Guy et l'Eglise d'Asfar. Pour essayer de découvrir ce qu'on lui cache et de comprendre ce qu'est le palimpseste, il n'y a alors pas d'autre choix pour lui que de se confronter aux religieux, et c'est là que se situent les éléments les plus importants du tome.

En effet, dès lors qu'Olsen arrive auprès des hommes d'église, l'heure est venue pour ces derniers de révéler certaines choses à demi-mot, et pour notre héros de progresser dans sa quête. Des éléments de réponse plus concrets se dessinent enfin, et le moins que l'on puisse dire est que Narumi Shigematsu va très loin dans ses idées, en portant ses réflexions sur des choses dépassant le simple cadre des livres: il sera notamment question des langues (l'occasion de mieux justifier le titre de la série, qui prend enfin tout son sens), de la création, et même de l'univers, dans un récit demandant toute l'attention du lectorat tant il est exigeant.

Et derrière ces grands sujets, la mangaka n'oublie pas, bien sûr, le cas plus personnel d'Olsen: ce qui est arrivé à son père, ce qu'il détient en lui comme s'il était une sorte d'élu, le rôle que veulent lui donner les hommes d'église, Mirabilis et bien d'autres gens tout en prenant soin de lui cacher encore certaines choses, les décisions qu'il est amené à prendre...

Ajoutons à ça les nombreuses idées graphiques parfois virevoltantes de l'autrice, et on obtient un troisième volume riche, demandant certes une grande concentration pour bien cerner le propos, mais se révélant assez addictif, tant on sent la volonté de Narumi Shigematsu de pousser assez loin son histoire.