Babel Vol.2 - Manga

Babel Vol.2 : Critiques

Babel

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 30 Janvier 2024

Dans la salle de restauration de Bibliotheca où il se trouvait avec Lipp, alors qu'il consultait Atlas, Olsen a été victime d'un incident insondable. Quand il se réveille, tout ceci semble n'avoir été qu'un mauvais rêve... et pourtant, le jeune homme en ressort avec des interrogations plus fortes que jamais. L'énigme du Palimpseste, se virus se manifestant dans les précieux documents numériques, est toujours totale. Les images fugitives qu'il a vues lors de l'incident d'Atlas le troublent au plus haut point, car il a le sentiment d'y avoir vu ou entendu quelque chose d'important sans vraiment s'en souvenir de façon nette. Son corps laisse apparaître des motifs du Palimpseste, alors que normalement ils n'apparaissent que dans l'espace virtuel de Bibliotheca. Quant à Lipp, non seulement il est remis sur pied et ne se souvient pas de l'incident, comme si rien ne s'était passé, mais en plus il ne voit pas les motifs sur le corps d'Olsen, ce qui fait comprendre à notre héros qu'il est le seul à qui ces éléments sur son propre corps apparaissent...

Les mystères s'épaississent alors dès le début de ce deuxième volume, en poussant forcément Olsen à vouloir enquêter de plus belle pour cerner ce qui se passe, pour essayer de comprendre ce qu'est le Palimpseste, voire peut-être pour dénicher des pistes concernant ce qui est arrivé à son père treize années auparavant. Mais ses investigations s'annoncent semées d'embûches: il a parfois l'impression que quelqu'un le devance dans ce qu'il veut faire, l'accès à Atlas est désormais limité par les hommes d'église comme si ces derniers voulaient cacher quelque chose... et bientôt, de nouveaux événements étranges surgissent, entre les apparitions d'une énigmatique silhouette insaisissable qui lui tourne autour, et des visions troublantes notamment sur son enfance et son père. Et même si, de ce côté-là, Narumi Shigematsu ne livre pas de révélations très concrètes, elle entretient à merveille notre envie d'en découvrir plus, notamment en jouant plusieurs fois sur un certain flou entre le réalité et les rêves, les illusions, le virtuel, en s'appuyant sur quelques moments de pure virtuosité graphique où elle laisse son trait et son découpage s'emballer, onduler, échapper à tout cadrage académique pour imprégner nos rétines.

Pour essayer d'en apprendre un peu plus, il faut alors se pencher du côté de certains personnages observant de toujours plus près Olsen et s'intéressant scrupuleusement à son cas, car désormais tout leur laisse penser que le jeune homme est la clé qui manque à leurs plans. Il reste à savoir précisément pourquoi, mais la curiosité est bel et bien piquée à vif, entre les hommes d'église voyant en lui l'élément manquant pour accéder au mystérieux Livre des Prédictions, et l'inquiétant Docteur Mirabilis qui s'active de son côté.

Alors, quel rôle ces gens veulent-ils exactement attribuer à Olsen, coincé entre leurs desseins secrets et sa propre volonté d'en découvrir plus ? Il faudra attendre la suite pour le savoir, mais une chose est sûre: en s'appuyant bien sur son dessin vif et parfois virevoltant et sur son univers intrigant, Narumi Shigematsu continue de piquer à vif notre intérêt au fil de cet épais volume d'environ 280 pages. Et en cerise sur le gâteau, une nouvelle postface écrite par un très grand nom est au rendez-vous: après Kenji Kamiyama dans le tome 1, c'est nulle autre que l'immense Moto Hagio qui prend ici la plume pour livrer ses impressions sur l'oeuvre de Shigematsu. Quel plus grand honneur qu'une postface de celle qui a justement, quelques décennies auparavant, révolutionné le manga féminin ?


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs