Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 19 Décembre 2024
Parallèlement à sa décision de s'émanciper de l'emprise de son grand-père en claquant la porte de la demeure familiale, Rui fait de son mieux en tant que nouveau membre de Jiang, le groupe dont faisait partie son défunt frère Yugo. Mais alors qu'il tente de se libérer de sa famille, c'est une autre "chaîne" qui semble le maintenir de plus en plus: celle du fantôme de Beethoven, qui certes ne cesse pas de le guide pour l'élaboration de sa symphonie, mais qui prend de plus en plus possession du corps du jeune garçon lors de moments musicaux cruciaux. Après avoir peiné à récupérer son corps sans trop savoir pourquoi, Rui s'effondre dans une ruelle, car le fantôme a pompé toutes ses forces. Il est alors recueilli par monsieur Mita, qui s'était déjà occupé de Yugo autrefois, et qui a possiblement pour lui un refuge où il pourrait jouer à fond sans gêner qui que ce soit...
Se poursuivant à un rythme soutenu, et non sans distiller quelques nouveaux petits éléments de background (notamment sur le passé du défunt Yugo auprès de Mita), le récit de Cocoro Hirai passe ici par plusieurs étapes avec plus ou moins de réussite, car même si le fond reste toujours très intéressant, et quand bien même certaines trouvailles graphiques intenses restent saisissantes lors des instants musicaux, il faut bien avouer qu'à force de vouloir vite avancer la mangaka précipite un peu ses différents axes. Du coup, malgré l'importance d'événements comme le désir de Rui de composer tout seul son oeuvre, sa peur de perdre encore le contrôle de son corps, son besoin d'en savoir plus sur son lien avec Beethoven, ou encore la découverte faite par Shiro, on peine un peu à s'intéresser pleinement à tous ces axes parfois trop survolés.
Le fond et la forme restent pourtant captivants dans l'ensemble, si bien que l'on ne décroche jamais, jusqu'à une dernière partie de tome mieux menée: même si l'idée de la rivalité avec le groupe Pez arrive très vite dans le récit là aussi, ce qui en découle est très prometteur dans le rapport conflictuel entre Rui et la dénommée Meina, alors que dans le fond tous deux se ressemblent beaucoup, via leur désir commun de ne plus étouffer celui/celle qu'ils sont réellement, lui en voulant s'émanciper de sa famille et de l'emprise du fantôme, et elle en souhaitant pouvoir jouer telle qu'elle est, loin de ce qu'elle est contrainte de renvoyer au public en tant que femme.
Malgré le rythme parfois un peu bâtard, les qualités de B-Side restent évidentes. On sent que Cocoro Hirai est passionnée par ce qu'elle raconte et qu'elle a à coeur de nous transmettre au mieux ses idées, ce qui se confirme encore dans ses pages bonus nous faisant un petit peu suivre les coulisses de la création de la série.