Awaken Vol.1 - Actualité manga
Awaken Vol.1 - Manga

Awaken Vol.1 : Critiques

Okitenemuru

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 15 Novembre 2016

Critique 3


Kanata est un lycéen plutôt normal, se montrant peu motivé pour les études et tuant le temps avec ses deux amis : Tokiji, un jeune garçon sérieux, et Shizuku, énergique demoiselle ayant notamment une passion pour les inquiétantes histoires de légendes urbaines. Parmi les nouvelles lubies de la jeune fille, une histoire bizarre où un homme à tête de girafe aurait commis un massacre.
Pourtant, Kanata possède une petite particularité tout à fait atypique : dès qu'il se met le doigt dans l'oreille, il acquiert des capacités visuelles hors du commun, ce qu'il met surtout à profit pour tricher pendant les examens en accrochant des antisèches sur le toit de l'immeuble d'en face. Tokiji est au courant, pas Shizuku.
Mais l'adolescent ne se doute absolument pas que son pouvoir va bientôt le placer au coeur d'une terrible affaire. Un matin, en voyant son lycée barricadé par la police sans trop d'explications, il se rend sur le toit de l'immeuble d'en face afin d'y déclencher son pouvoir d'acuité visuelle pour voir l'intérieur du lycée... et ce qu'il découvre le laisse choqué : le corps sans vie et ensanglanté d'une lycéenne ayant un serpent à la place de la tête...

Nouveau titre à suspense des éditions Ki-oon, Awaken a le mérite de poser efficacement son ambiance dès les premières pages : dans une salle de jeux, un adolescent encore normal quelques secondes auparavant voit sa tête prendre la forme de celle d'une girafe et se met à massacrer tout le monde autour avant de se faire neutraliser par une silhouette en combinaison noire avant de mourir en explosant suite à ses déformations physiques : entre l'étrangeté de cette situation, son dynamisme certain et sa pointe de gore bourrin, voilà qui intrigue d'emblée !

Pourtant, la suite de ce premier tome se fera globalement plus calme, car il s'agit surtout d'une introduction visant à présenter le concept, la nature de l'adversaire semant le chaos, et le destin de Kanata voué à devoir mettre son pouvoir au service de la police et des scientifiques.
Concrètement, tous les personnages restent pour l'instant très stéréotypés, entre notre héros lycéen assez lambda hormis pour son pouvoir, ses deux amis (le sérieux binoclard et la mignonne énergique), un docteur aux allures de savant fou dans son comportement, un inspecteur de police aux allures de beau garçon, et une mystérieuse femme en combi noire se battant à merveille. Egalement, certains lecteurs pourraient être agacés par le fait de se retrouver pour la énième fois dans ce type de série avec des héros adolescents. Pourtant, malgré les clichés, chacune de ces figures parvient sans difficulté à trouver sa place et à animer les pages à sa manière, en tête notre fameuse miss en combi noire s'affichant sur la jaquette, la belle, mais caractérielle Shiki, qui régale à certains moments grâce à son côté un peu badass et plutôt bourrin.

C'est donc avec une certaine efficacité que ce panel de personnages parvient à capter l'attention pour nous inviter dans une histoire qui, mine de rien, s'annonce prometteuse en exploitant bien son principe. Bien que les informations soient disséminées tout au long du volume pour nous amener jusqu'à un premier climax important dans les dernières pages, l'auteur ne joue pas trop la carte du mystère et dévoile assez vite dans son récit les grandes lignes : clairement, il privilégie une mise en place rythmée, sans temps morts, et cela est très bien pour nous immiscer à la découverte de ce qui est à l'origine des mutations physiques des tueurs : un ver parasite inconnu, dont nul ne sait d'où il vient, pas même les scientifiques. Sans être forcément nouvelle, cette idée de ver parasite parvient à s'écarter de la majeure partie des mangas du même acabit, d'autant que le mangaka cherche à expliquer avec une logique certaine son fonctionnement et la façon dont il fait muter les gens. Pour ça, on trouve une facette scientifique qui, sans être ultra poussée dans ses explications (du moins pour l'instant), justifie parfaitement le principe en évoquant différents cas de parasites existant réellement et dont les capacités peuvent être effrayantes : agir sur le cerveau de l'hôte pour le pousser à se suicider, lui conférer des mutations anatomiques... Dès lors, le mangaka parvient à instaurer une certaine crédibilité dans son concept de parasite d'un genre nouveau.
Dans tout ça, on trouve donc un héros lycéen qui, par la force des choses et à cause de son pouvoir, va être contraint de coopérer avec la police, la sécurité publique et les scientifiques afin de contrer la menace de ce ver parasite. Cela promet bien sûr de futures alliances du tonnerre (notamment avec cette chère Shiki). En effet, le pouvoir de Kanata est bien plus développé qu'il ne le pense et peut lui permettre de distinguer les personnes contaminées, ce qui fait de lui un "Awaken" ("Eveillé"). Mais sera-t-il prêt à en faire usage sans remords ? Car ce qu'on lui demande de faire, c'est tout bonnement de dénoncer ceux qui se transformeront bientôt, qui pour l'instant sont encore innocents, mais qui bientôt se mettront à massacrer leur entourage avant de mourir d'eux-mêmes. Et aucun remède n'existant à ce jour, la mission est tout simplement d'éliminer les hôtes... Il s'agit d'un sacrifice terrible visant à sauver encore plus de monde derrière, mais Kanata pourra-t-il tenir son rôle sans penser aux innocents ayant eu la malchance d'accueillir le parasite ? Forcément, la tâche s'annonce d'autant plus difficile quand des connaissances à lui se retrouvent en première ligne, et de ce côté-là le tiraillement du jeune héros et bien rendu en fin de tome, mais sans en faire trop, afin d'accentuer encore la tension.

En France, le mangaka Hitori Renda était jusqu'à présent surtout connu pour avoir signé l'adaptation manga de la première saison de King's Game, et Awaken n'est que sa troisième série, mais est surtout son premier projet entièrement original où il est à la fois le scénariste et le dessinateur. De son expérience sur King's Game, l'auteur a su tirer un vrai sens du rythme en offrant sur Awaken une narration mouvementée et sans le moindre temps mort, tout en restant très claire dans sa mise en place.
Sur le plan purement visuel, par contre, c'est encore perfectible. Malgré l'ambiance à la fois bizarre et malsaine que dégagent des transformations physiques réussies dans leur genre, on trouve quelques irrégularités ainsi que quelques passages plus mouvementés un peu brouillons (ici, on pense surtout au combat dans les dernières pages, pas franchement limpide). Le design des personnages reste plutôt simple, sans doute parce que Renda souhaite avant tout privilégier un dynamisme qui lui est bien au rendez-vous. Il est aussi facile d'apprécier le rendu de la vision de Kanata quand elle est éveillée : le rendu est proche d'un négatif de photo, ce qui n'est pas forcément très original, mais s'avère très clair.

Clair et rythmé, Awaken s'offre un premier tome qui a le mérite d'être efficace et de faire passer sans mal un bon moment de divertissement tout en donnant envie de connaître la suite. Mission réussie pour cette introduction certes perfectible et ponctuée de plusieurs clichés, mais pas moins agréable pour autant.

Rien à redire concernant l'édition française, sa jaquette aux quelques effets vernis, ses quatre premières pages en couleur, son papier bien épais sur lequel l'encre ne bave aucunement, ses bons choix de police, et sa traduction fluide et vivante signée Thibaud Desbief.


Critique 1


Ki-oon nous a habitué à des thrillers horrifiques, des histoires glauques à la fois mature, mais lorgnant sur le jeune public, et l'éditeur nous propose à nouveau ce genre de titre avec un auteur déjà connu dans leur catalogue: Hitori Renda, qu'on connaît pour son adaptation de la première partie de la saga King's Game (la plus intéressante).
Toujours en cours au Japon avec déjà cinq tomes disponibles, on peut s'attendre à un titre qui va développer son concept ce qui s'annonce plutôt bon signe...

Des rumeurs se répandent dans les rues du Japon, des légendes urbaines pour être précis: on raconte qu'un homme girafe aurait massacré des lycéens dans les rues...bien entendu peu de gens y croient réellement et certainement pas Kanata, lycéen pragmatique ayant bien les pieds sur terre. Et pourtant Kanata possède une étrange capacité qu'il se cache bien de partager, il peut pousser sa vue de sorte à voir excessivement loin, mais ce n'est pas sans effet secondaire.
Grâce à ce fameux pouvoir il aperçoit le cadavre d'une fille serpent dans son lycée, ce que les autorités tentent de cacher!
Un virus s’abattrait sur la région et tous les camarades de Kanata vont devoir subir un dépistage...il ne pourra pas alors cacher ses pouvoirs aux agents du gouvernement qui lui apprennent qu'il est un "éveillé" ("awaken" en Anglais), et ils comptent bien se servir de lui pour lutter contre ce mystérieux virus...

Le titre nous offre une entrée en matière des plus surprenantes et des plus originales: un lycéen se transforme en homme girafe avant de décapiter ses camarades à coup de dents! Le ton est donné dès les toutes premières pages: le titre sera violent et dérangeant, mais en même temps il se dégage un côté loufoque de cet homme girafe à la fois inquiétante et ridicule!
Apparaît ensuite un héros vengeur qui va rapidement se débarrasser de la menace, portant un costume pas si éloigné des personnages de sentais...et tout cela en seulement quelques pages. Le lecteur est donc heurté, voir bousculé et d'emblée ne sait pas trop où donner de la tête et à quoi s'attendre...
En retrouvant l'auteur de King's Game on s'attendait justement à ce genre de titre ayant le vent en poupe, un suvival lycéen, et on retrouve bien des lycéens ici, mais a priori ils ne sont là que pour accrocher un lectorat un peu plus jeune, c'est en quelque sorte le "côté shonen" de Awaken. Mais d'emblée de jeu, on sait qu'on aura affaire à un titre plus recherché et plus complexe.
Lorgnant également sur le virus zombie, qui a lui aussi le vent en poupe (qui a parlé de Walking Dead?), l'auteur tout en jouant avec les codes du genre s'en éloigne intelligemment et nous propose quelque chose de réellement différent.
On retrouve donc les codes du genre avec la peur de l'inconnu, et surtout la peur de l'infection, le doute qui plane sur les voisins dont on ignore s'ils sont sains ou porteurs du virus mortel...mais ici on est bien loin des zombies classiques, ou des simples contaminés, la bonne idée du titre, et l'originalité qui l'accompagne, c'est de donner vie à un virus qui transforme ses hottes pour en faire des créatures monstrueuses et meurtrières. Et si dans un premier temps on a droit à deux créatures mi humaines mi-animales, ensuite on découvre un monstre grotesque et affreux, encore plus terrifiant qu'un simple hybride.
Et le plus intéressant là-dedans c'est que tout ceci est accompagné d'explications scientifiques venant apporter une crédibilité à la chose. A plusieurs moments nous aurons droit à des exemples de parasites existants apportant le même type de modifications de l'apparence et du comportement, dans des mesures moindres, mais réelles.
Cela peu paraître anodin, mais cela légitime tout le contenu de ce premier tome et le rend d'autant plus prenant.

L'autre aspect intéressant du titre et son aspect "sentai" avec cet agent portant une combinaison, cet aspect lutte contre les forces du mal avec des héros qui vont devoir apprendre à développer leurs pouvoirs et ces monstres à l'apparence grotesque, n'ayant rien à envier à ceux qu'on trouve justement dans les sentais... Pour le moment il s'agit juste de clins d’œil, mais il est clair que le titre va également grandement tourner autour des personnages possédant des capacités, les éveillés (d'où le titre d'ailleurs).
On découvre tout doucement les capacités de Kanata, à ce stade on ne sait pas encore s'il y aura un lien entre les éveillés et le virus, mais là encore il est intéressant de noter que les pouvoirs de ce dernier ne sont pas sans contrepartie.
Et l'autre bon point qui se veut rassurant (si on compare avec King's Game) c'est justement l'intervention des forces de l'ordre qui ne peuvent laisser les choses s'envenimer et ne peuvent certainement pas laisser des lycéens mourir et régler les choses eux-mêmes.

Le seul point noir qu'on pourrait trouver dans ce premier tome si intrigant c'est justement de vouloir à tout prix placer l'intrigue dans le milieu lycéen...c'est d'un pénible cette manie japonaise de tout centrer autour de lycéens, comme si les trentenaires et plus ne pouvaient pas également vivre des aventures inquiétantes et/ou passionnantes. Mais encore une fois on supposera que c'est pour attirer un lectorat plus jeune.

Le dessin de l'auteur est tel qu'on le connaît, certes peu original, mais fin, précis et dynamique et sans doute plus approprié à un style shonen qu'un titre sombre et violent, mais ce n'est pas ici un problème puisqu'il parvient à insuffler réellement de l'énergie à ses personnages.

Un premier tome intrigant et surtout original, ce qui se fait de plus en plus rare...on attend avec impatience le second tome en souhaitant fortement qu'on reste dans la même dynamique!


Critique 2


Un parasite aussi étrange que dangereux contamine le Japon, transformant partiellement son hôte en créature mi-homme mi-animale affamée de chair humaine. Lycéen, le jeune Kanata ne veut pas croire à cette folle rumeur… jusqu’à ce que sa classe soit mêlée à l’affaire suite à la découverte du cadavre d’une élève contaminée. Le groupe est confronté à un test de dépistage par une brigade spéciale chargée de l’affaire, mais Kanata devient leur intérêt majeur lorsqu’ils découvrent qu’il est un « Eveillé », un humain ayant développé des pouvoirs sensoriels particulièrement développés. Sans le vouloir, le héros a mis les pieds dans une enquête qui le dépasse…

Ki-oon est un éditeur qui a toujours souhaité proposer des thriller forts et efficaces. Son récit à suspense de l’été 2016 est Awaken, une œuvre encore en cours au Japon avec actuellement cinq tomes, que nous devons à Hitori Renda, auteur de la première saison manga de la saga King’s Game. L’auteur revient donc au frisson et au suspense avec une série à l’accroche originale, finalement classique dans la forme, mais teintée de promesses.

Un virus parasite, un héros aux pouvoirs incroyables, une ambiance lycéenne… Awaken se construit autour d’éléments que nous avons l’habitude de voir dans le manga ou tout simplement la fiction en général, mais ce sont des ingrédients sûrs permettant de créer au minimum un divertissement honnête pour peu que l’intrigue suive. Toutefois, l’intérêt de ce premier opus réside bien dans le mélange farfelu de tous ces éléments, mais aussi dans la manière qu’a l’auteur d’en interpréter certains. Laissez donc tomber l’humain se transformant en virus suite à un zombie, ce dernier prendre la tête d’un animal ou d’une créature totalement difforme. Le concept créer donc un certain décalage dans l’œuvre, à plusieurs reprises, une idée bien trouvée donnant une allure farfelue à ce premier tome, rendant aussi l’intrigue forcément plus efficace en terme d’angoisse. S’il est classique de se faire bouloter par un mort vivant, devenir le repas d’un homme-girafe l’est en revanche nettement moins…

L’autre bonne trouvaille est aussi le mélange d’ingrédients entre le shônen et le seinen qu’on n’assimilerait pas forcément en temps normal. En l’occurrence, les pouvoirs des Eveillés apportent une dimension fantastique appréciable, donnant alors un élément de fond autre que le virus à traiter, tout en sachant que tout pourrait être relié au final… On est forcément très curieux de voir comment Hitori Renda décortiquera son intrigue
Concernant le virus, il est aussi appréciable que ce dernier soit traité sous un angle très scientifique, le scénario s’enrichissant régulièrement de petites explication à propos des parasites qui donnent une certaine crédibilité au tout, tout en sachant que ces phases documentaires sont suffisamment légères et ponctuelles pour ne pas alourdir le récit.

Finalement, seule la touche lycéenne peut présenter un aspect surfait d’Awaken. L’ambiance rappelle, d’une certaine manière, celle de King’s Game, expérience dont le mangaka a dû s’imprégner, tout en sachant que les personnages sont pour le moment peu originaux bien que quelques figures décalées du côté des inspecteurs apportent un peu de relief au tout de temps à autres. La ressemblance avec King’s Game est d’autant plus importante que le style de Hitori Renda n’a pas trop changé, son trait restant fin et précis et très adapté à un jeune public plus qu’à un lectorat seinen, des personnages renvoyant esthétiquement à d’autres de la précédente série de l’auteur. Le tout est néanmoins très vif et rapidement, le mangaka montre qu’il est doué pour présenter des contaminés aux allures dérangeantes.

Du côté de l’édition, copie impeccable pour Ki-oon. La traduction de Thibaud Desbief ne présente aucune fausse note, l’impression et le papier étant aussi de qualité. Petit bonus en termes de fabrication, l’opus propose quatre pages couleur ainsi qu’un vernis sélectif sur la couverture et la tranche de l’ouvrage, au niveau du titre et des yeux de la ravissante Shiki, à l’honneur pour le visuel du premier tome.

Avec ce premier tome, Awaken se présente comme un titre classique par les idées qu’il propose, mais plus original par la manière dont le mangaka fait sienne certains concepts classiques et établissement déjà des perspectives d’évolution intéressantes pour le scénario qui a de quoi nous tenir en haleine sur le long terme. Le divertissement est effectif, la série de Hitori Renda remplie son office !


Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs