Autour d'elles Vol.2 - Actualité manga
Autour d'elles Vol.2 - Manga

Autour d'elles Vol.2 : Critiques

Ohana Horohoro

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 17 Novembre 2020

Chronique 2 :

Voici un an déjà que Maya a vu revenir auprès d'elle Michiru, amie de la fac avec qui elle a entretenu une relation plus qu'amicale, en ne pouvant ensuite jamais vraiment l'oublier bien que cette fille un peu "sauvage" soit soudainement partie sans en dire plus. Les deux jeunes femmes ont alors entamé ensemble une colocation, en quête de retrouvailles... mais Michiru n'a pas fait son retour seule puisqu'elle a eu un enfant, Yûta, adorable bambin à peine en âge de commencer à parler. Tout en poursuivant à leur façon leur travail respectif de traductrice et d'opératrice téléphonique, Maya et Michiru tâchent de prendre soin du tout petit garçon, mais là aussi chacune à leur manière, Maya le faisant toujours passer avant (tout comme elle fait toujours passer les autres avant elle) tandis que Michiru, sans doute encore immature, semble parfois peiner à savoir comment réagir vis-à-vis de son propre fils, que pourtant elle aime. Eduquer un enfant n'est pas chose facile... mais heureusement, dans leur entourage il y a aussi Nico, le voisin du dessous, jeune acteur complètement gaga de Yûta et apportant régulièrement son aide ! Mais bien des questions se posaient alors. Où est le père du petit garçon ? Pourquoi Michiru est-elle revenue sans lui ? Qui est réellement Nico par rapport à eux ?

Au fil du temps passé ensemble par cette poignée de personnages, on a pu entrevoir les blessures passées, parfois secrètes, de chacun d'entre eux/elles, via un premier volume où Shino Torino, dans un style à la fois très personnel et très proche de celui de son amie Chica Umino, brillait par l'atmosphère quasiment unique qui se dégageait, une atmosphère entremêlant à merveille une part dramatique à beaucoup de douceur et de chaleur. Et c'est sans changer ce style que la mangaka poursuit ici, à travers différentes étapes, l'abord de ces protagonistes qui continuent de véhiculer beaucoup de choses.

La principale de ces étapes, du moins dès le début du volume, provient de Kuwabara, l'ancien camarade de collège de Maya, qui affiche de plus en plus son attrait pour cette dernière jusqu'à lui faire une proposition, forcément surprenante pour la jeune femme. Avec cette proposition, le jeune homme aurait pu apparaître comme un "élément perturbateur", et c'est d'ailleurs ce qu'il est d'abord pour Michiru, qui ne voit pas sa présence d'un bon oeil avec ses airs parfaits et confiants... d'autant qu'il s'entend vite bien avec Yûta ! Mais Kuwabara est-il vraiment ainsi ? Maya le voit bien différemment, et ce sera encore plus vrai après que Kuwabara aura avoué à la jeune femme certains de ses "déboires" du passé". L'intérêt de Kuwabara est ici multiple: entre autres, permettre tout simplement de découvrir un peu plus cet homme, puis servir en quelque sorte de catalyseur à des évolutions en Maya et Michiru. Pour la première des deux héroïnes, il s'agit là de s'interroger sur sa relation avec sa colocataire, sur la peur qu'elle reparte un jour soudainement comme elle l'a déjà fait, sur la manière dont elle fait toujours passer les autres avant elle-même (ce que son entourage ne manque pas de lui faire remarquer). Et pour Michiru, il s'agit d'évoluer, de gagner en maturité, de prendre conscience du côté mal placé (bien que sincère) de sa jalousie, voire d'affronter de face ses complexes pour peut-être changer. Et changer, cela passe par deux choses ici pour elle: le travail, et son enfant.

Ainsi a-t-on, dès le début du tome, l'image d'une Michiru immature et peinant peut-être à faire des efforts, tant elle reste attachée à une certaine liberté qui ne colle forcément pas trop à son statut d'employée et de mère. Côté travail, elle se plaint tout d'abord quand ses supérieures veulent la promouvoir cheffe d'équipe car ça lui ferait des responsabilités et des heures supp' en plus. Et côté famille, on la voit peiner à se lever tôt pour préparer à Yûta un panier-repas bien présenté et équilibré, ou encore pousser le petit garçon à se penser plus grand qu'il ne l'est en ne réclamant pas un gâteau trop cher. Michiru pourrait presque paraître un peu mesquine et irresponsable par moments... et pourtant, elle dégage elle aussi une bonne part d'humanité car elle n'est aucunement malintentionnée, et surtout parce qu'elle prend petit à petit conscience qu'elle doit changer et faire des efforts, qu'elle veut arrêter d'être un fardeau pour les autres. Et cela, en premier lieu à la fois pour Yûta et pour pouvoir rester avec Maya, ces trois-là ressemblant petit à petit à ce que l'on peut attendre d'une famille, d'un amour familial, quand bien même cette famille n'est pas comme les plus communes.

Et bien sûr, tout ceci se cristallise bien à travers l'adorable Yûta et les attentions qui lui sont portées, que ce soit par nos deux héroïnes, par un Nico plus discret mais toujours aussi gaga, par Kuwabara, ou même par un autre personnage important du tome, l'agent de crèche Mochizuki, qui cache derrière sa rigidité un vrai souci du bien-être des enfants ainsi que beaucoup de sensibilité, dès lors que l'on entrevoit brièvement via d'habiles mises en scènes une petite part de sa propre enfance. Mochizuki a bien conscience d'une chose: à quel point l'âge d'un enfant comme Yûta est crucial, et qu'il ne doit pas trop s'adapter aux adultes et rester comme un enfant de son âge devrait être. Yûta reste un peu le liant innocent entre tous ces personnages, est le centre de beaucoup d'attentions, tandis que ses frimousses continuent de laisser gaga.

On tient alors un deuxième volume dans la lignée du premier, où Shino Torino continue de croquer des scènes de vie et des évolutions humaines réussies, dans une ambiance toujours à la croisée de différentes atmosphères. Un peu à la manière de Chica Umino dans March comes in like a Lion (oui, j'insiste, mais la parenté est vraiment là entre les deux oeuvres), Autour d'elles frappe fort et juste.


Chronique 1 :

La collocation entre Michiru et Maya s'avère toujours plus mouvementée, notamment parce que l'adorable Yûta est au centre de l'attention. Mais pour la jeune maman du garçonnet, ce n'est pas tant son fils qui est au centre de ses préoccupations : Maya se rapproche de plus en plus d'Eisuke, son ancien ami de lycée. Ce dernier montre des intentions de plus en plus claires qui feront douter Maya de ses désirs véritables, et de la vision de son avenir...

Le premier volume d'Autour d'elles avait su charmer grâce à son ambiance aussi légère que mignonne grâce au petit Yûta, mais aussi ses multiples messages développés autour de quelques personnages complexes et attachants. Shino Torino, l'autrice, propose une suite dans cette droite lignée, et va même encore plus loin en poussant davantage les réflexions des différents protagonistes.

Car la situation se complexifie depuis l'arrivée d'Eizuke, qui rend Michiru particulièrement jalouse. Sans vraiment montrer la relation entre les deux femmes comme une romance (bien qu'elles soient des ex petites amies), on assiste à la formation d'un véritable triangle particulièrement complexe, tant celui-ci impacte directement la psychologie des deux concernées. D'un coté, Maya redoute un avenir pas si lointain dans lequel elle se retrouverait de nouveau abandonnée, tandis que Michiru a bien du mal à refouler sa jalousie, tout en peinant à assumer son rôle de maman et son épanouissement professionnel. Un véritable programme donc, mais qui permet à la mangaka d'enrichir drastiquement son récit au fil des péripéties, grâce à des évolutions de personnages tout à fait pertinente. Sa manière d'écrire son histoire devient alors fascinante tant chaque situation à quelque chose à apporter, mais aussi des messages à véhiculer.

Aussi, le caractère social de cette tranche de vie prend encore plus de consistance dans ce second volume qui pose des questions essentielles. L'une d'entre-elles paraît simple : Etre parent, c'est quoi ? Ainsi, l'adorable Yûta n'est jamais écarté du récit, puisque le garçonnet est le centre de diverses situations qui vont permettre à chacun de trouver sa place dans l'atypique famille constituée par l'ensemble de personnage. Et si Nico s'efface un petit peu dans cet opus, c'est pour permettre à Maya et Michiru de trouver un meilleur équilibre, chacun étant une maman à sa manière pour l'enfant.

Le tout pourrait paraître dramatique, mais il demeure incroyablement doux et touchant, ce grâce à la patte graphique de Shino Torino mais aussi son talent pour rendre les situations aussi mouvementées que douces. Loin de faire dans le sentimentalisme bas de gamme, l'autrice apporte une véritable atmosphère dans son récit, ce qui le rend poignant à quelques instants et euphorisant à d'autres, pour un ensemble extrêmement cohérent du point de vue de la narration.

L'excellent premier avis généré par le tome un d'Autour d'elles se confirme ainsi par une suite qui gagne en puissance et en intelligence, tout en restant fidèle à l'ambiance qui dominait déjà dans le titre. On apprécie autant le portrait de famille mais aussi le portrait humain dépeint, tout comme les interactions toujours craquantes avec un Yûta qu'on a envie de cajoler à chaque page.

En parallèle, on remarque sur ce tome le retour des collaborations entre les éditions Akata et des vidéastes, via le bandeau publicitaire. Si la démarche d'époque pouvait laisser perplexe du fait de youtubeurs choisis pour leur spécialisation dans le manga, donc dans une pure optique d'influence pure, l'idée est ici de donner la parole à des concerné(e)s. Aussi, mettre en avant Chez Papa Papou, chaîne gérée par un papa d'un couple de parents gay mettant l'accent sur la parentalité LGBT est une excellente initiative, pertinente dans la démarche éditoriale et qui met en lumière des créateurs peut-être méconnus du plus grand nombre.
   

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction