Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 01 Mai 2018
« Tout ce qu’on a fait c’est mettre un nom sur notre relation. C’est tout bête. Pourtant, ça change tout. Maintenant, je me sens vraiment spéciale à ses yeux. »
Les peurs de Chitose sont enfin apaisées. Itsuki et elle sont maintenant officiellement un couple, ce qui la rassure sur les sentiments qu’il a à son égard.
Afin de sécher ses vêtements trempés de pluie, Itsuki propose à Chitose de venir chez lui. C’est l’occasion pour elle de découvrir le lieu de vie de son petit-ami et d’en apprendre un peu plus sur lui. Comme le lecteur, son regard s’attarde sur le tableau qui trône dans le hall d’entrée. Itsuki ne baigne pas dans l’art uniquement à l’école, mais aussi à la maison. Cela suggère que ses parents sont aussi des connaisseurs d’art. Une pression supplémentaire sur ses épaules… La demeure luxueuse donne à penser qu’il vient d’une famille aisée ce qui impressionne Chitose. Le décor de la chambre d’Itsuki est sobre à l’image de son tempérament, pourtant un détail réjouit Chitose : dans cet antre rangé au millimètre près où aucun objet futile ne trouve sa place, elle aperçoit la poupée qu’elle a fabriquée. Preuve qu’Itsuki y tient beaucoup. Seuls tous les deux dans la chambre, l’atmosphère semble propice aux confidences. Chitose ose alors l’interroger sur sa relation avec son frère. Sa réponse s’avère lourde de sens : « Je suis simplement jaloux. J’ai peur qu’un jour ou l’autre, tu ne finisses par te tourner vers lui. C’est déjà arriver avec ma dernière petite amie. »
Le graphisme de cette série est toujours de toute beauté. Fumie Akuta s’applique et cela se voit dans la précision des moindres détails : que ce soit au niveau des différentes nuances d’ombres portées, à travers le reflet de Chitose dans les yeux d’Itsuki ou encore dans la minutie des torsades du pull de Yui.
Les dessins de la mangaka en dehors d’être merveilleusement bien exécutés, servent beaucoup l’histoire. En effet, certaines cases sans dialogue en disent plus long sur les sentiments des personnages à travers leur tracé très bien maitrisé : les mains crispées de Chitose lorsqu’elle ressent un conflit intérieur, la tête d’Itsuki penchée sur le côté quand il dévoile des souvenirs qui le touchent et surtout les expressions de visage de Yui en présence de Chitose.
Les examens d’entrée aux Beaux-Arts approchent et les élèves de Yamate doivent choisir leur future spécialité pour les cours préparatoires. Alors que ses camarades savent quelle voie elles veulent emprunter, Chitose n’a toujours rien décidé. Itsuki quant à lui, n’a aucun doute. Il souhaite suivre le même chemin que son père et son frère. Mais Sakura se demande si cela reflète réellement ses désirs profonds : « Tu ne crois pas qu’il serait plus judicieux de réfléchir à ce que tu veux réellement ? »
C’est dans ce contexte que Sakura leur propose de l’accompagner à la Triennale de Nishikobata : un immense festival artistique où des œuvres de toutes sortes sont exposées et des ateliers d’artistes ouverts aux visites. Finalement, ils partent à cinq : Sakura, Taniguchi, Chitose, Itsuki et Yui. Cette escapade de deux jours présage de nombreux conflits entre les deux frères. « Depuis que je suis né, c’est bien la première fois que je ressens l’envie… de voler quelque chose à mon petit frère. » Yui a de plus en plus de difficultés à cacher les sentiments qu’il éprouve pour son amie d’enfance ce qui va faire ressurgir sa rivalité avec Itsuki. Jusqu’où va-t-elle les mener ?
Fumie Akuta met en place ici plusieurs éléments qui devraient atteindre leur apothéose dans le volume suivant. Le rythme haletant des dernières pages permet de redonner de la vigueur à l’intrigue. En effet, le suspens généré à la fin du tome 5 ne peut qu’attiser la curiosité des lecteurs !