Au Revoir Mina - Actualité manga

Au Revoir Mina : Critiques

Sayonara Minasan

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 18 Mars 2021

Découvert chez Le Lézard Noir en février 2019 avec Eisbahn - Sentier verglacé, l'artiste Tsuchika Nishimura est de retour cette semaine dans le catalogue de l'éditeur poitevin avec Au revoir Mina, un one-shot d'environ 200 pages qu'il a publié en 2013 aux éditions Shôgakukan sous le titre Sayonara Minasan, après une prépublication dans le magazine Spirits. L'oeuvre fut donc conçue au Japon entre les histoires courtes d'Eisbahn qui, elles, ont été faites entre 2011 et 2017 pour différents magazines/éditeurs.

Ce one-shot repose sur un principe assez simple. On y suit Mina Kimura, une jolie lycéenne qui, tout en vaquant à son quotidien entre les cours, l'extérieur et son petit boulot en supérette, a un don pour voir débouler devant elle un tas de garçons, tantôt un peu bizarres, tantôt plutôt gentils, tantôt un brin inquiétants...

Au gré de chaque chapitre (9 au total), la jeune fille doit ainsi composer avec ces rencontres. Il y a son patron un peu sexiste, qui veut la virer après qu'elle a refusé une sortie avec lui. Ishikura, un collègue qui veut à tout prix l'épauler au point qu'il pourrait presque passer pour un stalker. Mais aussi un professeur réputé pour être coulant et qui semble un peu au bout du rouleau. Sans oublier différents camarades de classe, comme "Tanaka" qui passe totalement inaperçu, Shimoda l'excentrique qui est difficile à suivre et qui a dans les cheveux des épis improbables, Fujimura le suicidaire inspiré par Osamu Dazai, ou encore Nakagawa fait des bonnes actions juste pour se sentir supérieur aux autres, les casser, et s'imaginer que tout le monde le bénira quand il sera mort.

Flirtant tour à tour sur le décalage, sur l'humour un peu absurde ou, au contraire, sur un regard gentiment critique concernant la société entourant Mina, l'auteur profite également de cette faculté de son héroïne à attirer à elle les hurluberlus pour en dire, peu à peu, un petit peu plus sur elle, au point de finir par dépeindre une jeune fille qui, bien que jolie, a pas mal de petits défauts qui la rendent d'autant plus attachantes voire parfois rigolote: elle est mal à laise dans les sorties entre connaissances, est incapable de se coordonner sur un vélo, est dotée d'un humour à deux balles, est parfois très étourdie, voire un peu gaffeuse au point de se mettre dans des moments très embarrassants... Elle apporte une certaine fraîcheur supplémentaire dans cette oeuvre qui aime jouer sur différentes tonalités jusqu'à volontairement dérouter.

Et tout ceci, est très honnêtement servi par le style visuel de Nishimura, toujours aussi unique. Si l'auteur tire souvent un peu vers l'épure via des contrastes et des jeux sur le blanc assez variés, il sait aussi proposer des décors plus riches, plus griffonnés. l'ensemble jouit souvent d'une composition très soigné où chaque chose peut attirer l'oeil, y compris ses personnages qui ont bien souvent un design presque naïf. Enfin, on retrouve son goût pour la variété dans les angles, les hauteurs... C'est assez chouette, et il est effectivement parfois difficile de ne pas penser au style de l'autrice Tove Jansson, l'une des principales influences de Nishimura (rappelons qu'il a même créé un groupe de musique nommé "Tove Jansson New York". La couverture elle-même suffit à bien donner une idée du type de petite délire qui nous attend.

Cette chronique ayant été réalisée à partir d'une épreuve numérique fournie par l'éditeur, pas d'avis sur l'édition.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction