Atelier des sorciers (l') - Collector Vol.6 - Actualité manga
Atelier des sorciers (l') - Collector Vol.6 - Manga

Atelier des sorciers (l') - Collector Vol.6 : Critiques

Tongari Bôshi no Atelier

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 11 Juin 2020

L'Atelier des Sorciers est rapidement devenu un manga-phare du catalogue des éditions Pika, tant il peut toucher tous les publics et regorge de qualités, et il n'est donc pas étonnant que, volume après volume, l'éditeur continue de chouchouter l'oeuvre de Kamome Shirahama en offrant aux tomes des éditions collector limitées calqués sur les collectors japonais. Après l'impressionnant collector du 5e opus avec son petit jeu de société, ce 6e tome ne déroge pas à la règle en ayant droit, lui aussi, à son édition collector. Au programme ici, en plus de l'habituelle jaquette réversible mettant à nouveau à l'honneur Coco: un superbe carnet de croquis de la mangaka. Si l'édition nippone proposait une reliure à spirale, pour la version française l'éditeur a préféré opter pour une reliure brochée d'un très bel effet, permettant d'avoir un format quasiment similaire aux tomes du manga afin de pouvoir exposer ça facilement en bibliothèque, le tout avec une couverture en carton bien épais aux allures de petit grimoire, ce qui colle parfaitement à l'ambiance de l'oeuvre. A l'intérieur, se dévoilent 48 pages de croquis mettant à l'honneur les personnages et leurs vêtements, le tout ayant de quoi ravir les yeux. On appréciera beaucoup la qualité supérieure du papier et de l'impression, les quelques textes qui ont été traduits avec soin par Fédoua Lamodière, et le rapport qualité/prix honnête de ce collector vendu 11,50€ (donc 4€ de plus que l'édition standard), la seule chose pouvant éventuellement faire tiquer étant le fait que l'éditeur soit allé faire imprimer le tout à des milliers de kilomètres, en Chine.

Concernant l'histoire, on retrouve donc Coco et ses trois jeunes compagnes dans une situation délicate: la Confrérie du Capuchon est passée à l'attaque pendant l'examen d'Agathe et de Trice, suite à quoi Yinny et Alyra sont officiellement portés disparus, et Kieffrey s'est évanoui, blessé, après avoir secouru ses protégées ! Leur professeur n'étant toujours pas revenu à lui et ayant besoin de quelques jours de repos, les 4 fillettes sont alors conduites avec lui jusqu'à l’Académie, la citadelle des sorciers, un lieu que notre héroïne ne connaît pas encore. Là, pendant que Kieffrey reste en repos, la jeune fille a l'occasion, guidée par ses amies, de découvrir les lieux ainsi que de faire de nouvelles rencontres cruciales...

Après les événements du tome précédent, Kamome Shirahama repose donc un peu les choses avec un volume placé notamment sous le signe de la découverte pour Coco: elle qui n'avait encore jamais mis les pieds à l'académie, voila qu'elle a enfin l'occasion de découvrir ce lieu et certaines de ses spécificités, des choses que l'on découvre donc en même temps qu'elle. En premier lieu, la mangaka régale encore et toujours pour la finesse et la richesse de son trait, en imaginant au sien de l'académie de très belles architecture extérieures et intérieures, y compris pour certains lieux comme les thermes. Certains moment, notamment celui dans les thermes justement, ont un petit quelque chose de rafraîchissant en permettant de voir les 4 jeunes filles se livrer un petit peu plus les unes aux autres pour encore renforcer leurs liens, tandis qu'en filigranes de nouvelles informations se dessinent, que ce soit sur les trois Sages des lieux qui ont une place essentielle dans le monde des sorciers, ou tout simplement sur certains personnages qu'on connaît déjà bien et que l'on continue d'entrevoir un petit peu plus de manière parfois pas toujours très joyeuse, voire un petit peu inquiétante. C'est notamment le cas de Kieffrey dont certains éléments du passé sont évoqués quant à son rapport avec l'académie, d'Agathe dont on découvre un petit peu plus la situation familiale visiblement complexe, ou tout simplement de l'homme s'affichant sur la jaquette de l'édition standard du tome: Olugio, qui commence à pas mal intriguer, surtout au vu de ce qu'il dit vers la fin du volume...

Mais au-delà de tout ceci, ce tome est donc aussi marqué par l'arrivée de nouveaux personnages d'ores et déjà réussis. On pense par exemple à la "doctoresse" Sinocia, mais plus encore, bien sûr, à un personnage-clé de ce volume: l'un des fameux trois Sages, Berdalute, le Sage de l'enseignement, dédié aux études et à l'éducation. Un homme au design aussi original que réussi, et surtout doté d'une personnalité pas forcément évidente à appréhender au premier abord. Il peut apparaître un brin excentrique... alors quelle sera la réaction des 4 jeunes filles quand il leur proposera de (re)passer la 2e étape de leur examen, y compris à Coco et Tetia ?

Car c'est bien là le principal enjeu du volume: l'examen proposé par Berdalute, reposant sur une idée aussi simple dans les explications que compliquée à résoudre, à savoir parvenir, en moins de 3 jours, à montrer une magie capable d'étonner voire d'émerveiller ce vétéran. Une tâche surprenante, peu évidente, et au fil de laquelle Shirahama aborde, comme à l'accoutumée, de très belles choses. La coopération entre les 4 jeunes filles, leur besoin d'unir leurs forces (inventivité, technique, personnalité seront les maîtres mots) en agissant de façon collective, et surtout l'essentialité de bien penser avant tout à la personne à laquelle le sort est destiné et donc de le comprendre. Car de quoi peut bien rêver un sorcier expérimenté, qui a déjà vu de multiples choses, et qui désormais s'ennuie enfermé là où il est ? La réponse imaginée par Coco et ses trois compagnes sera très jolie, avec un prime une petite pointe d'imprévu ajoutant encore de la beauté à la chose. Et comme souvent avec Shirahama, impossible de ne pas faire un rapprochement entre la magie et l'art créatif de manière générale (dont la conception d'un manga): en effet, que serait l'Art sans technique, sans inventivité, sans personnalité, sans aspect collectif, et sans le souci de savoir s'adresse comme il se doit à sa cible pour la toucher et l'émerveiller ?

S'il est plus calme, ce volume n'en reste donc pas moins passionnant, tant Kamome Shirahama éblouit encore par ses qualités visuelles, ses petits enrichissements scénaristiques, son univers qui continue de se dévoiler à merveille, et ses personnages toujours aussi plaisants à suivre.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction