Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 31 Août 2020
Quand il n'est pas assistant pour le très populaire mais sévère mangaka à succès Jimbabue, Asakura Shin-ichi, afin de pouvoir arrondir ses fins de mois dans une situation précaire, devient le"Mouton Rouge", un chasseur de primes assassinant les cibles de missions confiées par la NAS, une organisation employant des assassins en les faisant passer pour des dessinateurs, sus couvert d'être un site d'offres d'emploi pour assistants. Tout en subissant les colère de Jin et en essayant désespérément de faire publier son manga d'humour scato que tout le monde trouve pourri, notre héros tâche donc aussi, très souvent à coups de marteau, les ordures qu'on lui donne en cibles. Mais c'est un peu la stupeur pour lui quand débarque, en tant que nouvel assistant de Jin, un certain Kira Takatora, un jeune homme qu'il connaît déjà: en plus d'être lui aussi un assassin pour la NAS sous le nom de "Corbeau Blanc", il s'agit d'un apprenti mangaka prometteur puisqu'il a récemment gagné un prix prestigieux pour son tout premier manga ! De quoi rendre peut-être Shin jaloux... Alors quand deux assassins se retrouvent à devoir bosser ensemble dans le même atelier de manga, ne risque-t-il pas d'y avoir rivalité ?
Kira est un personnage que l'on a déjà pu découvrir dans la dernière partie du tome 1, et dont on a déjà pu pas mal cerner la personnalité encore un peu plus cinglée que celle de Shin: en plus d'abattre ses cibles sans remords, il y met un certain esthétisme le plaçant un cran au-dessus du "brouillon" Shin... et la situation semble devoir se répéter dans l'atelier avec un Kira progressant déjà beaucoup, même s'il semble d'abord pas loin de péter un câble devant les remarques sévères voire insultantes de Jin ! On s'amuse assez de cette forme de rivalité sur les deux plans... et pourtant, c'est encore autre chose que Hiromasa Okujima installe entre les deux garçons, qui vont finir par nouer une forme d'amitié grâce à leur passion commune et authentique pour les mangas. Et même si, dans la première moitié de ce tome, il y a de temps à autre des petites longueurs répétitives ainsi qu'une nouvelle courte mission peu palpitante (très basique, en tout cas), on suit avec intérêt le lien assez spécial qui se crée entre ces deux-là. Cela passe par les avis qu'ils se donnent, par nombre de petites références éventuellement détournées à d'autres mangas bien connus, et surtout par une dose d'humour décalé plutôt efficace. Cette part d'humour, ici elle découle essentiellement de la personnalité un peu dérangée de Kira, entre son stalking de Shin pour devenir son nouveau voisin, le trou dans le mur sans se poser de questions, ou certaines de ses répliques comparant délicieusement manga et assassinat, par exemple quand il rapproche le tracé de lignes de vitesse au tracé d'un couteau pour aller tailler une carotide !
Cependant, une fois cette première partie de volume passé, l'auteur continue à assez bon rythme d'enrichir son intrigue avec une donne supplémentaire, les assassins de la NAS se retrouvant eux-même pris pour cibles par un mystérieux groupuscule, les "Rotten Boys". Pourquoi ? Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? On découvre certains éléments de réponse bien assez vite, et cela s'avère plutôt prometteur dans la mesure où le mangaka surf à nouveau sur certaines choses de l'univers du manga, comme la place des fans... le tout, avec toujours une certaine dose de décalage.
Mais puisque l'on parle de l'univers du manga, évidemment Okujima n'oublie jamais de poursuivre une certaine immersion dans les "coulisses" de ce petit monde. Cela passe par le travail à l'atelier ou par la découverte du style de dessin de Kira, des choses permettant d'évoquer la rigueur dont il faut faire preuve pour tracer les lignes de vitesse, ou encore la généralisation du dessin en tout numérique et les facilités que cet outil amène. Sur ce dernier point, on aimera aussi suivre l'avis très tranché de Jin sur toutes ces nouvelles techniques qu'il déteste. En dehors de ça, Okujima évoque aussi la rudesse d'un système ultra-concurrentiel comme celui du Shônen Jum... euh, Chump, ou encore le rapport qu'un auteur entretient avec ses fans, le tout toujours sur un ton à part via les caractères bien marqués de Jin, Kira et Shin.
"Il est plus facile de survivre à notre boulot d'assassin, que de survivre en tant qu'auteur d'une nouvelle série prépubliée !"
En somme, malgré quelques éléments basiques (surtout dans la première moitié), Assistant Assassin se renouvelle et s'enrichit sans mal avec un deuxième volume intrigant à souhait et poursuivant une assez bonne exploitation du concept. Il n'y a plus qu'à voir ce que donnera l'affaire des "Rotten Boys" par la suite !
Kira est un personnage que l'on a déjà pu découvrir dans la dernière partie du tome 1, et dont on a déjà pu pas mal cerner la personnalité encore un peu plus cinglée que celle de Shin: en plus d'abattre ses cibles sans remords, il y met un certain esthétisme le plaçant un cran au-dessus du "brouillon" Shin... et la situation semble devoir se répéter dans l'atelier avec un Kira progressant déjà beaucoup, même s'il semble d'abord pas loin de péter un câble devant les remarques sévères voire insultantes de Jin ! On s'amuse assez de cette forme de rivalité sur les deux plans... et pourtant, c'est encore autre chose que Hiromasa Okujima installe entre les deux garçons, qui vont finir par nouer une forme d'amitié grâce à leur passion commune et authentique pour les mangas. Et même si, dans la première moitié de ce tome, il y a de temps à autre des petites longueurs répétitives ainsi qu'une nouvelle courte mission peu palpitante (très basique, en tout cas), on suit avec intérêt le lien assez spécial qui se crée entre ces deux-là. Cela passe par les avis qu'ils se donnent, par nombre de petites références éventuellement détournées à d'autres mangas bien connus, et surtout par une dose d'humour décalé plutôt efficace. Cette part d'humour, ici elle découle essentiellement de la personnalité un peu dérangée de Kira, entre son stalking de Shin pour devenir son nouveau voisin, le trou dans le mur sans se poser de questions, ou certaines de ses répliques comparant délicieusement manga et assassinat, par exemple quand il rapproche le tracé de lignes de vitesse au tracé d'un couteau pour aller tailler une carotide !
Cependant, une fois cette première partie de volume passé, l'auteur continue à assez bon rythme d'enrichir son intrigue avec une donne supplémentaire, les assassins de la NAS se retrouvant eux-même pris pour cibles par un mystérieux groupuscule, les "Rotten Boys". Pourquoi ? Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? On découvre certains éléments de réponse bien assez vite, et cela s'avère plutôt prometteur dans la mesure où le mangaka surf à nouveau sur certaines choses de l'univers du manga, comme la place des fans... le tout, avec toujours une certaine dose de décalage.
Mais puisque l'on parle de l'univers du manga, évidemment Okujima n'oublie jamais de poursuivre une certaine immersion dans les "coulisses" de ce petit monde. Cela passe par le travail à l'atelier ou par la découverte du style de dessin de Kira, des choses permettant d'évoquer la rigueur dont il faut faire preuve pour tracer les lignes de vitesse, ou encore la généralisation du dessin en tout numérique et les facilités que cet outil amène. Sur ce dernier point, on aimera aussi suivre l'avis très tranché de Jin sur toutes ces nouvelles techniques qu'il déteste. En dehors de ça, Okujima évoque aussi la rudesse d'un système ultra-concurrentiel comme celui du Shônen Jum... euh, Chump, ou encore le rapport qu'un auteur entretient avec ses fans, le tout toujours sur un ton à part via les caractères bien marqués de Jin, Kira et Shin.
"Il est plus facile de survivre à notre boulot d'assassin, que de survivre en tant qu'auteur d'une nouvelle série prépubliée !"
En somme, malgré quelques éléments basiques (surtout dans la première moitié), Assistant Assassin se renouvelle et s'enrichit sans mal avec un deuxième volume intrigant à souhait et poursuivant une assez bonne exploitation du concept. Il n'y a plus qu'à voir ce que donnera l'affaire des "Rotten Boys" par la suite !