Ascension Vol.2 - Actualité manga

Ascension Vol.2 : Critiques

Kokô no Hito

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 16 Novembre 2010

Mori est troublé: alors qu'il escaladait le mur de la compétition, l'image d'un certain Mizuki lui revient à l'esprit. Le trouble est d'autant plus présent par la suite, lorsque notre héros fait la connaissance de Keito Hara, un étrange jeune homme ressemblant à s'y méprendre à ce même Mizuki... Qui est ce Mizuki ? Des points de réponse à cette question nous serons amenés un peu plus loin dans le tome, à travers quelques éléments nous dévoilant un peu plus le passé tourmenté de Mori, et ce qui l'a poussé à s'enfermer dans sa solitude.

Avant d'en arriver là, la question de la solitude en alpinisme est au coeur du début de ce deuxième opus, puisque l'athlétique et casse-cou Hara a tendance à pousser Mori vers la grimpette en solitaire, sans protection. vivant à cent à l'heure, ce nouveau personnage, bien qu'un peu caricatural, intrigue fortement, et l'on a hâte de le retrouver dans le récit. Mais de l'autre côté, de nombreux personnages sont là pour tenter de briser la coquille protectrice de Mori, de l'éloigner de cette solitude, de cette volonté de tout faire en solitaire, certains s'appuyant sur leur propre expérience dramatique de l'escalade en solitaire et sans protection, comme Yoshida.

Quelle voie choisira Mori ? En attendant de le savoir, si notre héros affiche des capacités impressionnantes pendant la compétition, il en est écarté à cause de ses imprudences, et c'est finalement Miyamoto qui y brille de mille feux. Subjugué, Mori prend alors conscience qu'il a des choses à apprendre de Miyamoto, et, tandis que la victoire en compétition de ce dernier permet la création d'un club d'escalade au sein du lycée, contre toute attente, une association se crée entre les deux adversaires, qui vont alors se pousser vers l'avant mutuellement. Pour Mori, il sera ici principalement question d'apprendre à maîtriser l'art délicat du jeté. Un élément de plus qui permet d'apprécier tout le souci de réalisme qu'ont pu faire les auteurs pour retranscrire de manière correcte l'art de l'alpinisme. Les termes utilisés et les techniques sont développées de manière juste, l'immersion dans l'oeuvre n'en est que plus forte.

L'art du jeté, Mori aura tout à loisir de montrer qu'il a appris à le maîtriser par la suite, lorsque le club d'escalade, mené par le professeur Ônishi, effectue une sortie sur le mont Futago, célèbre lieu d'escalade au Japon. Mais une fois sur place, tout ne se passe pas comme prévu: Yumi, propulsée manager du club, se perd en montagne après une dispute "de couple" avec Miyamoto, et tombe sur corniche. Alors que tout le monde la recherche, Mori la repère en hauteur, et entreprend une dangereuse ascension en surplomb pour aller la sauver... le tout sous la caméra de deux journalistes qui se trouvaient là au bon moment, et qui sont bien décidés à exploiter ce qu'ils sont en train de filmer pour vendre leur magazine people, y compris à déformer quelque peu la réalité...
On se retrouve donc avec une deuxième partie de volume intense, d'autant que le coup de crayon impressionnant de Shin'ichi Sakamoto fait parfaitement ressortir toute la puissance de la montagne et la densité de l'escalade qu'entreprend Mori. Malgré tout, d'un point de vue scénaristique, on a un peu de mal à digérer les quelques facilités. En effet, si l'on appréciera de voir dans ce tome un Miyamoto plus nuancé, qui n'est plus cantonné à son rôle de simple rival jaloux de Mori, on est un peu déçu par le rôle de Yumi, qui n'est rien d'autre, ici, que la belle potiche à sauver. Et ne parlons pas de ces deux journalistes, présents en pleine montagne pile au bon moment pour voir l'ascension "suicidaire" de Mori...
Mais quoi qu'il en soit, ces quelques évènements ont le mérite d'apporter une fin de volume intense, qui remet en cause bien des choses. Alors que Mori commençait tout juste à s'ouvrir aux autres, les évènements provoqués par l'article des deux journaliste semblent destinés à le renfoncer dans sa solitude... Affaire à suivre dans le troisième tome.

Au final, malgré quelques facilités, ce deuxième volume se lit d'une traite, tant le tout est prenant. L'évolution aussi bien technique que psychologique de Mori est palpable, son passé commence à se dévoiler, certains personnages comme Miyamoto gagnent en nuance, l'aspect technique du titre est toujours aussi précis, et le coup de crayon de Sakamoto est d'une efficacité redoutable.

A l'heure où tous ses camarades de classe réfléchissent à leur avenir après le lycée, quelle voie choisira Mori ? Une route dangereuse et solitaire, ou une autre ? Ascension n'est est encore qu'à ses débuts, mais le titre séduit déjà beaucoup, et l'on a hâte de voir comment les choses vont évoluer et d'assister à l'envolée du titre vers les plus hautes cimes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs