Ascension Vol.15 - Actualité manga

Ascension Vol.15 : Critiques

Kokô no Hito

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 11 Septembre 2013

Pris par l'excitation, Takemura court tout droit vers la mort. Le voici sous la menace d'un oedème cérébral, de plus en plus en proie au délire et aux hallucinations. Buntarô sait qu'il n'a plus le choix : il lui faut redescendre son compagnon sous les 6000 mètres, et freiner l'oedème à l'aide de médicaments trouvés dans les affaires de Takemura... médicaments considérés comme des produits dopants qui signeront alors l'échec de l'ascension des deux hommes. Mais malgré tous les efforts de Buntarô, c'est la montagne elle-même qui, vengeresse, pourrait bien sceller le sort des deux alpinistes...

Après une ascension quasiment suicidaire, ne prenant guère en compte les dangers de la montagne et étant prêt à la braver à l'aide de produits illicites, l'heure est peut-être venue pour Takemura de payer. Au-delà de la volonté de Buntarô de sauver celui qu'il ne considèrera plus jamais comme un compagnon de cordée fiable, on suit les hallucinations de Takemura, et entre deux métaphores toujours très parlantes, on capte suffisamment les faiblesses d'un homme à qui la solitude n'a jamais réussi.
Et en montagne, la faiblesse et la triche ne sont pas permises, et au-delà de l'oedème de Takemura et du délire qui s'empare de lui, c'est la nature elle-même qui, une fois de plus, sera le plus grand danger.

On reste toujours fasciné par les métaphores visuelles, bien trouvées, ainsi que par les décors montagneux, aussi denses et bruts quand ils s'énervent qu'hypnotiques quand ils sont paisibles dans la nuit étoilée. Ils sont, encore et toujours, autant de témoins des différentes facettes de la montagne, et il n'y a guère besoin de beaucoup de textes pour cerner toute l'étendue de ce qui se joue. Plus que jamais dans ce tome, le dialogue passe par le visuel, Shin'ichi Sakamoto s'en tire à merveille, et il faut dire que l'ensemble se lit très vite si l'on ne profite pas des dessins à leur juste valeur.
Toutefois, au-delà de l'impact graphique, de ce que l'on cerne de Takemura, et des réminiscences du passé qui refont surface devant Buntarô, il y a tout de même une sensation de trop grand étirement, de surexploitation de métaphores et de double pages. Il faut un nombre incalculable de pages rien que pour la prise de médicaments et le début de la descente, c'est ensuite le déchainement de la montagne qui s'étire à n'en plus finir. Alors certes, la maîtrise visuelle de l'auteur fascine toujours, mais il y a une sensation que les choses avancent globalement peu, que certains points sont trop étirés, ce qui est d'autant plus frustrant quand on voit qu'à côté, un focus longtemps attendu (depuis les premiers tomes, c'est dire !) arrive enfin, malheureusement un peu comme un cheveu sur la soupe, pour au final s'étendre sur assez peu de choses et ne rien dégager de réellement nouveau.

Ce tome est donc un mélange assez déroutant de fascination face à la verve visuelle du mangaka, et de frustration devant ce qui se passe. Mais une chose est sûre : l'homme solitaire sera mis à rude épreuve dans la dernière ligne droite de la série, alors même que de plus en plus de monde l'attend, en bas.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs